• Vous pouvez écouter une chanson costaricaine

    tout en lisant l'article...

     
    "Exilé volontaire"

     Bonjour à  Tous ! 

         Je me fais du souci pour vous ... avec toute cette neige ! et ce vent qui vous glace le sang, sans parler de la course aux cadeaux qu'il faut faire dans la cohue : tous ces gens qui y pensent au dernier moment ! 
         Au fait, quoi de neuf sous les Tropiques ? eh bien, on prépare aussi Noël, d'autant plus que le Costa Rica est un pays très catho et très famille : on y vend des sapins de Noël, on y fait des crèches, comme chez nous. Sauf que la spécialité locale pour le repas n'est pas la dinde aux marrons mais le "tamal": dans un morceau de feuille de bananier, on place de la farine de maïs, du riz, de la viande de porc, des rondelles de carottes, des haricots verts, des petits pois ;  chacun ayant suivi une préparation appropriée, on ficelle le tout et on le met à mijoter pendant une heure. Ce n'est pas mauvais, mais j'ai trouvé un peu envahissante l'odeur de la feuille de bananier ; heureusement, on peut le manger avec une "escabeche" (salade relevée de piments doux, de choux râpés) qui masque un peu ladite odeur. Ce qui est intéressant avec le tamal c'est que c'est un plat long à préparer mais simple : on attribue à chaque membre de la famille (du plus petit jusqu'à la grand-mère) une partie du travail en fonction de ses capacités, et c'est parti pour 5h de travail à la chaîne, sans rouspétance, au milieu des histoires drôles, des rires et des chansons. 
         Comme prévu, la période des pluies diluviennes est finie, remplacée par celle des vents : ils viennent des Etats-Unis (qui ont eu, eux aussi, fort à faire avec la neige ces temps-ci). Réchauffés par leur passage au Mexique, ils nous arrivent entre 15 et 20 degrés, ce qui représente la froidure pour les gens d'ici. Par contre, ils ne semblent pas avoir perdu de leur force : en deux nuits, ils ont déraciné 7 bananiers dans la petite propriété de Mayela. Dare-dare, il faut alors les découper en tronçons pour pouvoir les dégager avant qu'ils n'écrasent de leur poids les arbres plus petits qui poussent en-dessous. 
         Le jardin commencé prend forme... mais de façon un peu bizarre pour un européen : ici, les bestioles sont chez elles quasi partout (aussi bien les poules du voisin que les écureuils dans les arbres devant la maison), ce qui veut dire qu'il faut tout protéger de leur voracité. Autre élément dont il faut tenir compte : on jette peu, on récupère tout ce que l'on peut ; il fallait faire une enceinte pour protéger les futures récoltes : on a donc récupéré de vieilles portes métalliques, des poteaux, du grillage. En même temps que les légumes, on va planter à l'extérieur de l'enceinte des fleurs grimpantes qui vont peu à peu camoufler la structure initiale, attirer abeilles et papillons pollinisateurs et préserver des trop fortes chaleurs les plantes en-dessous.
         A la différence de beaucoup de pays d'Amérique centrale, le Costa Rica met fièrement en avant (à la télé, dans les journaux et sur des panneaux publicitaires) sa gestion démocratique de la vie publique : la pluralité des partis existe (de l'extrême droite à la gauche radicale) ; président et députés sont élus après des campagnes électorales "fortes en gueule" mais pacifiques ; à ce propos, je vous précise que, eux, ils ont été capables d'élire une femme à la tête de leur pays en Février dernier (elle s'appelle Laura ... Chinchilla). Le 5 Décembre passé, ils ont élu leurs maires (cela ne fait qu'une dizaine d'années que les élections municipales existent ; avant, c'étaient des gestionnaires nommés par le pouvoir central) ; j'ai pu constater que ça se passait comme chez nous (plusieurs listes en présence, contrôle de l'identité, passage dans un isoloir). 
         J'ai visité le Musée national : bien sûr, on vous y raconte comment la région s'est peuplée (avec des groupes d'hommes venus d'Asie par le ... détroit de Berhing !), comment elle a été colonisée (presque 20 ans après la découverte des Amériques) et comment elle a su mettre en valeur ses terres fertiles (Costa Rica = côte riche, en espagnol) en cultivant café, ananas, canne à sucre et bananes ; mais on y montre aussi comment le pays a su accueillir (ou amener de force, du temps de l'esclavage) la grande diversité de gens qui le compose : africains, jamaïcains, espagnols bien sûr, latinos, mais aussi allemands, chinois et quelques français ; à ce propos, une salle du musée est éloquente : on l'aperçoit, un peu quelconque au fond d'un couloir ; on a plutôt l'impression que c'est une grande photo, représentant une foule, collée contre le mur, mais quand on s'approche on voit qu'il s'agit de personnes d'origines très diverses, photographiées individuellement, présentées en taille réelle et disposées en V de telle façon qu'on a l'impression d'être accueilli par eux au fur et à mesure qu'on s' avance ; en regardant bien, on constate qu'elles sont de toutes les époques. Aujourd'hui, dans les grandes villes, en déambulant dans les rues, on perçoit bien cet extraordinaire mélange de couleurs : avant d'arriver dans le pays, je pensais qu'ils étaient tous, plus ou moins, café au lait ; erreur ! les blancs de blanc, les roux et les blonds font aussi partie du paysage. 
         Parmi tous ses parcs nationaux et réserves (1/3 de la surface du pays), le Costa Rica en a créé un plus particulier que les autres : c'est celui de l'Institut National de la Biodiversité (INBIO) ; en effet, en un seul endroit (à 30 kms seulement de la capitale) on a reconstitué les 4 principaux types de végétation du pays (forêt tropicale humide, sèche, savane et zone lagunaire) avec les animaux principaux qui les habitent : j'ai notamment pu voir mes premiers paresseux (pas facile de les distinguer dans le feuillage à 20 m de haut) et morphos (énormes papillons bleu turquoise en vol et marron anonyme posés au sol) ainsi que des venados (entre nos chevreuils et nos biches). L'endroit qui m'a semblé le plus impressionnant est le mariposario : on y voit voler une vingtaine de sortes de papillons, de couleurs et de tailles différentes au milieu de leurs fleurs préférées. 


         Parmi ses amis, Mayela compte un nombre assez important de gays (dont je ne vous dirai rien, ne les fréquentant pas de près) et de Costaricains parlant un peu français (dont un qui a vécu 15 ans à Paris et une nana fiancée à un Marseillais). J'ai pu constater que la France conserve une certaine aura ici : leur Constitution est inspirée de la nôtre ; leur Seguro social ressemble à notre Sécu, sans le "trou" ; leur Théâtre national a été importé pierre par pierre de France avant la 2è guerre mondiale ; pratiquement, chaque Costaricain a fait un peu de français durant sa scolarité (mais je dois dire qu'il n'en reste pas grand-chose, à part "Comment allez-vous, mademoiselle ?", vue la pression culturelle exercée par les USA). 
        Autre similitude avec la France : la fête des LumièresC'est comparable à notre 8 Décembre, d'ailleurs ça commence à cette date-là ; ça a lieu un peu partout dans le pays mais pas dans  toutes les villes en même temps ; c'est illuminé partout ; des chars fleuris défilent au milieu des fanfares, des associations de gymnastique et des clubs de danse ; un feu d'artifice met un point final. Après bien sûr on peu danser dans la rue jusqu'à ce que les musiciens soient fatigués.     
         Je vous quitte pour aujourd'hui ; il est 6h moins quart ; la nuit tombe sur San Jose avec son ciel de saison : chargé de nuages  jusque bas sur l'horizon et, en-dessous, une frange très claire qui résiste encore à la nuit pour quelques instants. En France, vous dormez tous, certainement... Faites de beaux rêves ! je pense bien à vous. Et soyez sages sinon le Père Noël ne vous apportera pas de cadeaux !


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  • En lisant l'article, écoutez donc les papys du Calypso Jazz Band de Limon vous chanter "You are my sunshine" !     

     

        Mayela est venue en France du 17 Juin au 30 Septembre 2010. Un mois et demi plus tard, j' étais de retour au Costa Rica ... mais chez elle.

    Lettre à mes enfants le 19 Novembre 2010

     "Estoy en Costa Rica"

     

    Bonjour, bandits !

        Le voyage s'est bien passé, mis à part qu'on est arrivés avec plus de 2h de retard : beaucoup de pluie à Madrid, ce qui retarda les départs (à la fin, nous étions 3 avions à la queu-leu-leu qui attendions l'autorisation de décoller). Ensuite, pour des raisons meteo le voyage prit 1h de plus. Au total, plus de 13h dans l'avion. C'était le prix à payer pour être de nouveau avec Mayela
        Il pleuvait à verse quand on est arrivés, mais depuis il fait un temps comparable à celui de début Septembre chez nous : on vient d'aller faire un tour avec Mayela (sur le coup de 11h du matin) et j'aurais bien fait de mettre de la crème solaire ! 
        Nous sommes à Tacacori, là où elle a une petite maison sur un terrain qui lui vient de ses Parents, à 30 kms de San Jose. De chaque côté de son terrain, un de ses frères et sa soeur possèdent une maison ; tous les trois ont la même façon de penser sur comment aménager le terrain, ce qui fait un petit ensemble sympa sans grande construction de béton, avec beaucoup d'arbres et les animaux qui vont avec : colibris, écureuils, oiseaux de diverses couleurs. 
        J'ai fait la connaissance du frangin et de sa petite famille ainsi que d'une autre personne : tous sont très gentils avec moi et font des efforts pour parler plus lentement, ayant remarqué le train de sénateur auquel va mon esprit de Français... Dans les jours qui viennent, je vais rencontrer la maman et les deux enfants de Mayela. 
        J'ai appelé Maman hier, juste avant qu'elle ne se couche, tout étonnée de m'entendre d'aussi près... J'ai essayé d'avoir Olivier avec Skype mais il n'était pas connecté : dommage !
        J'espère que vous allez bien, malgré les contrariétés que, parfois, la vie nous réserve. Ce qui est certain c'est qu'elles ne peuvent pas durer toujours et qu'un jour on en sort plus fort. 
        Je vous appellerai la semaine prochaine. Bisous paternels.   
     
    Premier courrier à la famille et aux amis :
    8 Décembre 2010
    "De retour au Costa Rica"
     
    Bonjour à Tous ! 

         Me voici de retour au Costa Rica pour la 2è fois cette année (Pour ceux qui auraient raté l' épisode précédent, j'y suis venu en Février-Mars de cette année ; entre autres découvertes, j'y ai fait la connaissance de Mayela, une Costaricaine récemment retraitée ; elle est venue passer 3 mois et demi en France pendant l'été ; à mon tour de venir ici pour passer l'hiver au chaud : jusqu'au 2 Mars ! ).
        Pour venir ici, le plus simple, si on ne veut pas passer par le territoire américain et ses tracasseries diverses et variées, c'est de faire escale à Madrid ; de là, il faut 11h pour atteindre San Jose, la capitale du Costa Rica. Mais cette fois, comme si ça ne suffisait pas, on a attendu 1h dans l'avion qu'une piste se libère : comme il pleuvait à torrents, les avions prenaient plus de temps pour se mettre en place et décoller ; à la fin du vol, à l'approche des Caraïbes, comme ça tanguait pas mal (en ce moment, il y a encore quelques tempêtes tropicales), le pilote a décidé de faire un petit crochet par le nord du Venezuela (une heure de plus). Malgré ce retard, ma "Julie" était encore là pour me réceptionner. 
         Ici, c'est la fin de la saison des pluies ; cela ne veut pas dire qu'il ne pleut plus, mais moins (généralement en fin de journée) ; il y a quelques jours on a même "essuyé" une tempête tropicale : impressionnant ! des paquets d'eau qui tombent, des chenaux qui plient (réellement) sous le poids de l'eau, le sol qui ne peut plus absorber l'eau alors le niveau monte inexorablement ; on se surprend à "prier" pour que ça s'arrête : le rythme baisse soudain, quelques instants, puis ça repart  de plus belle ! Normalement, ça ne devrait plus nous arriver car on entame la saison dite "sèche", celle qui voit arriver les flôts... de touristes
         Touriste, je ne le suis plus grâce à Mayela ; en raison de ce nouveau statut, les premiers jours ont été consacrés aux visites dans la famille et aux amis qui voulaient voir le "Français"; j'espère que j'ai donné une bonne image mais ce n'est pas facile, avouez-le : il faut bien parler espagnol (sinon, ils vont se dire "Que fait Mayela avec un type pareil ?) ; il faut comprendre ce que les uns et les autres vous disent avec parfois des accents très différents (sinon cela vous donne un air de demeuré qui fait peine à voir) ; il faut être capable d'avoir un avis éclairé sur les lieux à visiter en France (facile, ça ne manque pas), sur la cuisine (plus difficile : je ne suis pas Jean-François Viret ), sur la politique de Sarko (là, je reconnais, je n'ai pas su l'expliquer...). 
         Je suis venu avec un minimum de vêtements avec l'idée que ce serait plus facile d'acheter ici les habits qui correspondent à la température et au style de vie du pays : j'ai bien fait ; on trouve vraiment de tout, de la qualité courante comme de la très bonne ; beaucoup viennent de Chine et des Etats-Unis ; je m'attendais à des prix plus bas (ils ne sont qu'à -25%, au maximum, par rapport à la France). 
         Les élèves costaricains viennent de commencer leurs vacances d'été qui se termineront autour du 20 Février. Le système d'éducation (public et privé) fonctionne très bien ici : 3 % d'analphabètes seulement, comme en France ! 
         En ce moment, l'activité agricole principale est la récolte du café : elle a commencé en Novembre et se termine courant Janvier : avec Mayela, on doit aller y participer une journée : je vous raconterai (j'en ai déjà mal au dos !).
         Ici, les vins que l'on boit sont chiliens (très bons), californiens ou sud-africains (pour les plus aisés) ; quant aux vins français, Mayela dit qu'ils sont hors de prix (je vais en chercher et vous ferai un essai comparatif type "1 seul Consommateur"). 
        Moins d'une semaine après mon arrivée, j'ai commencé un jardin : trouver une terre si disposée à produire ( eau, soleil, texture) et ne pas chercher à voir "ce qu'elle a dans le ventre" me semblait rigoureusement impensable. Malheureusement, ces deux dernières annés Mayela n'avait pas pu entretenir son terrain comme il convenait suite à un accident du travail ; il a donc fallu défricher. Vu le temps, on fait cela bras et mollets à l'air, normal ; mais si on n' aime pas l'anti-moustique (vous trouvez pas que ça sent mauvais ce truc-là ?) on sert de supermarché aux moustiques ! Au bout de 3-4 jours de ce régime, une de mes gambettes a commencé à enfler ; direction pharmacie > pommade aux anti-biotiques et repos obligatoire pendant deux jours. En fait, ce qui crèe des ennuis ce n'est pas la piqûre de la bestiole mais le fait qu'immanquablement on se gratte et que des ongles qui ont tripatouillé la terre sont les meilleurs VRP des microbes en tous genres. Morale de l'histoire : "A quelque chose malheur est bon" : maintenant, je mets le truc qui pue... 
        Pour ce qui est des sorties "touristiques", on a seulement fait une excursion à Limon, sur la côte atlantique : c'est à 175 kms de San Jose, la capitale, mais il faut bien 3 heures et demie avec un bon 4x4 pour y arriver en bon état : camions type Trucks amerlocks qui se comportent comme s'ils étaient seuls sur la route, éboulements dus aux pluies diluviennes qui réduisent le passage à une seule file, brouillard de la "forêt de nuages" qui vous oblige à rouler au pas. Mais quand vous arrivez c'est une vision de paradis : plages et soleil bien sûr, mais aussi oiseaux de toutes les couleurs, végétation exhubérante et rythme de vie correspondant. Mon seul regret c'est de ne pas avoir pu poser pour la photo avec le célèbre "paresseux" : c'était son jour de sortie au zoo humain voisin...
        Mon apprentissage de la pratique agricole du pays suit son petit bonhomme de chemin : depuis quelques jours, je sais récolter un régime de bananes sans me le prendre sur la figure (c'est tout un art ! et vital quand on sait que cela pèse entre 10 et 20 kg ...) ; par la même occasion, le frère de Mayela m'a initié à l'abattage et à la découpe d'un bananier que la tempête (voir plus haut pour les étourdis !) avait à moitié plié : vous le saviez certainement, vous qui êtes des puits de science, le bananier est gorgé d'eau, ce qui facilite le travail qui se fait ... à la machette !
        Ici, la durée du jour est pratiquement égale à celle de la nuit toute l'année et le décalage horaire avec la France est de 7 h : il vaut mieux faire attention quand on téléphone à la famille ou aux copains ...
        Je termine par une info de la plus haute importance en ce moment pour les Costaricains, et dont on ne vous informe certainement pas en France : le Nicaragua voisin s'est approprié depuis fin octobre une île "stratégiquement utile pour la protection de la nature" et, comme le Costa Rica a supprimé son armée depuis 1948, il a de la peine à faire valoir ses droits devant les abrutis qui gouvernent depuis 30 ans le Nicaragua. Si vous voulez plus d'infos sur le sujet, tapez "conflit Nicaragua-Costa Rica"ou "isla Calero". 
        Je pense bien à vous, dans la neige, le vent et le froid. Portez-vous bien et gardez le moral ! A bientôt !

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  •     Ce pays d'Amérique centrale, grand comme la Suisse, presque onze fois plus petit que la France, a comme voisins le Nicaragua au Nord et le Panama au Sud.

         Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, l'immense Cordillère des Andes y pousse ses ramifications : le Cerro Chirripo culmine à plus de 3800m ! et, le pays n'étant pas très large, on ne s'étonnera pas en certains endroits du dénivelé conduisant jusqu'aux deux océans ...

     Pour preparer son voyage au Costa Rica...

        Administrativement, le pays est divisé en sept "provinces" ; à ne pas confondre avec les différentes régions touristiques que présentent parfois les guides de voyage.

    Pour preparer son voyage au Costa Rica...

     Quelques adresses de sites Internet :

    visitcostarica.com : en français ; incontournable car site officiel ; contient la liste de toutes les agences de tourisme certifiées CST (ayant accepté la réglementation développement durable du pays).

    ambassade-costarica.org : site de l'ambassade du CR en France ; en français.

    govisitcostarica.co.cr : en anglais et espagnol ; cartes intéressantes.

    julien.mammouth.free.fr/costarica/index.htm blog de voyage (un mois) d'un jeune Canadien amoureux du pays ; de très belles photos ensoleillées.

    acostarica.net : site canadien en français (mais comportant des fautes d'orthographe et de traduction ! ) ; très complet et bien présente, mais très axé "Retraités, rentiers, industriels, venez investir au CR et gagnez de l'argent ! ".  

    abm.fr : association de voyageurs "Aventure au Bout du Monde" ; sont un peu sévères avec le développement touristique du pays durant les dix dernières années, mais savent synthétiser une foule de renseignements utiles.

    abc-latina.com/costarica : histoire du pays et de toute l'Amérique latine ; carnets de route ; courts descriptifs de tous les parcs nationaux et réserves (32 ! ).

    imagenes-tropicales.com ou costarica-nature.org : pour chaque lieu touristique important, description et évaluation du temps de visite, attribution d'une à trois étoiles suivant l'intérêt ; description, évaluation de dizaines d'hôtels, lodges et cabinas.

    lonelyplanet.fr : approche du pays avec beaucoup d'empathie ; une foule de renseignements mais certains datent un peu. C'est celui que j'avais dans mon sac à dos lors de mon premier voyage, seul, en 2010.

    voyageforum.com : j'y ai passé des heures avant de venir la première fois ; après réflexion (et expérience), je trouve l'efficacité de ce genre de site directement liée à la confiance que l'on peut accorder aux gens qui y participent, donc voir leur profil et lire leurs autres posts.

    costarica-online.com : en français ; des cartes ; 1400 photos classées par thèmes : nature, villes...

    viajesacostaricabaratos.com : contient trois videos qui peuvent vous donner un aperçu du CR :

    http://www.youtube.com/watch?v=sEpZxHC5LaU

    http://www.youtube.com/watch?v=-HMbhqPZi-0

    http://www.youtube.com/watch?v=eUo8LfUGDYA

     Bonne préparation

    à ceux qui veulent venir !


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  •       Avant la crise économique que nous traversons, le pourcentage de personnes dont le revenu était inférieur au seuil de pauvreté du Costa Rica était évalué à 15% ; aujourd'hui, il avoisine les 25%... (voir données * en fin d'article). Pour lutter contre cet appauvrissement, il n'est pas rare que les gens occupent deux emplois qui vont se succéder sur une douzaine d'heures dans la journée ; le recours aussi à de  "petits boulots traditionnels" est une facon d'améliorer l'ordinaire ; j'en ai repéré deux que voici :

        Durant la journée, aux abords des parcs nationaux ou dans les rues commerçantes des villes, on rencontre des hommes en gilet fluo qui aident à trouver une place de parking et surveillent la voiture pendant l'absence de son propriétaire ; en soirée, c'est aux abords des cafés, des lieux de concert qu'ils se trouvent. La rémunération est laissée à la libre appréciation de chacun quand il reprend son véhicule, mais elle est parfois imposée, à l'arrivée, quand le lieu est très demandé.

        Autre petit boulot traditionnel qui, à ma connaissance, n'existe pas en France : en sortie de caisses des grands magasins se trouvent souvent des jeunes qui vont vous aider à remplir et à porter vos sacs jusqu'à la voiture ; pour les remercier, vous leur glisserez une pièce. Pendant les vacances scolaires, se sont souvent des collégiens qui occupent la place. (En ce moment d'ailleurs, depuis Noël et ce jusqu'à fin Février, ce sont leurs "grandes vacances").

        Le prix des carburants : il est partout le même sur tout le territoire costaricain ! aujourd'hui (27 décembre 2011) le prix du diesel est à 599 colones (c'est-à-dire 0.91 euro), l'ordinaire à 642 (=0.9 euro) et le super 91 à 666 (=1 euro**. Mais actuellement beaucoup de raffineurs (qui sont presque tous étrangers), dont fait partie Total, font pression sur le gouvernement du pays pour qu'il dérèglemente le marché : ils ont même fait grève le 28 Novembre en refusant de servir les clients ; des patrons qui font grève, où va-t-on ?

         Dans les pays tropicaux, comme le Costa Rica, il n'est pas possible de "lire" l'âge des arbres coupés en comptant leurs cernes concentriques (anneau clair large correspondant à la période de croissance + fin anneau foncé de l'hiver) : ils n'en ont pas ! en effet, ici, les arbres n'arrêtent pas de croître (même en saison dite "sèche", il pleut encore un peu).

        Ici, même  les premier et dernier croissants de lune changent d'aspect ! le premier prend une forme de V arrondi  et porte le joli nom de "sonrisa del gato" (sourire du chat, par allusion à celui du chat dans "Alice" de Lewis Caroll) ; le dernier quant à lui ressemble à un accent circonflexe  triste.

       Comme vous pouvez le constater sur une carte, la Cordillère des Andes se poursuit jusqu'au Costa Rica : dans le sens de sa longueur, le pays est traversé par une zone de montagnes culminant à plus de 3800 m avec le mont Chirripo. De chaque côté de cette épine dorsale, le pays descend en paliers plus ou moins abrupts jusqu'aux deux océans. Placé sous les tropiques, il reçoit, surtout entre Mai et Novembre,  une quantité d'eau phénoménale. S'ajoute à cela une instabilité géologique certaine : pratiquement chaque semaine, la terre tremble un peu quelque part dans le pays ; glissements de terrain et tremblements de terre sont monnaie courante ; Dieu merci ! ils n'occupent pas la Une de l'actualité internationale car ils font peu de victimes, le pays ayant adopté des mesures antisismiques pour chaque nouvelle construction depuis belle lurette : édifices de faible hauteur, cadre métallique enserrant chaque mur, et surtout zone de sécurité à l'intérieur de chaque maison, où l'on peut s'abriter. Avec sagesse et pragmatisme, les Ticos ont l'habitude de dire que c'est quand la terre n'a pas tremblé dans le pays depuis plus d'une semaine qu'il faut avoir peur : parce que le prochain va être plus fort...  

    * Seuil de pauvreté, chômage : en France, 13,5% de la population vit avec moins de 910 euros par mois ; au Costa Rica, 24% vit avec moins de 60$ par mois (= 45 euros). Par contre, son taux de chômage n'est que de 5% seulement contre presque le double chez nous.  
    ** Parité euro/colon au 27-12-2011 : 1 euro = 657 colons.

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  • Tout en lisant l'article, vous pouvez écouter une chanson costaricaine ; celle-ci s'appelle "Le petit cheval de Nicoya".    

     

        Je dois dire que la possibilité d’observer des animaux sauvages  qu’on ne voit pas en Europe a été une de mes motivations les plus importantes pour venir au Costa Rica, d’autant plus qu’ici beaucoup d’efforts sont faits (et depuis longtemps) pour que leur habitat soit protégé : on n’a pas le droit de construire, d’abattre des arbres pour cultiver, de tracer des routes… dans les endroits sauvegardés.

       Pour vous donner toutes les chances de rencontrer des animaux, il y a quelques précautions à prendre :

                  - utiliser des vêtements aux couleurs discrètes, qui se fondent dans le décor : marron, beige, gris, noir, vert (oubliez le fluo …),

                  - ne pas pénétrer dans un parc derrière un groupe bruyant,

                   -utiliser de bonnes chaussures de marche bien crantées qui vous permettont d’avoir une bonne stabilité quel  que soit le terrain (boueux, en pente,…),

                   - avancer lentement en prenant le temps de regarder autour de vous (et au-dessus ! ) : à ce propos,  il me semble que nous, Européens, avons besoin de beaucoup plus de temps pour nous habituer aux différentes nuances de vert et voir ainsi qui se cache dans le feuillage,

                    - progresser  en écoutant les bruits de la forêt : quelque chose qui tombe d’un arbre ? ce sont peut-être les restes du repas d’un toucan…  un grognement d’homme de Cro-Magnon ? un singe mâle congo qui a déjà perçu votre approche et cherche à vous dissuader d’aller plus loin.

              Quand la rencontre se produit, la plupart du temps, ce n’est pas la peine de vous précipiter sur votre appareil photo ou votre caméra en faisant des gestes désordonnés : si vous gardez votre calme, l’animal ne va pas s’enfuir ; restez immobile, observez-le sans faire de bruit et vous aurez tout le temps de fixer pour la postérité et sur la pellicule le moment que vous vivez !

    Toutes les photos qui suivent sont de

    Mayela ZAMORA.

    ANIMAUX DU COSTA RICA

     

     

    ANIMAUX DU COSTA RICA 

    ANIMAUX DU COSTA RICA

     

     

    ANIMAUX DU COSTA RICA

    ANIMAUX DU COSTA RICA

    ANIMAUX DU COSTA RICA

    ANIMAUX DU COSTA RICA

    ANIMAUX DU COSTA RICA

     

     


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  • Le Guanacaste : 

           Il porte le même nom que la région nord-ouest du Costa Rica ; de forme pyramidale, il est aussi l'arbre-symbole du pays.

     

     Le Llana del bosque : 

          (les flammes de la forêt) une fois par an, il se pare  de belles fleurs rouge-orange (d'où son nom).

     

    Le Guarumo :

     http://www.flickr.com/photos/macaw-frey/2817640313/

         Son tronc presque lisse n'est marqué que par de fins anneaux réguliers ; il porte peu de branches mais ses feuilles sont énormes et font le délice des paresseux.

     

    Le teca :  

           (Teck) bien connu en Europe pour ses qualités de résistance à l'humidité et de bonne finition pour la réalisation de meubles de jardin.

     

    Le siempreverde : 

            (Toujours vert) arbre de forme bien régulière, au feuillage vert brillant que l'on trouve très présent dans la région de Jaco, Quepos (côte Pacifique).

     

    La Ceiba :Ceiba

          La ceiba, arbre omniprésent dans la culture maya, représentait  le lien entre le ciel et la terre (d'après Philtor Estrada). (A ne pas confondre avec le Ceibo, arbre différent) "Son tronc droit et cylindrique me fait penser à une bouteille de Bordeaux", dixit Mayela... très utilisé dans la construction.

     

    Le Caobilla :

         Léger mais résistant, son bois de couleur rouge est facile à travailler et, pour cela, très utilisé par les artisans qui le transforment  en portes, meubles et fenêtres. 

     

    Le Corteza amarilla : 

             Très présent au Guanacaste, il donne dans les premiers mois de l'année des fleurs d'un jaune éblouissant.

     

          Les photos illustrant l'article ont été trouvées à l'aide de Google > Images, en tapant dans la zone "Recherche" : arbre guanacaste, par exemple.

     

       Si les arbres du Costa Rica vous intéressent, vous pouvez aller faire un tour sur le site :

              http://www.elmundoforestal.com

        Le site est en espagnol.


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  • Si vous voulez écouter de la musique costaricaine

    tout en lisant l'article,

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           Rentré en France début Mars, j’ai eu le plaisir de voir la plupart d’ entre vous au repas des Retraités qu’organise chaque année l’ami Marco : vous sembliez tous avoir passé un bon hiver et le beau temps persistant donnait des ailes à certains… A cette occasion, Mayela a été enchantée de pouvoir parler espagnol avec Michèle et Fernand, perdue qu’elle était au milieu de tous ces Français !

          Pendant son séjour, on est allés faire un tour dans le Sud-Ouest (Mende, Toulouse, Font-Romeu, Carcassonne, Millau) puis quelques jours à Paris, enfin une semaine en Camargue (pour lui montrer que nous aussi on a des parcs nationaux…). Elle en a profité pour faire des progrès en français et se sent plus en confiance maintenant.

         Pour finir, une anecdote qui me permettra d’enrôler comme ange gardien notre Pierrot Chambriard, grand marcheur devant l’Eternel et trop tôt disparu : fin Août, nous étions venus lui faire un petit coucou ; il y avait là aussi Bernard Bordet et Christian Nallet ; chacun y allait de son histoire, de ses souvenirs ou de ses projets : on ne s’ennuyait pas, les yeux de Pierrot brillaient, tout allait bien… sauf que, sur sa chaise, Mayela avait perdu le fil de la conversation, aussitôt remplacé par une envie pressante. Elle devait donc se trémousser sur son siège, regarder à droite et à gauche pour tenter de repérer… la porte des toilettes. Le jeu n’échappa pas au Pierrot qui fut le seul des quatre mâles présents à percevoir cette envie bien féminine. Georgette en fut avertie et Mayela sauvée !

    De Moin à Tortuguero ( Pierre MARCET avec Vimeo).

     

     


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  • Les Ticos aiment bien fêter l'arrivée du Nouvel An avec force pétards et feux d’artifice de toutes sortes ; d’ailleurs, chaque année, se produisent des accidents parce que, en cachette,  le petit dernier a voulu faire comme Papa ou parce que le Paternel en question avait un sérieux coup dans l’aile quand il a allumé la mèche… Innovation de l’année, ils ont aussi lâché de ces boules de papier, d’origine chinoise je crois, que vous connaissez certainement (moi, qui ne sors jamais de ma campagne, ne savais même pas que ça pouvait exister) mais faites comme si… et dans ce cas je peux vous expliquer : une bougie allumée est fixée sur le support suspendu sous la « montgolfière » de papier ; la chaleur et le vent font rapidement monter l’ensemble à l’assaut du ciel, mais arrive le moment où la flamme attaque le support puis dévore la sphère de papier : tombe alors une pluie d’étincelles et tout le monde applaudit.

      Deux amies espagnoles sont venues passer trois semaines au Costa Rica ; nous les avons emmenées à la recherche du quetzal, l’oiseau mythique de l’Amérique centrale, déjà vénéré par  les Aztèques comme par les  Mayas.

     Départ de San Jose aux aurores, direction le Cerro de la Muerte, un des plus hauts sommets de la Cordillère de la Talamanca ; ce lieu s’appelle ainsi parce que, avant que n’y passe une route digne de ce nom, il était le théâtre d’attaques à mains armées sanglantes ; aujourd’hui, il reste dangereux pour les innombrables virages qui le parsèment. A six heures et demie, nous arrivons à Macho Gaff, un petit village de montagne perdu sur l’Interaméricaine, cinq kilomètres avant El Ojo de Agua (point culminant du Cerro). Nous y avons rendez-vous avec Eddy Serrano et son fils, guide naturaliste ; ils sont accompagnés d’un petit groupe de touristes où je repère deux Suisses et un Français. La recherche du quetzal commence : c’est une zone rustique où forêt et prés sont fortement imbriqués ; il nous faut repérer les endroits où les avocatiers poussent en nombre : en effet, le quetzal raffole de ses fruits ; avec un peu de chance, on va le surprendre en plein petit déjeuner. A la queue-leu-leu, on marche dans un silence respectueux. On franchit une clôture pour  arriver dans un vallon où les dernières ombres de la nuit s’évanouissent ; soudain, dans les premiers rayons du soleil, une trace rouge et verte décrit une courbe majestueuse dans notre champ de vision : contrairement à lui, nous ne l’avions pas vu. Il est maintenant bien installé sur une branche basse de son arbre favori, à flanc de colline ; il ne nous reste plus qu’à remonter sans outrepasser sa distance de sécurité… Peu à peu, en suivant les consignes du guide, on se positionne à une dizaine de mètres de notre oiseau de paradis : en pleine lumière, c’est un jeu d’enfant de l’observer, de le photographier ou de le filmer. Très calme, sur son arbre perché, il nous surveille de haut ; sa petite tête d’un vert vif affiche une belle coupe hérisson, le bec est jaune franc ; ce qu’on remarque tout de suite chez cet oiseau, c’est la queue : magnifique bien qu’apparemment peu fournie, elle s’étale sur une bonne soixantaine de centimètres ; lors des séquences de vol, plutôt courtes, elle prend plus de volume et lui fait comme une traîne d’un vert resplendissant ; on découvre alors que ses ailes nous cachaient des plumes blanches et un poitrail d’un rouge intense. Pour l’instant, notre quetzal profite de la douceur matinale du soleil ; il semble savoir que ses rayons encore légers mettent en valeur son plumage. Bientôt, avant que la chaleur n’assomme la campagne alentour, il prendra son envol et ira se réfugier au cœur d’un arbre touffu ;  nous, on aura beau s’approcher, se tordre le cou, plisser des yeux pour tenter de le distinguer dans cet enchevêtrement végétal, on ne le verra pas : il sera devenu arbre.

      Si admirer un quetzal en pleine nature vous intéresse, sachez qu’on peut assez facilement le rencontrer de Novembre à juin :

      A Santa Elena (ou Monteverde) dans les forêts de nuages ; au sud-est de celles-ci, dans la Réserve biologique Albert Manuel Brenes de la petite ville de Zapotal : difficile à trouver, elle se situe 20kms au nord-est de Miramar ; administrée par l’Université du Costa Rica, elle est connue des amateurs d’ornithologie pour sa population de quetzals qui habite sa forêt tropicale d’altitude.Tél. : 2437-9906,                                                site webresbiol@cariari.ucr.ac.cr 

         Au cerro de la Muerte, dans le Parc national des Quetzals ou dans des propriétés privées comme celle d’Eddy SERRANO, dans le Parc national Chirripo 

            Dans les forêts près du volcan Poas. 

           Le corps du quetzal adulte mesure environ 35cm mais il faut lui ajouter jusqu’à 60cm de queue

           Ne supportant pas la captivité, il se laisse mourir si on le met en cage ; cela explique qu’il soit devenu le symbole de la liberté perdue pour tous les peuples d’Amérique centrale pendant la période coloniale. Aujourd’hui, c’est l’oiseau national du Guatemala

     Nos deux amies espagnoles ont aussi voulu visiter le Parc Manuel Antonio ; on y est donc retournés (voir le compte-rendu de notre première visite dans les archives de l’année ….). Alors que la fréquentation jusqu’à 10h était correcte, elle a très rapidement augmenté par la suite ; il faut dire qu’on était un Samedi et que les écoliers costaricains étaient encore en vacances ; on a pu ainsi vérifier par nous-mêmes que les familles ticas visitent leurs Parcs nationaux et en sont, à juste titre, fières. On a  vu autant d’animaux que la première fois (paresseux, singes, ratons laveurs, iguanes, oiseaux et papillons) ; la seule nouveauté est qu’on a eu affaire à un voleur un peu spécial… On était sur l’une des quatre plages du Parc où l’on venait de se baigner ; chacun était occupé à se sécher quand apparut dans les arbres au-dessus de nous un petit groupe de singes ; l’un d’eux se laissa tomber sur un de nos sacs posés au sol, s’en saisit et remonta aussi sec dans les branches. On assista alors à une drôle de scène : Rosario, à genoux dans le sable, faisant appel aux meilleurs sentiments de son voleur : »Rends-moi au moins mes chaussures ! Moi, je ne peux pas marcher sans ; toi, elles te serviront à rien ! Allez, sois gentil, rends-les moi… ». Visiblement, le carablanca était impressionné par ce discours ; des yeux il cherchait l’appui de ses congénères puis regardait la suppliante, hésitant sur l’attitude à avoir ; tant et si bien qu’à un moment il laissa choir son butin ; je me précipitai et récupérai in extremis cet objet de toutes les convoitises : personnellement, je l’aurais bien laissé entre les mains simiesques tant il sentait fort…

     Quand vous visiterez le Costa Rica, cet oiseau-là vous ne pouvez pas le rater : que cela soit en ville ou à la campagne, il suffit d’un massif de fleurs pour qu’il apparaisse ; insatiable, il les veut toutes et plonge tête la première en leur coeur ! cet hyperactif ne tient pas en place malgré son goût prononcé pour le vol stationnaire… Le colibri (puisqu’il s’agit de lui), c’est « le petit oiseau de toutes les couleurs « de Bécaud ; dans le pays, il en existe huit sortes dûment répertoriées auxquelles il faut ajouter une douzaine de minuscules volatiles que le commun des mortels classe comme colibris tellement ils leur sont proches ; le plus petit ne pèse pas 3 grammes alors que le plus grand atteint péniblement 15 cm (queue et bec compris évidemment). Certains passent leur journée suivant invariablement le même trajet parmi leurs fleurs préférées, d’autres se permettent quelques incartades au long du parcours… Le tiers d’entre eux (les plus gros, comme par hasard !) sont très possessifs et défendent jalousement leur territoire fleuri. En les voyant s’activer dans notre jardin de Tacacori, je repense parfois à une expérience les concernant dont je fus le témoin. Au tout début de Mars 2010, je me trouvais dans une réserve privée appelée Rara Avis (Oiseau Rare, pour les latinistes) près de Horquetas ; elle a la particularité d’être très isolée (on ne peut y accéder qu’à pied, à cheval ou en … tracteur tellement la piste à suivre est difficile) et de recevoir des étudiants américains en stage de fin d’études. Les colibris étant très nombreux dans cette forêts de nuages, une équipe avait eu l’idée d’étudier leur alimentation et leur comportement. Pour ce faire, ils avaient synthétisé le nectar des différentes fleurs présentes dans la zone sous une forme liquide ; sur une terrasse orientée plein sud, ils avaient disposé leurs abreuvoirs contenant chacun une boisson différente. Assis devant son tableau d’ordinateur, chaque étudiant devait repérer quel type de colibri venait s’abreuver, pendant combien de temps, quel était son comportement à l’égard de ses congénères… Dans quel but me direz-vous ? à observer le vol du colibrí, on peut raisonnablement penser qu’il a besoin d’un maximum d’énergie en un minimum de temps ; le nectar étant sa source d’approvisionnement, s’il découvre une fleur qui lui procure un meilleur rendement, il va la privilégier. Et maintenant, dans quel domaine l’être humain recherche-t-il l’efficacité physique maximum ? Le sport (oui, je sais, les sportifs en chambre en auraient cité un autre…). Amis sportifs, d’ici  à ce que, dans quelques années, vous buviez le même nectar que les colibris, il n’y a qu’un battement d’aile…

     Les Ticos ont voté Dimanche 2 Février pour élire leur Président de la République : alors qu’en 2010 ils avaient élu une femme (Laura CHINCHILLA) dès le premier tour, cette fois aucune ne s’est présentée. A travers les campagnes de pub et les débats télévisés que j’ai pu suivre, je retiendrai quatre thèmes qui préoccupent  la société costaricaine :

     *la sauvegarde des droits sociaux : aucun candidat ne dit qu’il va les diminuer car, ici, depuis Jose Figueres dans les années 50, c’est une tradition politique forte ; mais on a pu constater que le parti au pouvoir actuellement a déjà supprimé une dizaine d’ EBAIS (dispensaires de santé) alors que la population augmente, et qu’il a concédé au secteur privé la gérance d’hôpitaux publics : son nouveau candidat va-t-il continuer dans cette voie ?

     *la lutte contre la pauvreté : aujourd’hui, sur 4.6 millions d’habitants, 300 000 vivent dans des conditions d’extrême pauvreté et 20% sont en-dessous du seuil de pauvreté du pays. Le salaire minimum moyen n’est que de 260 000 colones (382 euros). Bien que le pays le plus « riche » de toute l’Amérique centrale, le Costa Rica a vu sa situation empirer depuis le début de la crise internationale, et tous les candidats à cette élection peinent à proposer autre chose que la méthode Coué.

     *Le recours aux entreprises étrangères : depuis une dizaine d’années, ce mouvement s’est accéléré sans justification objective. Exemple : le MOPT est l’organisme national chargé de construire les voies de circulation ; il sait bien le faire puisque dans le passé il a ouvert l’autoroute General Canas entre San Jose et Alajuela ou La Costanera entre Orotina et la frontière panaméenne, mais quand il s’est agi récemment de construire une route entre San Jose et Caldera  le gouvernement a accordé la concession à une entreprise espagnole qui lui a fait payer le prix fort…

     *L’étendue de la corruption : ce thème est intimement lié au précédent ; naguère, notre Alcatel français présenta le « pot de confiture » au gouvernement Rodriguez qui y plongea tête baissée : pour améliorer plus rapidement les télécommunications, il négligea de faire un appel d’offres… Plus près de nous, éclata le scandale de La Trocha : suite à un problème de limite territoriale avec le Nicaragua, le Costa Rica décida de créer une vraie route qui permettrait de mieux surveiller sa frontière nord et d’apporter tous les services de l’Etat à cette zone très peu peuplée. Ce qui s’ensuivit dépasse l’entendement : entreprises de transport qui travaillaient une semaine et faisaient payer le mois entier, matériaux fournis par l’Etat revendus à qui le voulait, infrastructures de dimensions bien inférieures à celles promises sur plans… Le seul coin de ciel bleu dans cet univers triste est qu’on a fini par trouver les coupables : Rodriguez et consorts firent de la prison, Alcatel fut condamnée en France, ceux de La Trocha seront bientôt fixés sur leur sort. Mais, pour deux affaires résolues, combien resteront dans les oubliettes ?

        Quelques mots sur les candidats qui ont le plus de chance d’être élus : 

    - GUEVARA : contrairement à son patronyme, il n’a rien d’un révolutionnaire : il représente l’extrême droite dans ce qu’elle a de plus libéral (au niveau économique, s’entend !) mais n’a pas la teinte raciste que nous connaissons en France.

     - PIZA : de la Démocratie chrétienne qui eut son heure de gloire au début des années 2000. Il semble avoir de la bonne volonté à revendre mais bien peu de moyens car son parti a trop déçu.

     - ARRAYA : issu du parti qui donna au pays un niveau d’éducation et de santé enviable mais qui, depuis, s’est perdu dans les mirages du libéralisme.

     -SOLIS : aboutissement politique réussi de diverses associations d’inspiration citoyenne scandalisées par les turpitudes politiques costaricaines.

     - VILLALTA : représentant de ce qu’on pourrait appeler l’Union de la Gauche costaricaine. A pour lui de n’avoir jamais été compromis dans une quelconque affaire et une pêche pour dire les choses qui fâchent qui le rendent sympathique.

     Comme dans toute campagne, il y eut des moments moins sérieux qui nous ont bien fait marrer : par exemple, quand Arraya (du parti actuellement au pouvoir) a sorti son affiche avec, simplement, ce cri du cœur « Contrateme ! » (Embauchez-moi !), ce que disent en vain des milliers de Costaricains chaque jour. Il n’a pas fallu longtemps aux humoristes et aux gens de la rue pour lui faire des réponses du genre : « Eh, mec, j’ai des poubelles à sortir et des chiottes à nettoyer pour 1000 pesos : tu le fais à ma place ? » ou bien : « Depuis le temps que tu n’en branles pas une, tu te décides enfin à chercher un travail honnête ! ». Devant l’avalanche de détournements, le candidat a préféré retirer son offre de service… L’autre affiche qui m’a bien plu est celle de Villalta parce qu’elle vise la corruption ; elle dit : » No tenemos ningun rabo que nos majen ! » ; pour comprendre, il faut savoir que « rabo » c’est la queue (du singe, par exemple) et que « majar » c’est appuyer fortement avec son pied pour empêcher quelqu’un de se dégager ; on peut traduire littéralement par : » Nous n’avons aucune queue avec laquelle nous retenir ! «. Explication : la queue, c’est le petit détail, le renseignement qui va mettre la puce à l’oreille de la justice et qui va lui permettre de découvrir le pot-aux-roses de l’affaire ; autrement dit : »Nous, nous ne sommes pas corrompus ! «. En bon français : « Nous n’avons pas de casseroles au cul ! ».

    Le jour même de l’élection, il est assez surprenant pour nous de voir chaque candidat pouvoir s’exprimer encore à la télévision… Pour voter, pas de carte d’électeur : il suffit de se présenter avec sa carte d’identité au bureau de vote de son quartier ; les scrutateurs disposent de listes électorales comportant la photo et la signature de chacun des inscrits ; ils vérifient alors que la personne qu’ils ont en face d’eux correspond bien à la photo et lui demandent de signer. Tout se passe dans une atmosphère bon enfant : devant les bureaux de vote, chaque parti peut avoir son stand à côté de ses rivaux  sans que cela dégénère ; dans les rues déambulent à pied ou en voiture des groupes brandissant des drapeaux différents dans une ambiance musicale joyeuse.

     A 20h, le Tribunal Supérieur des Elections a donné les premiers résultats, portant sur seulement 10% des bulletins ; la soirée, sur les chaines de télé, a été constituée par des reportages sur la façon dont les différents partis vivaient l’élection entrecoupés des résultats officiels, mais pas par des débats. Trois heures plus tard, les 2 millions de votes (sur 3 millions d’inscrits) avaient été dépouillés ; ils donnaient le nouveau paysage politique costaricain. SOLIS arrivait en tête avec 31%, suivaient ARRAYA (30%), VILLALTA 17%, GUEVARA (11%), PIZA (6%) et les 5% restant se répartissaient entre les huit derniers candidats. L’arrivée du représentant du centre gauche devant celui du parti actuellement au pouvoir est une surprise pour la grande majorité des commentateurs ; elle souligne cependant la défiance croissante des Costaricains pour les partis de droite qui gouvernent le pays depuis… 50 ans ! Autre signe qui montre une évolution positive de la société costaricaine : alors que tous les Présidents (sauf Pacheco en 2002) ont été élus dès le premier tour, cette fois on aura une « segunda ronda » ; elle est prévue le … 6 Avril : d’accord, c’est un peu loin, mais sous les Tropiques on a autre chose à faire que batailler politique !


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          Il existe au Costa Rica quelques villages qui perpétuent le souvenir des années 70 : cheveux longs, barbes hirsutes, surf et musique cool… Ils ont pour noms Malpais, Santa Teresa ou Montezuma. Quand on a commencé à dire autour de nous qu’on allait y faire un tour, les remarques du genre “Attention ! pédale douce sur la fumette… » ont fusé ; c’est vous dire la réputation du lieu.

          On y allait à l’invitation de Mayra et Jose, des amis de Mayela, qui voici une trentaine d’années ont ouvert un petit restaurant dans une anse tranquille en bord de mer ; par la suite, ils l’ont complété par des bungalows cachés sous les arbres.

           Les villages de Santa Teresa, Malpais et Montezuma se trouvent tout au bout de la péninsule de Nicoya qui se termine par la Réserve de Cabo blanco, tant marine que terrestre.

           Jusqu’à Cobano, la route est correctement asphaltée mais passablement sinueuse ; le paysage est agréable et vert. Après cette localité, ne subsiste qu’une piste parcourue par des véhicules soulevant des nuages de poussière. Les rares habitations rencontrées se protègent tant bien que mal avec de la toile plastifiée tendue entre deux poteaux. Courage ! la récompense est au bout du chemin : plages de sable blond, vagues pour surfeurs, caletas à transformer en piscines personnelles, douceur de vivre … et nature sauvage.

    Pour s’y rendre depuis Alajuela :

    + Suivre « l’ancienne route », comme disent les Ticos : elle passe par Grecia, Palmares, San Ramon, Esparza : il faut deux heures pour arriver à Puntarenas.

    OU

    + Prendre l’ Autopista 27 à Ciruelas et sortir à Caldera : on gagne une petite demi-heure.

    Ensuite, au port de Puntarenas, embarquer sur le ferry de la Compagnie Naviera Tambor ; Horaires : 5h, 9h, 11h, 14h, 17h, 20h30 ; il vous en coûtera 810 colones pour un adulte et 11 400 pour une voiture de tourisme. La traversée dure 1h30 ; on arrive à Paquera.

    Prendre la direction de Cobano, distant de 40 kms ; on y est en trois-quarts d’heure.

    Enfin, il reste 15 kms de piste très poussiéreuse avant d’atteindre Malpais : compter 30 min.

    Horaires retour du ferry  (Paquera > Puntarenas : 5h30, 9h, 11h, 14h, 17h, 20h.

           Les amis chez qui on logeait nous indiquèrent une voie détournée (utilisée par les gens du coin) pour pénétrer incognitos dans la Réserve de Cabo blanco. Bien que le procédé ne m’enchante guère, je me suis laissé convaincre… et ne l’ai pas regretté ! Ah, la saveur de la transgression ! J’y suis allé seul, Mayela préférant prendre le soleil sur une plage voisine. Dès l’entrée dans le sous-bois, l’atmosphère change : les bruits extérieurs à la forêt prennent un ton ouaté ; le silence est comme habité ; une bulle secrète se crée. Sur le sentier, personne. Mais, cent mètres plus loin, dans une courbe, cette forme à moitié cachée par les herbes ? occupée à manger, elle ne m’a pas écouté ; elle lève la tête et me voit : c’est une femelle venado (plus près de la biche que du chevreuil) ; pour le moins surprise, elle semble chercher quelles sont mes intentions ; comme je ne bouge pas d’un pouce, elle reprend son activité tout en gardant un œil sur moi. Elle me fixe de temps en temps : « Quel drôle d’animal ! semble-t-elle se dire ». Elle fait mine d’entrer dans le sous-bois, puis se ravise et décide de suivre le sentier d’un pas tranquille. Encore tout chamboulé par cette rencontre, je la laisse se fondre dans son univers. Un peu plus tard, nouvelle surprise, mais cette fois j’ai dérangé tout le monde : une famille de coatis a détalé devant moi. Je reste immobile sur le sentier, attendant que tout ce petit monde réapparaisse. Et cela ne rate pas : un premier se hasarde à découvert puis un autre, avant de disparaître dans les fourrés de l’autre côté du chemin ; deux jeunes viennent se chamailler sous mon nez, à la recherche d’insectes sous les feuilles. Mais des singes congos font entendre leurs grognements hostiles dans les arbres au-dessus de nous et nos deux garnements partent sans demander leur reste ; moi aussi d’ailleurs, car le patriarche de la tribu ne semble pas disposé à ce que nous fassions plus amplement connaissance… Passent deux papillons morphos au vol de dentelle bleue : l’excuse de les suivre est toute trouvée pour s’esquiver en douceur. Maintenant, le sentier file droit en traversant une immense clairière ; et, tout au fond, j’aperçois un animal venant droit sur moi à pas comptés ; je m’accroupis pour le filmer : c’est un vieux coati solitaire ; sans doute perdu dans ses pensées, il ne m’a pas vu ; il avance en dodelinant de la tête, fatigué. Soudain, arrivé à moins de dix mètres de moi, il se rend compte qu’un obstacle lui barre une partie de la route : la patte en l’air, il observe la « chose », amorce un détour sur la gauche, hésite, finalement il préfère prendre la tangente à droite, non sans m’avoir montré un mécontentement certain en hochant plusieurs fois la tête sur le mode : » Toi, mon lascar, tu ne perds rien pour attendre ! ». Considérant que j’avais suffisamment embêté les « p’tites bêtes », je suis revenu à la civilisation.

          Et là, il a fallu raconter à Mayela tout ce que j’avais vu en moins d’une heure. « Bon, demain, direction la réserve de Cabo blanco, mais par l’entrée officielle ! corrigea-t-elle».

    Pour aller à l’entrée de la Réserve de Cabo Blanco depuis Malpais :

    + Dans la rue principale de Malpais, prendre la direction de la Poissonnerie, tourner à gauche juste avant le resto Mary’s place

    + Commencent alors 7 kms de piste poussiéreuse alternant montées et descentes avec 3 gués à franchir.

    + A Cabuya, il ne vous reste plus que 2kms de piste plane.

    + Prix d’entrée : 1600 colones pour les Costaricains, 5000 pour les touristes étrangers.

     

           A l’entrée du Parc, se trouvent deux jeunes bénévoles ; l’un d’eux parle français : c’est assez rare pour que cela vaille la peine d’être mentionné. Ils répondent aux questions des touristes et les orientent pour trouver l’entrée des sentiers. C’est un parc un peu à l’écart, relativement peu connu : à 10h, le livre des entrées n’a enregistré qu’une petite quarantaine de personnes en deux heures. Nous décidons de faire les deux sentiers (le Danois et le Suédois) qui permettent de traverser de part en part la péninsule occupée par la Réserve. Au début, la balade est d’une difficulté moyenne ; on voit surtout des papillons, de toutes les couleurs ; on entend beaucoup d’oiseaux. Puis elle devient difficile : des pentes importantes, des « escaliers » sans fin et, surtout, la chaleur étouffante. Notre seule récompense aura été de croiser la route de deux paons noirs au bec jaune, d’entendre de jeunes coatis jouer dans les fourrés le bord d’une rivière et de subir les jeux d’intimidation sonore d’un groupe de congos perchés haut dans les arbres.

           L’arrivée du sentier se fait sur la plage de sable blond de Cabo Blanco : une case en bambou abrite une douche bienvenue, un poste d’eau potable permet de remplir nos gourdes et quelques tables rustiques suffisent à notre bonheur pour reprendre des forces.

           Le retour se fait par le même chemin, avec une variante cependant au dernier km. Nous n’avons guère vu plus d’animaux : un couple de paons (peut-être un des mâles du matin qui avait retrouvé sa moitié…) et des coatis au bord du sentier, plus préoccupés par la recherche d’insectes, de fruits ou de petits animaux que par notre présence : leur queue annelée, dressée à la verticale, est un signe de concentration, prière de ne pas déranger !

            Revenus à notre hébergement, on a pu constater sur une carte que les sentiers ouverts au public ne couvrent qu’une moitié de la Réserve : pas folles, les bêbêtes se réfugient dans l’autre…

    Quelques infos sur la Réserve de Cabo Blanco :

    + Ce fut la première créée au Costa Rica, en 1963 ; elle doit son existence à un couple suédo-danois (Nicolas Wessberg et Karen Mogensen).

    + Au début des années 60, la priorité des autorités costaricaines était de développer son agriculture aux dépens des forêts. A la même époque, notre couple nordique débarqua à Montezuma pour y acheter une ferme. Quelque temps plus tard, voulant reboiser sa propriété, Nicolas Wessberg organisa une expédition à Cabo Blanco en vue d’y recueillir de jeunes plants. Il fut émerveillé par la taille des arbres qu’il rencontra et la quantité d’animaux qui y vivaient. Décidé à protéger le lieu de la déforestation, il collecta des fonds au niveau international et les offrit au Gouvernement costaricain pour qu’il achète 1250 ha menacés.

    + Nicolas mourut en 1975 et Karen en 1994 ; ils sont enterrés dans leur ferme de Montezuma. Une très belle stèle leur rend hommage à l’entrée de la Réserve.

    + Sentier Arboretum : 1km, durée 30 min, facile.

    +Sentier Danois : 2kms, 1h, difficulté moyenne.

    + Sentier Suédois : 3kms, 2h, difficile.

    + Tél. : 00 (506) 2642-0093

    www.sinac.go.cr

    www.actempisque.org

     

           Montezuma est connu pour ses trois cascades ; une entreprise de tourisme à consonance américaine (Sun Trails) a racheté les terrains sur lesquels se trouvent les deux premières et organise des activités payantes type canopy, baignade, balade ; seule la troisième reste libre d’accès ; par chance, c’est la plus haute. Son accès démarre dans Montezuma même : la petite rivière provenant de la cascade se jette dans la mer ; à sa droite, se trouve un resto ; à sa gauche, un parking : le sentier qui mène à la cascade commence au fond de ce parking ; attention ! se munir de bonnes chaussures car, parfois, on est obligés de marcher sur des pierres glissantes dans le lit de la rivière.

           On arrive à la cascade après un km d’effort mais la récompense est là : une chute d’eau de plus de vingt mètres de haut, nichée au fond d’un vallon, entourée par une végétation exubérante ; le bassin qui reçoit l’eau fait une quinzaine de mètres de diamètre ; quant à sa profondeur, je ne m’y suis pas risqué… De part et d’autre, des rochers d’où se jettent des inconscients de tout âge en poussant des cris de Sioux. Tout en haut de la cascade, il semble y avoir un autre bassin de rétention d’eau (et mon petit doigt me dit que c’est la limite de propriété de Sun Trails) : on y aperçoit des gens dont la principale occupation, de temps en temps, semble être de tous se regrouper vers le goulot d’évacuation de l’eau pour gêner sa sortie ; ceux d’en bas lèvent alors le nez en cherchant une explication à ce changement soudain de débit et reçoivent alors le paquet de flotte que les petits malins viennent de libérer… Comme quoi on s’amuse d’un rien ici ! Plus sportif, j’ai vu trois hommes escalader pieds nus le côté droit de la cascade, encore couvert par la végétation, et parvenir jusqu’au bassin supérieur ; on s’est dit : »Chiche ! Ils vont balancer en bas un de ces petits plaisantins… « mais non, dommage ! ça nous aurait fait rire un brin. Sur le chemin du retour, on a découvert à flanc de coteau une sente perdue dans la végétation qui permet de rejoindre le haut de la cascade : nos trois lascars devaient la connaître mais ont préféré faire les kakous devant les filles ; ah, les hommes... !

            S’il y en a un qui ne se préoccupe pas de frimer, à Montezuma, c’est bien le cueilleur de noix de coco : pas question de les faire tomber, il faut aller les chercher ! Vous avez déjà vu un cocotier ? c’est haut ! Alors il s’arme de deux lattes de bois fixées sur la face interne des jambes , d’une bonne paire de chaussures et … de tout son courage. Il grimpe par petites secousses, embrassant le tronc à pleins bras, une corde accrochée à la ceinture ; après y avoir attaché la queue de la grappe de noix de coco, elle permet à un aide resté au sol de descendre en douceur le précieux fardeau qui doit bien peser sa vingtaine de kilos. Avant de les vendre aux touristes entre 500 et 1000 colones (0.75 à 1.5 euro) sous le nom de « pipa », il faut encore les mettre un moment au frigo pour les rafraichir. Puis les décaloter devant eux d’un coup de machette : ils peuvent alors aspirer une eau de coco très désaltérante et, armés d’un bon couteau, ouvrir la coque pour en extraire la chair ferme et blanche.

    Renseignements pratiques divers

    sur cette partie de la péninsule de Nicoya :

    + Restaurant El Timonel à Tambor : casados entre 3500 et 4000 colones, taxes incluses ; ils ont tendance à trop cuire la viande et le platano maduro… Lieu très propre, entouré d’un joli petit parc avec oiseaux ; ils louent aussi des cabinas : 20 000 colones la nuit, 15 000 si vous restez la semaine.

    Site web : www.timonelcr.com

    Tel. : (506) 2683-1010 ou 2683-1111

    + Restaurant et Cabinas Caracolas : 80$ petite maison toute équipée pour 2 pers. 100$ pour 5 pers. 120$ pour 7 pers.

    Mail : lascaracolitasmalpais@gmail.com

    Tel : (506) 2640-0189

    + Cabo Blanco Travelers : Organise les transferts par bateau entre Montezuma et Herradura (près de Jaco) ; sortie de Montezuma à 9h30 ; retour depuis Herradura à 14h ; durée de la traversée : 1h. (en voiture et ferry : entre 5 et 6h) ; prix : 33$.

    Site web : www.caboblancotravelers.com

    Mail : flordeparaisobungalows@gmail.com Tel : (506) 2642-1125 ou 8835-0270.


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  •       Les Ticos sont encore très attachés à l’époque où le pays était presque uniquement agricole ; ainsi, ils se souviennent des années 50-60 comme d’un « âge d’or » : ils en avaient fini avec leurs luttes intestines en supprimant l’armée ; tout le pays unissait ses efforts pour avoir un meilleur système éducatif, mettre au point sa Sécurité sociale et créer ses premiers Parcs Nationaux. Aujourd’hui, ils ont l’impression que la vie est plus difficile et vont visiter avec nostalgie les lieux qui témoignent de ce passé pas si lointain.

           J’en ai eu encore la preuve Dimanche passé en découvrant ce qu’est un « trapiche » : lieu où l’on extrayait le jus de la canne à sucre avant l’industrialisation. Et ne croyez pas que cela remonte à un siècle : le Papa de Mayela en possédait un. Notre « trapiche » est installé le bord d’une rivière parce qu’il utilise la force du courant pour extraire le jus de la canne (il arrivait qu’on se serve aussi de deux bœufs tournant en rond) : l’eau arrive avec force par un étroit canal de dérivation pour mettre en mouvement une roue à aubes ; celle-ci fait tourner deux cylindres cannelés disposés horizontalement entre lesquels un homme introduit les tiges de canne ; pressurées, elles produisent un jus blanchâtre qui, par un réseau de canalisations, s’écoule jusqu’à trois gigantesques marmites ; sous chacune d’elles, un foyer. La tige écrasée est mise à sécher ; elle sera utilisée une prochaine fois pour alimenter le feu qui chauffe le jus pendant presque deux heures ; il faut donc faire patienter les spectateurs qui, ce Dimanche, étaient environ quatre-vingts ; un animateur est prévu : il raconte des blagues, pousse la chansonnette et fait parler les plus anciens sur le Costa Rica d’hier ; c’est un festival de déclarations naïves, d’allusions grivoises et de folklore musical. On est entre Ticos ; je suis le seul étranger.

          Pendant ce temps, le jus de la canne à sucre s’est couvert d’une écume blanchâtre que des employés ont patiemment enlevée parce qu’elle emprisonne les déchets éventuels contenus dans le liquide. Enfin, le jus a pris une belle couleur caramel. Il faut maintenant vérifier qu’il a bien atteint la bonne température ; pour cela, nul besoin d’utiliser un banal thermomètre, la main convient beaucoup mieux… L’employé chargé de la besogne dispose près de lui un seau rempli d’eau froide, y plonge la main, se penche sur le chaudron bouillant et attrape au vol un morceau de la mixture qu’il s’empresse de refroidir dans le seau d’eau. « La miel », comme on l’appelle ici, doit rester molle et faire des fils quand elle est à point. On s’en met un peu partout mais c’est délicieux. L’employé retourne à la « pêche » autant de fois qu’il est nécessaire pour que chacun puisse goûter. Ensuite, on éteint le feu en l’aspergeant d’eau.

          A ce moment, peut commencer la fabrication des différents « produits » à partir de cette unique « matière première ». La « melcocha » par exemple : sur une espèce de long banc de pierre que l’on a préalablement refroidi au jet d’eau, on étale une fine couche de « miel » sur laquelle on saupoudre des amandes, des noix, des cacahuètes… ; elle se cristallise rapidement pour donner une écharpe de pâte qu’un employé va venir rouler en boule puis étirer et torsader en la suspendant à un crochet pour bien mélanger ses composants. Le « sobado » est un autre produit dérivé de la « miel » : on met la matière première dans de grands récipients plats où l’on ajoute du lait en poudre ; on mélange le tout vigoureusement avec une grande cuillère en bois pour donner une pâte plus claire et plus lisse que la « melcocha ». Enfin, toute la « miel » restant est convertie en « tapa de dulce » : imaginez un plateau de bois épais dans lequel ont été évidées des formes tronconiques identiques ; après avoir été humidifié, il va servir de moule ; on laisse refroidir la « miel » une journée ; quand on démoule, on obtient de petites pyramides rondes qui, naguère, étaient la seule source de sucre : avec un couteau, on faisait des « copeaux » à la demande pour sucrer le café, adoucir le jus de citron ou faire de la pâtisserie.

          Généralement, les touristes ne vont pas visiter ces lieux typiquement « ticos » ; les agences de tourisme pensent que cela ne va pas les intéresser… et pourtant, s’il existe des lieux où l’on ressent bien les valeurs auxquelles sont attachés les Costaricains (simplicité de l’accueil, goût pour le travail, joie communicative), le « trapiche » en fait partie.

    Renseignements pratiques et divers.

    + Ce lieu s’appelle « Hacienda de los Trapiches » ; il est situé à Santa Gertrudis Sur, près de Grecia, dans la province d’Alajuela. Sur Internet, on le trouve aussi sous le nom « américanisé » de Springer’s.

    + Tel. : 2494-1050 et 2444-6656.

    + Mail : lostrapiches@springerscr.com

    + Site Internet : www.haciendalostrapiches.com

    + Le lieu est ouvert tous les jours ; il comporte un bar-restaurant, une piscine, des sentiers pour se promener, deux petits lacs, des aires de pique-nique et de camping.

    + MAIS le « Trapiche » ne fonctionne que tous les Dimanches.

    + Autrefois, pour aider les bébés à mettre leurs premières dents, on leur pelait un morceau de canne à sucre pour qu’ils le mastiquent. Bien qu’étant sur le versant couchant de la vie, j’ai fait la même expérience et ai trouvé cela délicieux…

    + SAVEZ-VOUS que la canne à sucre peut pousser jusqu’à deux fois par an au même endroit ? ainsi, vous pouvez voir dans la campagne costaricaine des champs où elle commence juste à pousser, d’autres où elle est en fleurs, d’autres enfin où elle vient d’être coupée…


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