•       Geronimo est en colère ! et quand ça lui arrive, il vaut mieux être d’accord avec tout ce qu’il dit. Malgré son prénom, il n’a rien d’un Indien d’Amérique du nord, non, Geronimo est un pur descendant des colons espagnols : peau blanche, haute stature et barbe grise imposante. Au volant de son pick-up rouge, il trimballe tout ce que vous voulez sur les pistes défoncées de la région. Quand on a fait sa connaissance, on attendait tranquillement le bus à l’ombre d’un arbre gigantesque dans le village de Bribri ; on voulait se rendre à Bambu où nous avions rendez-vous avec Danilo, un ami de Victor, le frère de Mayela qui nous accompagnait. Nous voyant entourés de nos valises et sacs à dos, Geronimo a du se dire que ça sentait bon le touriste : il est venu nous proposer ses services : 20 000 colones (30 euros) pour faire les 12 kms de piste ; je trouve cela un peu cher et le lui dis. Malheur à moi, « l’americano » qui vient certainement acheter les quelques terres qui restent à vendre dans toute la région et qui ne sait rien des difficultés qui nous attendent pour parvenir jusqu’à Bambu ! S’en suit une diatribe contre les hommes politiques du coin qui se pointent ici juste avant les élections, promettent de goudronner la piste puis oublient… Il emporte le morceau quand il nous fait valoir qu’avec tous nos bagages on sera beaucoup mieux dans sa Toyota que dans le bus toujours bondé (2è couplet sur les politiques qui économisent sur les transports pour pouvoir s’en mettre plein les poches). De fait, il a raison, Geronimo, la piste est en très mauvais état : énormes roches qui affleurent un peu partout, ornières creusées par les pluies, sans parler des trois rios qu’il faut traverser à gué… Cela vaut bien les 20 000 pesos !

           Bambu est un petit village de la communauté indigène bribri qui égrène ses quelques maisons en bois le long de la piste. Celle de Danilo, qui a proposé de nous accueillir quelques jours, se trouve un peu plus loin. Elle est constituée d’une première partie, le rancho : de forme conique, au sol recouvert d’un ciment grossier, il est le lieu des discussions communautaires et sert à accueillir les visiteurs ; suivent des constructions rectangulaires en bois de un ou deux étages, sur pilotis ; les toits sont tous en feuilles de « palma » tressées (une sorte de palmier) ; les planchers sont en cannes de bambou ou en planches de bois ; les murs n’existent pas : vous sentez l’air qui va et vient, et un oiseau de temps en temps … Pour dormir, on installe des matelas en mousse et des moustiquaires suspendues à la structure du toit : cela donne un décor très romantique ! La cuisine s’organise autour du foyer, constitué simplement de blocs de ciment ; si vous aimez l’odeur de la fumée, vous êtes servis… Les sanitaires sont rustiques mais propres.

          Danilo, le maître des lieux, est officier de l’état civil. Après un parcours scolaire normal (au Costa Rica, chaque communauté indigène a son école), il a suivi une formation technique pour être à même de pouvoir établir tout document officiel concernant les naissances, mariages, divorces et autres enterrements. Comme il est issu de la communauté, cela lui est plus facile d’obtenir des informations parfois confidentielles liées aux faits qu’un homme peut avoir plusieurs femmes et que celles-ci préfèrent accoucher chez elles (en position debout, sur une « chaise » spéciale). Intimement persuadé que sa communauté ne pourra se développer que si elle s’ouvre au monde et lui fait partager ses connaissances et traditions, il a créé ce lieu qui s’appelle Ditsöwöu (dont le symbole représente un visage noir parlant avec un blanc) ; il y accueille toute personne de bonne volonté qui veut apprendre à mieux connaître les Bribri ; durant notre séjour, il recevait pour une semaine, cinquante écoliers nord-américains dont le projet était de visiter toutes les écoles de la réserve pour échanger sur leurs modes de vie respectifs.

          Le lendemain de notre arrivée, il nous a emmenés à la rencontre de sa famille : bus brinqueballant jusqu’à Suretka où la piste s’arrête au bord du rio Telire ; il faut alors attendre le bac à moteur qui va nous conduire de l’autre côté ; la traversée n’est pas facile, loin de là : le canoë en bois est chargé, le courant fort et un affleurement oblige le pilote à un contournement. De nouveau sur la terre ferme, on monte dans un bus qui attend placidement que tout le monde ait débarqué ; il nous conduit jusqu’à Amubri , son terminal. On poursuit la route à pied jusqu’à la maison où vit la famille de Danilo. Sa maman nous reçoit dans la cuisine où elle nous offre le chocolat traditionnel, c’est-à-dire avec de l’eau et sans sucre. Après être allé parler aux hommes réunis dans la pièce principale à côté, Danilo nous invite à les rejoindre : il y a là entre autres son beau-père et un de ses neveux ; rapidement, la conversation s’oriente sur le mode de vie des Bribri et leurs croyances ; Justo, le neveu, qui fait aussi office de chaman (il a été choisi enfant par les Anciens pour son aptitude à bien parler bribri et ses prédispositions à écouter les gens), nous propose d’en parler dans la maison religieuse : c’est une structure conique construite avec les mêmes matériaux que les autres mais dont le toit descend jusqu’au sol de terre battue ; autre particularité, elle ne comporte que deux ouvertures : une pour entrer/sortir, une au sommet du cône pour laisser échapper la fumée du feu. Car, avant de parler ensemble, il faut allumer le feu, et c’est la maman qui s’en charge. Pourquoi un feu ? parce que, en même temps que s’élève la fumée, partent toutes les mauvaises « choses » qui nous habitent (mauvais sentiments, maladies, …). La maison religieuse est le lieu où se prennent toutes les décisions de la communauté, réunissant hommes, femmes et enfants. Dans un parler mêlant espagnol et dialecte bribri, Justo nous explique que l’unique dieu des Bribri est Sibü ; il a créé les hommes et les femmes en semant à la volée des grains de maïs ; comme il n’y a jamais deux grains de maïs exactement semblables, cela explique qu’il y ait des personnes différentes et, comme le bras de Sibü est très fort, il a pu « semer » des hommes et des femmes jusque très loin. Aussi, quand débarquèrent les Espagnols, les Bribri ne furent-ils pas surpris et les accueillirent avec des présents car ils ne pouvaient être que des créatures de Sibü (on connaît la suite : la bienveillance fut convertie en lâcheté ; les indigènes furent au mieux repoussés dans les montagnes et leurs terres fertiles occupées par les conquistadors). Au cours de l’échange avec le chaman, on a mieux compris aussi leur relation fusionnelle avec la nature car, à leurs yeux, Sibü est dans la nature.

          Le lendemain, Danilo nous a organisé une sortie sur l’eau jusqu’à une cascade renommée. On a rejoint nos deux guides au bord du rio Telire (qui n’est autre que le prolongement du Sixaola quand il n’est plus la frontière panamo-costaricaine) ; cette année, il a moins d’eau que d’habitude, ce qui explique la présence du deuxième guide : en effet, quand il y a suffisamment d’eau, tout va bien, on utilise le moteur ; mais quand le fond se fait proche, il faut relever l’hélice et, depuis l’avant du canoë, pousser avec une longue perche pour pouvoir passer ; à un moment critique, il a même fallu que l’un de nous saute à l’eau pour faciliter le franchissement. 

    Excursion sur la rivière Yorkin (de Pierre MARCET, avec Vimeo).

    Mise à part cette difficulté, cela fut une promenade de santé dans un cadre magnifique : des arbres de taille impressionnante dont les frondaisons descendent jusqu’à l’eau et une nature si présente qu’elle réduit l’existence visible d’êtres humains à leurs canoës amarrés sur la berge. Nous avons donc remonté le rio Telire sur quelques kms avant de prendre, sur notre droite, le rio Yorkin : leur confluence provoque des remous dont il vaut mieux se tenir éloignés. Après le passage de plusieurs rapides, on arrive à la cascade tant désirée, perdue dans la végétation. On peut s’y baigner sans crainte, même si l’eau me parut bien fraiche. Une croyance bribri veut que si on s’y plonge une fois, on y revient chaque année… Pour la première fois, j’ai pu observer la minuscule et inoffensive grenouille « café ». Au retour, on a descendu le Sixaola, qui sert de frontière avec le Panama ; un des guides nous a alors montré où il habitait (une maison en bois dans une anse tranquille côté costaricain) puis, se tournant vers la droite, il désigna une petite construction à demi cachée par les arbres : »Et ma maman vit au Panama ! » ; inutile de dire qu’il ne va pas s’obliger à faire trente kms pour présenter ses papiers au poste frontière avant d’aller l’embrasser… Un peu plus loin, on vit une chèvre solitaire brouter, quoi de plus normal ? si ce n’est que son voisin, quasi invisible parmi les pierres du bord, était un caïman. Quand on remonta le fleuve, une heure plus tard, l’affreux n’avait guère bougé, mais de biquette, point ! (A l’adresse des âmes sensibles : on peut tout simplement en déduire que son maître est venu la récupérer à temps, peut-être…).

         Ce qui nous a émus dans cette communauté c’est leur bienveillance à l’égard des touristes que nous sommes : bien sûr, chaque fois que nous étions seuls, sans Danilo, et que nous rencontrions quelqu’un, nous nous présentions comme ses amis, vivant chez lui, mais surtout pour satisfaire leur curiosité. Il reste à espérer que les touristes, avant de leur rendre visite, se préoccupent de savoir ce qui peut leur rendre service et ce qui peut leur causer des dommages. Au niveau administratif, nous nous sommes rendus compte que la communauté bribri de Talamanca possède les mêmes services publics que le reste du pays (école primaire, collège, banques nationales, hôpital…), ce qui explique sans doute que la majorité des jeunes Bribri restent travailler dans leur région au lieu d’émigrer en ville. Bien sûr, comme Geronimo, on peut trouver que les routes y sont en triste état, mais cela est hélas ! assez courant dans le pays.

     

    ATTENTION !

           Au Costa Rica, quand on parle des premiers habitants du pays, il faut utiliser le terme indigena et non le mot ´´indio´´ qui est une insulte…

    POUR EN SAVOIR PLUS :

         Vous pouvez consulter le site web :

    www.guiascostarica.com

    POUR CONTACTER NOTRE HOTE :

    Danilo LAYAN GABB

    Tel : 87 69 26 76 ou 27 51 00 26

    Depuis ma visite, un site web a été créé dont voici l'adresse : 

    https://fr.ditsowou.com

    Remarque : A l'occasion d'une émission sur le Costa Rica,  "Echappées belles" leur a rendu visite ; j'ai constaté avec plaisir que le lieu s'était développé et que maintenant c'était le fils de Danilo qui le gérait.  

     

     


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  • AVERTISSEMENT SANS FRAIS :

           Cet article n’est pas définitif : il contient beaucoup d’informations pratiques, qui m’ont été communiquées par des guides ou des agences, mais j’ai fini par me rendre compte qu’il me faudrait un temps fou pour toutes les vérifier… C’est pour cela que je me résous à le publier tel quel en espérant que personne ne m’en voudra si tel numéro de téléphone ou tel prix n’est pas exactement à jour.

         Je compte d’ailleurs sur mes visiteurs et les « utilisateurs » des guides et agences présentés pour me signaler oubli, erreur ou imprécision et, pourquoi pas ? me faire un court « compte-rendu après essai » des personnes en question. Ainsi, le document s’améliorerait peu à peu et les futurs voyageurs en bénéficieraient.  

     COMMENT J’AI PROCEDE :

           Depuis que je connais le Costa Rica, j’ai envie d’aller visiter la péninsule d’Osa. Par ailleurs, traînant mes guêtres sur le forum du Routard ainsi que sur Voyageforum, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes (surtout les familles accompagnées de jeunes enfants et les seniors) souhaitaient l’aide d’un guide francophone. Or, à ma connaissance, il n’y a que des informations éparses, sur tel ou tel  guide, communiquées par les touristes qui ont pris le temps de faire un compte-rendu sur les forums. De là est partie l’idée de faire un article le plus complet possible sur les guides francophones permettant de visiter le Parc du Corcovado.

         Dans le site officiel du Costa Rica : www.visitcostarica.com, il existe bien une liste d’environ 1200 noms de guides travaillant au CR dont une soixantaine de francophones (actualisée le 28 Février 2014) ; elle précise leur numéro de carnet (preuve qu’ils sont bien accrédités), leur spécialité, leurs numéros de téléphone et la (les) langue(s) parlée(s) ; mais elle ne précise pas leur zone géographique de travail… dommage quand on sait que, depuis le 1er Février 2014, les autorités demandent à ce que les touristes emploient les services d’un guide local pour parcourir le Corcovado ! J’ai donc écrit en français à tous les guides qui disaient parler cette langue : il y a quelques surprises…

                                    Bonjour, 

         Je vous contacte parce que j'ai vu sur la liste des guides accrédités par l'ICT que vous parliez français. 

           En effet,  j'envisage de visiter le Parc du Corcovado avec un petit groupe de Français ; pour cela, nous aimerions bénéficier des services d'un guide parlant français. Notre projet serait de rentrer par Carate/La Leona. Premier jour : aller jusqu'à La Sirena ; 2è jour : visiter autour de La Sirena ; 3è jour : aller jusqu'à Los Patos. Combien cela nous coûterait-il chacun : rémunération du guide, hébergement, repas, entrée ? Feriez-vous les formalités de réservation ? Dernière question : votre rémunération dépend-elle du nombre de personnes dans le groupe ? (= prenez-vous plus cher si le groupe est de 6 ou 8 personnes au lieu de 2 ?). 

          Je vous remercie d'avance de bien vouloir répondre à toutes mes questions. Salutations. 

         J’ai ensuite contacté l’ ACOSA SINAC, qui est chargée de la gestion du Parc, à l’adresse suivante : pncorcovado@gmail.com et on m’a envoyé la liste des 157 guides autorisés à y travailler (actualisée le 2 Juillet 2014) ; elle comprend leur adresse mail et leur(s) numéro(s) de téléphone, mais pas la (les) langue(s) parlée(s)… Je leur ai donc écrit en espagnol la lettre suivante :

          Hola, Senor (o Señora)…………..

          Encontré su apellido en la lista de los guías del ICT. 

            Soy Francés ; mi pareja es Tica. Ya que vivo en CR cuatro /cinco meses al año, hay Franceses que me contactan para ayudarlos cuando quieren visitar los Parques. Actualmente, tengo varios turistas que tienen la intención de visitar el Corcovado pero con un guía que habla francés porque entienden mal el español. 

             Ud. conoce a un guía francófono que podría acompañarlos? tal vez, Ud. habla francés ? 

     

    Bonjour, Monsieur (ou Madame) un(e) Tel(le)

         J’ai trouvé votre nom dans la liste des guides de l’Institut Costaricien de Tourisme.

           Je suis Français ; ma compagne est Tica. Vu que je vis 4 à 5 mois par an au CR, il y a des Français qui me contactent pour les aider quand ils veulent visiter les Parcs. Actuellement, j’ai plusieurs touristes qui ont l’intention de visiter le Corcovado mais avec un guide qui parle français parce qu’ils comprennent mal l’espagnol. 

            Connaissez-vous un guide francophone qui pourrait les accompagner ? Peut-être, vous-même parlez-vous français ?

     

           Enfin, dans les documents que j’accumule au fil du temps, j’ai retrouvé une liste des guides du Corcovado ; datant de trois ans environ, elle ne comporte aucune mention de date ni d’origine : son seul intérêt est de mentionner le lieu de résidence de chacun. 

     

    PRECISIONS SUR LE CONTENU DU DOCUMENT :

            Le document que vous allez trouver ci-après est donc une synthèse de ces trois listes existantes :

           * Les guides sont classés par ordre alphabétique de leurs noms de famille.

           * Si le nom est suivi du sigle ICT et d’un numéro, cela veut dire que le guide est accrédité par l’Institut Costaricien du Tourisme et que son “Carnet” porte le numéro indiqué.

            * L’ICT recommande d’employer des guides locaux ; quand ils habitent la zone, je précise « guide local ».

            * Les numéros de téléphone commençant par 2 sont des fixes ; tous les autres sont des mobiles.

            * J’ai, bien sûr, traduit en français  les courriers reçus ; quand la personne m’a écrit directement en français, je le signale.

            * Enfin, je mentionne si la réponse provient d’une agence et si la personne m’a écrit de sa propre initiative (généralement prévenue par un(e) guide que j’avais contacté(e).

     AGÜERO Armengol  :

     8712-5235     armengol.aguero@kabektours.com     Apartado Postal 61-2300 Curridabat

     Il a eu mon mail par une guide (Rosa) que j’avais contactée ; il m’écrit en français :

     « J´ai une petite agence réceptive et nous sommes spécialisés dans le marché français, vous pouvez aller voir notre site internet www.lanektours.com. Nous pouvons faire toutes les réservations nécessaire au Parc Corcovado, vous réserver un guide francophone pour ce trajet et tout autre information dont vous aurez besoin sur le Costa Rica. J´aime bien parler avec les clients vive voix pour avoir toutes les détails et connaitre le profil du touriste, est-ce que vous pouvez me passer votre numéro de téléphone portable et moi je vous appelerai. »  

    Kabek Tours 
    Telefax (506) 22 72 54 56
    www.kabektours.com

     

    ARANDA SASSERATH Michel                                              ICT 615. Guide généraliste. Anglais.

     2520-2000       info@costaricaneotravel.com   

    Les coordonnées de ce Gérant d’agence m’ont été communiquées par le guide GRANADOS William. 

     Il m’écrit en français :  

    “ Je pense que je peux vous aider. Ma formation est en biologie et je travaille comme guide depuis 1990 dans tout le pays.  Mon numéro de téléphone : 2520-2000. »

     Site web de son agence NEO Travel www.costaricaneotravel.com 

     CALVO BENAVIDES Gabriel

     8672-5085   gabopositive@gmail.com   Heredia

     “Anglais, espagnol, un peu d’allemand. Je connais personnellement deux guides francophones de bon niveau qui pourraient vous aider suivant leurs disponibilites :

     Bertrand Ducos de Lahitte:   lahitte@racsa.co.cr

     Martín Soto: martincsotov@hotmail.com 

     CAMPOS SUAREZ Rafael

     8843-0373     Rafaelcampossuarez@yahoo.com   San Jose

     Il parle français et m’écrit :

    “Je travaille en francais aussi et ai mon propre véhicule.”

     CHAVEZ  SALGADO Leonardo   

     Je n’ai pas de numéro de téléphone. leoaves@yahoo.com       

     Il parle français et m’écrit :

    «  Maintenant, je ne guide pas. Sinon, ce serait avec plaisir ; j´aime vraiment la zone  du Corcovado. Je travaille avec une agence de tourisme http://www.crsuntours.com/ . Si vous voulez, un de mes collègues peut vous faire un devis du voyage pour avoir une idée du prix : à quelle date et une description du service demandé ; c´est important parce que à Sirena normalement c'est difficile de trouvez de l´espace. Sinon vous pouvez écrire directement à Surco Tours :  reservations.surcotours@gmail.com ; ce sont des spécialistes . Ou appelez le 506-8603-2387 et demandez Stella. »

    ESPINOZA VILLALOBOS Enoc

    8363-2515       sierpeazul@gmail.com    Sierpe

    “Voici le mail de Alvaro JIMENEZ ; il guide en français : alvaro.j.s@hotmail.com “.

    GRANADOS R. William

    8701-4966     wggranados@gmail.com        Alajuela

    “Habituellement, je fais mon travail de guide en espagnol et en anglais. Cependant, j’ai une excellente référence : je connais cette personne depuis plusieurs années ; son nom est Michel ARANDA et vous pouvez le contacter à : Info@costaricaneotravel.com

    GRANT ESQUIVEL Federico   ICT17  Guide généraliste. Anglais, français.

    8825-5685 2574-2549 federico@amerikaventure.com ou cr_ecoguide@yahoo.com SanJose

    Il parle français et m’écrit :

    « Je suis capable d'aller avec ton groupe de Plage Carate- La Leona-Estacion Sirena. Mais je suis pas capable d'aller Sirena- Los Patos. (Ce meilleure) Il vaut mieux sortir d'Estacion Sirena en bateau vers Estacion San Pedrillo ou direct (au) vers Bahia Drake- la Rive Sierpe. 

          Mon salaire par jour (sans nourriture , ni herbegment, ni boissons, ni entre du parc, ni queĺq´un extra), (ce) c’est $175/ jour. Je vous suggère aller a Corcovado avec une agence tour opératoire francophone comme : Costa Rica Decouverte. Ils sont capable de régler tous les affaire ! Je travaille avec CR Decouverte parfois comme guide naturaliste .Bon chance Pierre.SalutFederico »

    LOPEZ LOPEZ Vilmar

    8598-9633    vilmarlopez62@hotmail.com   Puerto Jimenez    2735-5307 ou  8690-3369

    “Je connais un Monsieur qui est guide au Corcovado depuis déjà plusieurs années et qui parle français correctement (pas comme s’il était ne en France) : il se fait comprendre des touristes qui visitent le Corcovado. Il s’appelle Jean-Pierre SCHMIDT-CALDERON, telephone : 8758-1663  

    Remarque : le prix d’entrée au Parc Corcovado est passé à 15$ depuis le 1er Aout 2014."

    MORA GOMEZ William

    8345-3378    wwwwbbb@gmail.com    Puerto Jimenez  

    “Il y a un guide à Puerto Jimenez qui parle français et guide à Corcovado ; il s’appelle Jean-Pierre ; son mail est :  jeanpierreschmidt35@gmail.com. »

    MARIN PERRERA Larry

    Je n’ai pas de numéro de téléphone                       larrymperrera@yahoo.com 

    Il est le gérant d’une agence touristique : www.crbirdingexpeditions.com 

    Il parle français et m’écrit :

    « Quand voulez vous y allé au Costa Rica ? voulez vous que je prépare le itinéraire, le transport et fait le réservations des Hotels? Mon E-mail du travail est info@crbirdingexpeditions.com, ce l'adresse que j' utilise le plus. »

    NAON Georges

    2260-3368     georgesnaon@hotmail.com      Heredia   8839-2041    2852-3000 

    Il parle français et m’écrit :

    Pour visiter le parc Corcovado une des meilleurs obtions est d arriver a Sierpe passer la nuit dans un lodge et le lendemain visiter   le parc le soir retourner au lodge et le lendemain de bon matin repartir. De nombreux lodges realisent le parcoure complet.. DREAM POOR MAN est une bonne obtion bon raport de prix.environ 300$ par personne le paquet complet.2 nuits/3jours. Il nest pas permis dans ce parc de camping ni de rentrer sans guide. cest le seul. Je ne connais pas votre programme de sejour ....si vous avez une voiture  ou voyager pas bus...d habitude je realise le programme total du sejour. 

    Travaille pour Huwans Clubaventure, Cactus Tour, Creo, Travel, Escursia.fr

    Guide National francophone Naturaliste

    Licencia  I.C.T  1365

    Official  Tour Acoguitur  A02

    NUMIC 02151408

    georgesnaon@hotmail.com

    http://georges.costarica.free.fr./ 

    FAX 506 25601147

    VALVERDE DURAN Keyler

    Je n’ai pas de numéro de téléphone    kvd83@hotmail.com    lieu de résidence ?

    Ayant appris qu’il parlait français, je lui ai envoyé la lettre suivante : 

          "Je vous contacte  parce que, avec ma compagne Tica, on aimerait visiter le Corcovado en Décembre ou Janvier prochains ; notre projet est de rentrer par Carate/La Leona ; aller jusqu'à La Sirena ; rester une journée sur place pour visiter les alentours et se reposer un peu ; revenir le 3è jour par Los Patos. On aimerait savoir combien cela nous coûterait par personne : votre rémunération, l'hébergement, les repas, l'entrée du Parc... Feriez-vous les démarches pour nous ou faut-il que nous les fassions ? 

             Autre chose : votre rémunération dépend-elle du nombre de personnes dans le groupe ? (= prenez-vous plus cher si le groupe est de 6 ou 8 personnes ?). 

           Je vous remercie d'avance de bien vouloir répondre à toutes mes questions. Salutations."

            Il me répond en français :

            «Ici decembre et janvier c' est la saison plus haute, alors j'ai besoin de savoir les dates exactes. Aussi, vous avez un voiture et un chaufeur?? Parce que entre par Carate et sortir par Los Patos se trouve vraiment loins. Pour mes prestation, un persone ou 50 c'est le meme prix. Pour le prix de les stations pour loger et le parc nationale je vais demande pour te repondre le plus vite posible."

            

           J'espère que les renseignements fournis aideront les futurs voyageurs francophones qui veulent partir à la découverte du Parc National Corcovado. De mon côté, je vais poursuivre mes recherches de contact avec les guides de la zône et publierai les infos obtenues au fur et à mesure qu'elles me parviendront.

             Bien évidemment, j'attends avec impatience vos avis sur les guides et agences que vous aurez testés !


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  •       Lors de mon enquête auprès de l’ Institut Costaricien du Tourisme et de l’ ACOSA SINAC pour savoir quels étaient les guides du Corcovado qui parlaient français (Voir l’article « Y a-t-il un guide francophone au Corcovado ?), j’ai été amené à contacter aussi des guides parlant d’autres langues. Bien souvent, ils m’ont fourni des infos précieuses : éventail des excursions possibles, exemples de prix pratiques, spécialités des uns et des autres, renseignements à donner par les touristes pour qu’ils puissent faire les réservations ; enfin, plusieurs m’ont communique les coordonnées de guides francophones qu’ils connaissaient. Il m’a donc paru normal que je leur « rende la politesse » en faisant connaitre les infos qu’ils m’avaient transmises.

             Dans la liste suivante, les guides sont classes par ordre alphabétique de leurs noms de famille.

            Si le nom est suivi du sigle ICT et d’un numéro, cela veut dire que le guide est accrédité par l’Institut Costaricien du Tourisme et que son “Carnet” porte le numéro indique.

            L’ICT recommande d’employer des guides locaux ; pour cette raison, je mentionne leur lieu de résidence quand je le connais.

             Les numéros de téléphone commençant par 2 sont des fixes ; tous les autres sont des mobiles.

           Pour les contacter, vous disposez aussi de leur adresse mail. 

           Quand je les connais, je précise les langues qu’ils parlent et leur spécialité en tant que guide.

           J’ai, bien sur, traduit en français  les courriers reçus ; quand la personne m’a écrit directement en français, je le signale.

            Enfin, je mentionne si la réponse provient d’une agence et si la personne m’a écrit de sa propre initiative (généralement prévenue par un(e) guide que j’avais contacte(e).

     

    A MAYA  CASTRO Samuel

    8311-7245      tobiwave@hotmail.com     Drake

    ARAYA MESEN Juan Carlos

    8963-7092    osapentour@hotmail.com  Puerto Jimenez

    Anglais, Espagnol.

    ARCE QUESADA Brayan

    8426-5905  briancarranzaarce@hotmail.com 

    Puerto Jimenez

    ”JE VEUX apprendre le français mais, pour le moment, je parle seulement anglais et espagnol.”

    ATENCIO FONSECA Gabriela

    8817-4473  gabrielaatencio12@gmail.com  Drake         2775-0622  

    BARRANTES CASTRO Fernando

    8730-2014 febarrantes@gmail.com  Puerto Jimenez

    “Je parle seulement anglais et espagnol. Parmi tous les guides du Corcovado, il n’y a qu’un Monsieur âgé qui parle un peu français mais je ne le recommande pas parce que ses clients font toujours des réclamations.” (Il fait allusion à Jean-Pierre Schmidt).

    BARRANTES CHAVARRIA Mauricio

    8973-3196   billobarrantes@hotmail.com  Bahia Ballena 

    CAMPOS BOLANOS Vincent   ICT 96 et 1217.

    Guide local, spécialisé en plongée. Espagnol.

    8320-5292   vcampos68@yahoo.com    Drake

    “A Drake, je ne connais aucun guide qui parle français, seulement anglais, espagnol et allemand. Je vais voir s’il y en a à Puerto Jimenez… Il y a des groupes qui viennent avec un guide français mais depuis San Jose.” 

    Remarque : cela veut dire que, bien que l’ICT demande a ce qu’on prenne des guides locaux (= vivant a Osa), les agences emploient qui elles veulent…

    CERDAS SANCHEZ Evaristo

    Je n’ai pas de numéro de téléphone…    eagledrak007@yahoo.com  Drake

    “Anglais, espagnol. Je comprends un peu le français. “

    CHACON SANCHEZ Steven

    8750-9046 operations@osagreentravel.com  

    Puerto Jimenez  2735-5401   et    2735-5557 

    Agence Osa Green Travel en Facebook :
    https:/www.facebook.com/pages/Osa-Green-Travel/240739752605249.
    011-506-8750-9046 (direct dial from US & Canada)
    info@osagreentarvel.com.com http://www.osagreentravel.com
    Reservations Office
    Osa Green Travel
    P (+506) 8750-9046
    www.osagreentravel.com
     
    CORDOBA ALFARO Jim 

    8559-7625   jim.cordoba@gmail.com   Puerto Jimenez 

    “Vous pouvez appeler l’agence Osa Wild et leur demander s’ils ont un guide francophone.”

    CORTES QUINTERO Wendy Vanessa

    8314-5179    wcortes25@hotmail.com       Puerto Jimenez

    “Je vous invite à visiter ma page Facebook : Osatripsgreen  C’est aussi une page pour aider les touristes. Il y a un guide qui s’appelle Jean-Pierre ; c’est le seul qui parle français. »

    CRUZ CORREA Erick

    8342-2260    Erickcruzcorrea@gmail.com      El Bambu

    “Je parle anglais mais je suis en train d’apprendre le français ; j’ai guide des Français pendant beaucoup d’années ; j’ai treize ans d’expérience.”

    CRUZ MENDEZ Freddy

    8359-8938     fcruzguiamonteverde@gmail.com      Puntarenas

    DURAN SOLORZANO Cindy

    8680-6925       cindyduron35@gmail.com    Bahia Ballena

    FIGUEROA FIGUEROA Kimberly Adriana 

    8538-6127    kimfgr16@gmail.com     

    Anglais, espagnol.

    FLETES ALMENGOR Eida Maria : Jacadabatours    ICT 292. Guide local Pacifique sud. Espagnol.

    8610-0725       jacadabatours@gmail.com  

    Puerto Escondido        2735-1352   

    FLORES MORA Veronica                                     ICT 323. Guide spécialisée nature. Anglais.

    8818-8683      vfloresmora@hotmail.com    San Jose

    “Je commence juste à apprendre le français et d’ici un an cela m’enchanterait de pouvoir vous aider. Cependant, un ami belge, qui n’est pas guide mais qui parle parfaitement aussi bien espagnol que français, pourrait m’aider : nous pourrions l’utiliser comme traducteur. »

    GARCIA QUESADA Mario

    8869-3091     mario78gq@gmail.com      Cartago   

    2532-1300

     “Je connais beaucoup de guides qui parlent français mais je ne sais pas s’ils connaissent le Corcovado.”

    GARITA CANET  Ifigenia                                  ICT 104. Guide spécialisée nature. Anglais. 

    8376-1152     ifigaritamond@hotmail.com   Puerto Jimenez

    “Je parle allemand, espagnol et anglais. Si vous voulez, vous pouvez nous écrire a : osawild@gmail.com  Nous vous donnerons toute l’information dont vous avez besoin pour faire les démarches de réservation avec le Corcovado. »

    GOMES CHAVEZ Erick

    8614-3556    gomerick007@yahoo.com  Canaza 

    “Je vais essayer de contacter un guide qui parle français, ensuite je vous avertis. Pour trois jours, je prends 300$ pour un couple. Normalement, les touristes font les réservations, mais s’ils ne le peuvent pas, les guides peuvent le faire avec plaisir. »

    GOMEZ NIETO Carlos

    2272-3867    charliegomez@costaricaexpeditions.com   San Jose  2521-6099

    “Je n’ai pas beaucoup de contacts avec les guides francophones. Je vais vérifier auprès de nos guides s’ils en connaissent un qui parle français et guide au Corcovado et je vous envoie son adresse. »

    GONZALEZ VILLALOBOS Andrey

    2735-1593   agonzalezv90@gmail.com   El Bambu  

    8702-7781 

    GUERRERO CHAVARRIA Fernando                                ICT 811. Guide local. Espagnol. 

    8827-8705     pacificwhalescr@yahoo.com  ballenascr@gmail.com   Bahia Ballena

    GUEVARA SOLORZANO Herson                        ICT 566   Guide généraliste. Espagnol.

    8821-4205    hersonguevara@hotmail.com    San jose      2292-4580 

    “Je peux vous suggérer de contacter, entre autres, Herbert MARTINEZ au 8892-6507.”

    GUTIERREZ GUTIERREZ  Rodolfo

    8701-6266     rodolfosaenz@hotmail.com   El Bambu

    “Je ne parle que italien, anglais et espagnol.”

    HIDALGO QUIROS Flora

    8635-3125   flor-amaria@hotmail.com    Puerto Jimenez

    Elle possède une agence de tourisme et m’écrit en « français »… : « je ai une bureau de vente des services turistiques au Puerto Jiménez, ou nous pouvons organizer votre voyage au Corcovado, avec a Turisque guide qui parle votre langue, pour votre voyage to Corcovado, et tout comme nous pouvons organizer votre visite a Corcovado. Pour tout renseignement, vous écrire à :  info@martillacorcovadotours.com »

    JIMENEZ GONZALEZ Karol :

    8319-6147     karolgonzalezch@yahoo.es      2735-5921  

    “anglais, espagnol”

    JIMENEZ CHANG Ricardo

    8314-4478  rjimenez@costaricaexpeditions.com  

    Heredia      2268-7069 

    « J’aimerais pouvoir parler français… J’ai un ami guide français qui s’appelle Pascal SAIDI ; il vit au CR depuis de nombreuses années ; vous pouvez le contacter par Facebook. »

    KRUEGER Simone   ICT 1344. Guide généraliste. Allemand, anglais, français, espagnol, italien.

    8898-1802    mone.sk@web.de        San Jose 

    “Pour être sincère, j’ai oublie beaucoup de mon français car je guide uniquement en allemand. Cependant, j’ai plusieurs collègues qui travaillent en français :  

    Marco Paris, 8937 7070

    Selim, 8302 3899

    Michèle Bagues, 8333 3609

    Joëlle Perret, 2224 9744 »

    LOPEZ LOPEZ Vilmar

    8598-9633     vilmarlopez62@hotmail.com   

    Puerto Jimenez    2735-5307 ou  8690-3369

    “Je connais un Monsieur qui est guide au Corcovado depuis déjà plusieurs années et qui parle français correctement (pas comme s’il était ne en France) : il se fait comprendre des touristes qui visitent le Corcovado. Il s’appelle Jean-Pierre SCHMIDT-CALDERON, telephone : 8758-1663  

    Je vous mets mes renseignements comme guide du Corcovado :

    Remarque : le prix d’entrée au Parc Corcovado est passe à 15$ depuis le 1er Aout 2014.

    COUTS :

    $ 8 P/p Nuit en dortoir    

    $ 4 CAMPING  Nuit guide

    $ 80 Transport depuis Carate ( Taxi optionnel)

    $ 65  p/p service guide par jour 

    $ 10 Transport collectif jusqu’a Carate (par voyage) par personne

    Repas a La Sirena

    $20 Petit déjeuner

    $25 Midi

    $25 Soir

    Ou vous pouvez apporter votre propre nourriture 

    Repas Guide : 

    $10 Petit déjeuner

    $12 Midi

    $12 Soir

    Service guide :

    $ 65 par personne et par jour

    SVP, envoyer 50% de la somme totale par Western Union en expliquant les services voulus (nourriture, camping ou dortoir, prix d’entrée) pour faire votre réservation en avance.

    Note : pour envoyer de l’argent : VILMAR LOPEZ LOPEZ  BUREAU WESTERN UNION A PUERTO JIMENEZ, PENINSULE D’OSA. COSTA RICA (C’est très facile)

    Tour d’un jour :
    Visite du Parc Corcovado. Départ journalier de Puerto Jimenez vers Carate La Leona : de 5:30 am a 7:00 pm ; $ 86 p/p. Tour prive. Guide et entrée du parc inclus ; minimum 2 pers...(transport non inclus).  

    Corcovado deux jours, une nuit : Départ de Puerto Jimenez vers Carate > La Leona > Sirena > La Leona.   Tour avec Guide prive : $ 75 p/p par jour… minimum 2 pers... 

    Le CHALLENGE  RAIN FOREST de l’AVENTURE : Trois jours, deux nuits (Circuit : La Leona > Sirena > Los Patos >  La Palma > Puerto Jimenez)  Prix : $ 65 p/p par jour pour le service du guide uniquement ; minimum 2 pers.

    Carate de nuit : Départ 1:30 pm chaque jour. Vous verrez toucans, grenouilles aux yeux rouges, chutes d’eau, singes, quatre espèces de daim, coatis. Camper sur la plage ou dormir dans la jungle. Retour le matin du second jour : $ 100 p/p, minimum 2 pers... 

    Les chutes d’eau de Matapalo rain forest :     
    Départ a 5:30 am ; vous observerez quatre espèces de singes, des toucans. Prix : $ 55 p/p, guide prive,  minimum 2 pers.

    Randonnée nocturne éducative : Observation de la ponte des tortues marines

    Visite des lieux de ponte  ; trois heures ; de Juillet a Novembre ; sorties suivant les marées... $ 85 p/p en groups,  minimum 2 Pers…

    Randonnée nocturne “  Caïman et crocodile “

    A la recherche des crocodiles. Pour tout âge . 2 heures ; sorties journalières : $ 20 p/p. a partir de  2 personnes.  

    Randonnée nocturne “Grenouilles” (saison humide)

    A la recherche des grenouilles aux yeux rouges ; de Mai a Décembre ; pour tout âge ; sorties journalières : de 6h a 8h pm ; transport non inclus : $ 25 p/p ; Minimum 2 pers.

    MATAMOROS MENDOZA Susana

    Je n’ai pas de numero de téléphone  susyma@hotmail.com      Canaza

    « Je fais partie d’une association de guides locaux et vérifierai qui parmi eux parle français ; et le plus rapidement possible je vous en informerai. »

    MENOCAL CHAVARRIA Felix Eduardo

    2735-5702    felixosatravel.com   Puerto Jimenez      5014-1818     8825-6065

    « Laisse-moi t’expliquer les choses suivantes :

    1. Cela fait douze ans que je guide.

    2. Bien sur que je connais un collègue qui parle français mais il doit venir de San Jose ; le prix est de $75.00 par persona/par jour.

    3. Avec plaisir, nous te ferons les réservations (entrées, hébergement, guide et transport aller-retour pour le parc) sans cout additionnel.

    4.Alimentation : préfères-tu l’apporter et cuisiner ? sinon le cout est de 25$ par personne et par repas.

    5. Le “paquet” 3 jours/2 nuits tout inclus, avec moi qui ne parle pas français, serait de 385$ par personne.

    6. IMPORTANT : après avoir demande la réservation, il n’y a que 24h pour la payer ; après, elle est annulée.

    MONTERO Luis Daniel

    2735-5330    ldmonul22@gmail.com   Puerto Jimenez     8765-3330  

    “Je travaille avec une petite agence de tourisme qui s’appelle Osa Wild ; nous employons plusieurs guides  mais tous parlent anglais et espagnol.

    Je ne connais qu’une personne qui travaille comme guide en français dans la zone, mais nous ne travaillons pas avec lui, et je ne pourrais pas non plus vous le recommander.

    Mon français est très limite : je connais les noms des animaux et les expressions de base, mais je ne suis pas capable de guider en français ; c’est quelque chose que j’aimerais faire un jour. »

    MONTERO MORA Greivin Jesus 

    8726-1019        greivin.mora1@hotmail.com    Drake  

    Anglais, espagnol.

    MONTOYA MORA Alvaro                                  ICT 1171. Guide local ACOSA. Espagnol. 

    8705-0046     tamanduaecotour@hotmail.com   

    8114-7663    

     “Anglais, espagnol ; je me charge de toutes les démarches.”

    MORA GOMEZ William

    8345-3378    wwwwbbb@gmail.com    Puerto Jimenez  

    “Il y a un guide à Puerto Jimenez qui parle français et guide a Corcovado ; il s’appelle Jean-Pierre ; son mail est :  jeanpierreschmidt35@gmail.com. »

    MORA  MENDOZA Kenneth    ICT  76  Guide local. 

    8846-4734      kensurfo@yahoo.es   Drake   2775-0916  

    Anglais, espagnol.

    Kenneth Mora Mendoza, Reservations Manager, Corcovado Info Center and  tour coordinator for Corcovado Expeditions
    Adventure Travel Experts 

    E-mail:info@corcovadoinfocenter.com

    www.corcovadoinfocenter.com

    www.facebook.com/corcovadoinfocenter

    MORALES PRENDAS Rafael Eduardo

    2735-1234    osapalmas@gmail.com    La Palma   

    8721-2889    8779-8746 

    “Je parle anglais, espagnol. Vous pouvez solliciter la liste des guides enregistres et autorises par le MINAET en appelant le (506) 2735-5036 ou en écrivant  un mail a : corcovado@minae.go.cr »

    MULDER CUBILLO Guillermo                          ICT 1222. Guide local. Espagnol, hollandais. 

    8367-6093     mulder.guillermo@gmail.com    

    La Amapola de La Palma. Puerto Jimenez  

    “Je sais qu’il y a plusieurs francophones dans la zone mais je n’en connais aucun. Je guide en anglais, espagnol et hollandais.”

    ORTEGA VARGAS   Rafael Enrique

    Communique par Jovino VARGAS MOLINA (Parlerait français : a verifier)         8899-6092. 

    ORTIZ CORDERO Jose

    8395-6554      ocorderojj@gmail.com    San Jose

    “Espagnol, anglais”.

    Consultant en responsabilité socio-environnementale et permaculture

    Biologiste axe écologie et développement durable

    www.gambagam.com / Facebook Santuario Gambagam

    PACHECO  JIMENEZ Carlos :

    8931-2451    carlospacheco10@gmail.com

    PANIAGUA CASTRO Dionisio

    8841-8352     nitolaparios@gmail.com    

    Puerto Jimenez  et  San Vito  2735-5355

    Spécialiste oiseaux.

    PARAJELES RUIZ Luis Jose                                                  ICT 1220. Guide local. Anglais. 

    8518-6076     luruiz19@hotmail.com    Puerto Jimenez  

    8380-5036  

    “Anglais, espagnol”

    PEREZ CARILLO Jose Freiner

    8535-0980    freinerj1818@gmail.com     Drake

    QUINTERO Luis Fernando

    8817-7941    parcelaceibo@yahoo.com    

    El Ñeque, pres de Puerto Jimenez

    “Mon nom est Marlen Salazar, épouse de Luis Quintero. Nous travaillons depuis vingt ans dans le tourisme et avec des groupes d’étudiants. Nous avons notre propre lieu d’hébergement : c’est un lieu simple mais avec tout ce qui est nécessaire pour le confort des clients de façon qu’ils se sentent « comme a la maison ». Vous pouvez jeter un coup d’œil, sur Facebook : hospedaje el ceibo et livetheosa.  Mon mari parle anglais et espagnol. Nous connaissons un guide local qui parle français ( c’est un monsieur de plus de soixante ans ; il s’appelle Pierre. ) et un autre, jeune, qui vit a San Jose et parle bien le français. Je vais les contacter et vous communiquerai les informations correspondantes.» 
     

    QUINTERO QUINTERO Yesenia

    8729-6546     zompopastrails@gmail.com    Playa Blanca   2735-1114   

    Gérante-propriétaire de l’agence Zompopas Trails

    “Vous pouvez visiter mon site : www.zompopastrails.com

    QUIROS HERRERA Rebeca                           ICT 507      Guide généraliste. Anglais. 

    6131-2708     rebecaquiros@yahoo.es     Drake    

     2775-1456 8368-3132   

    “Je suis précisément en train d’apprendre le français, mais ne le parle pas encore assez bien. Mais il me vient une idée : je pourrais venir avec mon professeur, qui est Français et vit ici ; il ferait la traduction. L’autre option serait de venir avec un guide de San Jose qui parle français. »

    RAMIREZ ARIAS Noilyn

    8792-9193  costaricatoursfreeinfo@gmail.com 

    BahiaBallena    2743-8112

    Elle a une agence qui s’appelle “Costa Rica Culture Tours”.   

    “Je peux vous accompagner comme guide et vous, vous faites la traduction : qu’en pensez-vous ?”

    RAMIREZ HERNANDEZ Mauricio Elias

    8401-1864     maelrah@gmail.com   

    “Je suis guide naturaliste en espagnol et anglais. Je connais un guide qui parle français ; je peux lui demander ses disponibilités ; je peux me charger des démarches mais il me faut les informations suivantes :

    Nombre de personnes ? Le nom et l’âge de chacune ; nombre de jours qu’elles veulent rester dans le Parc ; ont-elles besoin d’un véhicule prive ou public (pour les horaires) ? La date d’entrée dans le Parc ; doit-on leur fournir les repas ou apportent-elles leur nourriture ? ont-elles besoin d’un lit ou d’une place de camping ? Par quelle station de gardes-forestiers vont-elles entrer : Los Patos ? La Leona ? (a pied) ; en lancha par Bahia Drake ? en avion depuis Puerto Jimenez ?”

    ROJAS ROJAS Pedro Orlando                       ICT 1568. Guide généraliste. Espagnol. 

    8483-5017     p.orlando.rojas.rojas@gmail.com   

    Bahia Ballena. Uvita

    Connait quelques rudiments du français :”salut ami...parle un peu frances...excuse moi mon ami...parle english  ou espanol...merci beaucop pour el messages..aussi  je travail corcovado...mais  je suis desole. je ne peux pas vous aider...je connu otr  kollega  mais il est occupe...possible la prochaine fois »

    SANCHO ROJAS Roy                                          ICT 1140.   Guide local ACO. Espagnol. 

    8980-7738    roysanchor@yahoo.com    Drake 

    SANTAMARIA PEREZ Esteban

    8313-7405    ticoestebanmystic@gmail.com    Drake 

    SOLIS CAMPOS Mauricio                                ICT 396  Guide spécialiste plongée. Anglais. 

    8875-8295   mauriciosolisc@gmail.com      Drake 

    C’est un biologiste marin qui s’occupe aussi de la conservation des espèces. Guide naturaliste.

     “Dans mon secteur, il n’y a pas de guide qui parle français ; quelques uns parmi nous connaissons quelques mots mais ce n’est pas suffisant pour guider. Je peux vous aider avec un compagnon traducteur : je guide en anglais ou en espagnol ; il fait la traduction. »

    VARGAS MOLINA Jovino                                                       ICT 826. Guide local. Espagnol. 

    8782-5033     jovinovm71@hotmail.es     Bahia Ballena  

    “Je connais un bon guide en français ; il s’appelle Rafael Enrique Ortega Vargas ; son numéro de telephone : 8899-6092. »

    VILLEGAS GARCIA Santos :

    8324-3919    santosvillegas@libero.it    Puerto Jimenez

    Je suis guide depuis dix-huit ans ; anglais, espagnol ; je prends cinquante $ par jour et par personne ; cela inclut tente, cuisine, matelas, moustiquaire pour chaque personne.”     

     

              J'espere que les renseignements fournis aideront les futurs voyageurs qui veulent partir a la decouverte du Parc National Corcovado. De mon cote, je vais poursuivre mes recherches de contact avec les guides de la zone et publierai les infos obtenues au fur et a mesure qu'elles me parviendront.

             Bien evidemment, j'attends avec impatience vos avis sur les guides et agences que vous aurez testes !


    4 commentaires
  •      Avez-vous déjà écouté "Stairway to heaven" de Led Zeppelin en plein coeur de la jungle ? ...eh bien, moi, oui ! 

        Nous sommes assis par terre, en tailleur ; le plancher de la pièce est recouvert de tapis ; ses murs et son plafond disparaissent sous de grandes photos des groupes de rock des années 70 : Deep Purple, Led Zeppelin et autres Scorpions. Dans un angle, un Boudha inattendu pose son regard bienveillant sur les visiteurs. Il se dégage du lieu une impression quasi mystique : sa religion en est la musique. Placé au coeur de la maison, ce salon de musique devient le choeur de cette église sauvage. Pour l'heure, s'en élèvent les notes que laisse échapper le guitariste, juste soulignées par un trait de flûte : divin !... 

          Cinq ans. Cinq ans que je rêvais de découvrir la Péninsule d'Osa, le coin le plus reculé du Costa Rica, son ultime frontière, avec son cortège de mystère, de fantasmes et d'histoires invérifiables : elle est le dernier refuge du jaguar et... des chercheurs d'or, ni plus ni moins. 

           L'occasion s'est présentée quand nous avons rencontré Juan, un grand gaillard péruvien. Agronome de formation, il aidait les paysans sans terres à faire valoir leurs droits : les mafias locales l'ont obligé à fuir pour sauver sa peau. Une fois en sécurité au Costa Rica, il conseilla pendant dix ans les paysans d'Osa : c'est ainsi qu'il rencontra Alfredo, un Tico installé là depuis les années 80. 

            A cette époque, aucune route asphaltée ne traversait encore la péninsule, seulement quelques pistes en terre transformées en bourbiers à la première pluie. Ceux qui s'y risquaient étaient aventuriers, brigands, chercheurs d'or ou déshérités de tous poils. Le gouvernement décida donc d'attribuer des concessions à tous ceux qui, assez fous, se présenteraient pour habiter les lieux : le droit leur était donné de défricher quelques hectares pour y pratiquer des cultures vivrières en échange de l'obligation de veiller à la protection de 40 ha de forêt autour. 

    Alfredo devant l'entrée de sa propriété.

    Alfredo devant l'entrée de sa propriété "PARAISO VERDE". 

          Cet "arrangement" permit de créer tout autour du Parc Corcovado proprement dit comme une sorte de cordon sanitaire : un espace "tampon" entre les zones habitées (devenues très touristiques aujourd'hui) et celles qui se devaient de rester sauvages pour protéger tapirs de Baird, pécaris, ocelots, et j'en passe...  

    Carril de séparation entre le Corcovado et la propriété d'Alfredo.

    A gauche, le Parc National Corcovado

    à droite la propriété d'Alfredo. 

        Alfredo n'a pas toujours vécu dans la jungle ; durant sa jeunesse, il fut même batteur dans un groupe de rock. Mais, du plus loin dont il se souvient, il a toujours été attiré par la vie mystérieuse de la forêt. Il n'a réalisé son rêve qu'après avoir brûlé ses vingt ans par tous les bouts. 

            Aujourd'hui, il nous attend au poste des gardes forestiers de Los Planes : on est venus de Bahia Drake dans le Galloper de Bolivar qui garde un calme olympien au milieu des ornières de la piste.  Alfredo transfère rapidement dans son sac à dos les victuailles que Bolivar a achetées pour lui "en ville" et on se met en route.

    On a parfois besoin de la machette pour passer...

          Le sentier que nous empruntons c'est lui qui l'a tracé dans la forêt à coups de machette : un mètre de large tout au plus, des parties en "escaliers", coupé par deux rios à traverser ; nous mettrons deux heures pour faire les quatre kms qui nous séparent de sa maison.

    Pour aller chez Alfredo, une des rivières à traverser.

         Il faut préciser aussi que notre guide s'arrête fréquemment pour nous détailler les différents usages des plantes rencontrées, nous alerter sur la nécessité d'enjamber la colonne de fourmis qui, imperturbablement, traverse notre sentier ou attirer notre attention sur la signification des grognements perçus au loin : des singes hurleurs mâles désireux de montrer leur niveau de testostérone à leur bimbo locale... 

    La maison d'Alfredo, perdue dans la forêt.

           La maison, en bois bien sûr, est posée à mi-pente au milieu d'une clairière de deux hectares qu'Alfredo a conquis sur la forêt. La partie centrale est occupée par la cuisine, la salle de bain et le salon de musique ; le balcon qui en fait le tour sert aussi de salle à manger, en compagnie des colibris. Une rivière coule sur deux côtés de la parcelle. 

    Que peut-on faire, loin de tout,

    à PARAISO VERDE ? 

     

    Prêts pour l'aventure ?

         Explorer la forêt, c'est sûr. Mais avant de s'engager sur les sentiers, il vaut mieux s'équiper en conséquence. Les chaussures ? je pensais que de bons gros godillots montants suffiraient : au premier passage de rivière, j'ai commencé à avoir des doutes ; et le jour où on a vu se faufiler dans les herbes un boa d'un mètre cinquante, j'ai convenu définitivement que les bottes recommandées par Alfredo étaient mieux adaptées... Le bâton ? quasi indispensable : sans négliger son utilisation possible en cas de mauvaise rencontre animale, il faut bien dire que son appui sera surtout le bienvenu quand il faudra franchir les accidents du terrain ou éviter les glissades surprises. La bouteille d'eau ? on n'a pas toujours conscience des efforts demandés par une marche dans un environnement chaud et humide ; j'ajouterais que, parfois, une boucle prévue pour durer une heure peut se révéler longue "comme un jour sans... eau" ! 

    Alfredo, le rocker du Corcovado...

          Manger ? vous vous en doutez bien, on ne vient pas ici pour goûter à la cuisine la plus raffinée du Costa Rica... Il n'empêche qu'Alfredo s'y entend pour concocter des plats qui "tiennent au corps" en privilégiant les fruits et légumes produits sur place, aromatisés avec les herbes qu'il trouve dans son environnement. Précision intéressante : étant donné qu'Alfredo est obligé d'apporter à dos d'homme tout ce qu'il ne produit pas, si vous-même apportez une partie de ce que vous allez manger, vous aurez droit à une réduction sur votre hébergement. 

    Dans le jardin d'Alfredo.

            Visiter les deux hectares du jardin :

         Après avoir cultivé du riz, du maïs et des pois chiches pour assurer sa subsistance, Alfredo a décidé, depuis une bonne dizaine d'années maintenant, de passer à autre chose. Il s'est mis en tête d'implanter sur ses deux hectares de forêt défrichée un exemplaire au moins des arbres fruitiers poussant sur la ceinture tropicale du globe terrestre... Par chance, il a découvert près de San Jose un pépiniériste qui a eu l'idée d'importer ce type d'arbre. Aussi, chaque fois qu'il vient voir son frangin dans la capitale costaricaine, il repart avec quelques arbustes nouveaux ; et de nous raconter les inévitables marchandages avec les chauffeurs de bus pour faire voyager ses encombrants compagnons ! Il a ainsi rapporté dans ses bagages des citronniers et des orangers (jusque là rien de très original) mais aussi des plantes aromatiques ou ornementales, des pamplemoussiers, des arbres à pain (?), des cas, des guavas, des guanabanas, des pejibayes... dont la provenance résonne comme autant d'invitations au voyage : Brésil, Madagascar, Inde, Chine, Indonésie, Philippines... 

    Le jacuzzi naturel d'Alfredo.

           Se baigner dans un jacuzzi naturel :

         Au fond de la propriété d'Alfredo coule une rivière. Sur son parcours, celle-ci rencontre avec force des roches volcaniques qu'elle a creusées au cours des siècles. Ainsi sont apparues plusieurs "baignoires" où l'eau tourbillonne. La vitesse du courant fait que l'eau y est "fraîche" et on hésite un peu avant de s'y plonger... Le premier moment de surprise passé, le plaisir procuré par l'eau qui vous masse est délicieux. Et rien de tel pour vous revigorer en fin de journée après avoir longtemps marché  en forêt ! 

        Bavarder  : sans doute parce qu'il reste parfois des jours sans voir personne, Alfredo adore parler, de tout et de rien. On a ainsi passé des heures pour comprendre ce qui le faisait "tenir" ici depuis trente ans, car enfin venir faire un petit tour dans la forêt puis repartir vers son confort c'est à la portée de tout un chacun, mais y demeurer jour après jour, qu'il pleuve des trombes d'eau parfois, qu'il faille apporter à dos d'homme la moindre bricole nécessaire pour vivre, que la conscience des risques soit intégrée à chaque acte de la vie, ça c'est une autre paire de manche !... Alfredo explique alors tranquillement que nous avons tous un rôle à jouer sur Terre et que le sien est de protéger ce coin de forêt ; il est conforté dans cette idée par le fait que rien de grave ne lui soit arrivé, qu'il a toujours su réagir à temps pour redresser une situation périlleuse : il est donc fait pour le rôle ! 

         Je crois qu'il aime par dessus tout que le jour qui vient soit différent de la veille. Jusqu'à dix heures, il ne prend aucune décision ; il est disponible : si les gardes forestiers de la station Los Planes l'appellent sur sa radio pour lui annoncer que des gens souhaitent venir passer quelques jours chez lui, il se met en route sans tarder pour aller les accueillir ; sinon, il reste pour soigner ses arbres fruitiers, réparer son toit ou... écouter de la musique. 

          Quand, naïvement, je lui ai proposé de faire plus connaître son projet de vie tant il me paraît original, il a souri et m'a sorti ses Livres d'or où on peut constater que, depuis vingt ans, on vient lui rendre visite depuis tout le continent américain, bien sûr, mais aussi d'Europe, d'Israël, de Russie, de Chine... et cela uniquement par le "bouche-à-oreille". Il ne veut en aucun cas voir débarquer dans son petit paradis des ribambelles de touristes qui viendraient ici comme on va à la fabrique de souvenirs. Il souhaite que chaque visiteur ait préparé son séjour chez lui, se soit posé des questions sur ce qu'il allait y faire et, accessoirement, qu'il ait sué sur le sentier ! 

     

    POUR LE LIVRE D'OR D'ALFREDO

    Un rockero viviendo en la jungla ?

    es posible ! 

    Un sembrador de ideas nuevas de 58 anos ? 

    claro que si ! 

    Un hombre que tiene sus dos piés en la tierra de su finca forestal y la cabeza en las estrellas ? 

    sé donde hay uno ! 

    Un sabio con 30 anos de experiencia trabajando con la energia de sus 20 ?

    lo encontré !

    Vive en su PARAISO VERDE.

    Que suerte tengo de conocerle !  

     

    INFOS PRATIQUES : 

       Vous l'aurez compris, Alfredo ne veut pas qu'on divulgue son numéro de portable (si, si, il en a réellement un ! mais qui n'accroche une antenne que  lorsqu'il sort de ses 45 ha de forêt...). Si vous souhaitez lui rendre visite, faites-le moi savoir par le formulaire de contact du blog en précisant la date, la durée du séjour sur place, le nombre de personnes ; ajoutez-y quelques mots sur vous-mêmes et les raisons qui vous donnent envie d'y aller (ce n'est pas une lettre de motivation, mais presque...). Je le contacterai alors pour savoir ses disponibilités. 

         Au départ de San Jose : 

    Bus TRACOPA (site web : www.tracopacr.com), Tél. 2221-4214, Calle 5, entre les Avenidas 18 et 20. Prix du billet : 6 000 colones. Départ à 5h du matin, arrivée à Palmar Norte à 11h30. 

    Taxi colectivo pour rejoindre Sierpe : le prendre devant la Villa Chica, 2 500 colones par personne, 30 mn. 

    Bateau à Sierpe pour Bahia Drake : sur le quai, demander Elijio ou Rafa ; 7 500 colones, 1h30 de trajet. Il n'y a pas de quai à Bahia Drake : se mettre en short ou remonter son pantalon car on débarque à quelques mètres de la plage. 

    Alfredo, le rocker du Corcovado...

    Chercher, devant la pulperia, le Galloper bleu nuit de Bolivar, petit homme sympathique, pour aller jusqu'à la station des gardes forestiers de Los Planes : 12 000 colones pour deux, 1/2h de piste. 

    Alfredo vient accueillir ses visiteurs à la station. 

    Coût du séjour (Tout inclus : accompagnement aller/retour, hébergement en tente 2 personnes avec moustiquaire sur plate-forme bois, nourriture, guidage à volonté, conversation espagnol/anglais) : 20 à 25 000 colones par personne et par jour ; en fait, cela dépend de la quantité de victuailles que l'on peut apporter avec soi ; à négocier à l'avance avec Alfredo.  


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  •          Depuis quelques jours, on est à Samara, au bord du Pacifique avec la p'tite famille d'Emilio, le fils de Mayela. On joue notre rôle de grands-parents avec bonheur : quand Marcelo a trop chaud, quand il a faim ou soif, c'est à ses parents de s'en occuper : normal ! nous, on veut bien le promener, jouer avec lui ou le prendre en photos sous toutes les coutures ! Quoi de plus juste ! On a déjà donné pour les réveils brumeux en pleine nuit et les changes avec paquet-surprise...

        On est à cinquante mètres de la plage, dans des petites maisons simples mais comprenant tout le nécessaire. La vie s'écoule doucement entre balades les pieds dans l'eau, observation attentive des iguanes qui paressent au soleil sur les toits et les terrasses, admiration pour les écureuils grimpant aux cocotiers, contemplation béate des couchers de soleil...

    Coucher de soleil à Samara.

    Il fait entre 25 et 30 degrés ; la mer est douce ; on vous attend ! (Il reste encore des maisons inoccupées).    

           Il existe au Costa Rica au moins trois zones comparables à notre Camargue : un fleuve puissant qui, avant de se jeter dans l' océan, se divise en plusieurs bras enserrant une multitude d' îles ; c'est le cas du rio San Juan au nord-est, du Sierpe dans la péninsule d'Osa et du Tempisque au fond du golfe de Nicoya. Nous sommes allés passer deux jours dans un lodge de cette dernière région ; il est situé à Puerto Humo             Avant d'y parvenir, on vous demande de confier votre voiture à un employé de l'hôtel puis de monter à bord du bateau à moteur qui vous attend sous le Pont de l'Amitié enjambant le Tempisque. Commence alors une balade d'une petite heure au cours de laquelle vous allez serpenter entre les îles. De chaque côté, la forêt dense vient jusqu'au bord du fleuve en prenant la forme d'une mangrove ; on n'aperçoit aucun village. La surface de l'eau est très calme mais on devine qu'il n'en est sans doute pas toujours ainsi... La chaleur de la mi-journée oblige les oiseaux à rester sous le couvert végétal. Puis l'embarcadère de Puerto Humo apparaît ("humo" veut dire "fumée" en espagnol. Le guide nous a expliqué au cours du voyage que, les villages étant si bien cachés dans la forêt, il était nécessaire autrefois de les signaler par des volutes de fumée aux bateaux qui les ravitaillaient).       

            Au sortir du bateau, une "mule" nous attend : il s'agit d'une sorte de petite Land Rover, très utilisée dans les endroits difficiles d'accès ; on se juche sur l'engin qui nous gratifie d'un quart d'heure de "panier à salade" avant d'arriver à destination.     

             Le premier jour, tôt le matin, on a fait une excursion sur le fleuve pour observer les animaux. Le guide est originaire du village même et connaît bien son sujet. Nous laissant glisser au fil de l'eau, on s'arrête d'abord devant la bien-nommée "île aux oiseaux". On n'a pas le droit d'y aborder ; seuls, les scientifiques viennent une fois par an y faire des comptages. Novembre-Décembre est l'époque où les oiseaux construisent leur nid : cette charge incombe pour la plus grande partie au mâle ; le plus intéressant est qu'ils vont chercher les matériaux nécessaires en dehors de l'île (pour ne pas abîmer leur lieu de vie en quelque sorte) ; on assiste ainsi à un ballet incessant accompagné de sons plus ou moins mélodieux. Saison sèche ou humide, les oiseaux choisissent le versant de l'île le plus abrité du vent et de la pluie. En fait, le seul danger qui les guette est au sol, tapi dans la végétation du bord de l'eau, semblable à un vieux tronc oublié : monseigneur Crocodile ! Il est patient, très patient mais dès lors que l'oiseau se pose en étourdi à proximité, il n'a pratiquement plus aucune chance... Dans l'eau, le saurien passe encore plus inaperçu : de légères rides apparaissent parfois à la surface de l'eau ; puis un V se forme quand il se déplace ; seule alors se distingue la protubérance des yeux : il est "caïman" invisible le crocodile chasseur. Récemment, leur nombre ayant fortement augmenté, ils se sont mis à dévorer leurs petits : autre façon de voir le contrôle des naissances...    

          La quantité d'oiseaux différents qu'on rencontre dans cette zone est proprement surprenante :

    Garça au décollage.

     Enormes jabirus pensifs qui se reproduisent uniquement sur cette île, garcetas blanches qui prennent une couleur gris-bleu en vieillissant, jacanas délicates, grandes garcetas au cou si tordu qu'on se demande comment elles font pour avaler le poisson, garcillas vertes aux couleurs exhubérantes, grands anhingas noirs au bec redoutable en forme de dague effilée chassant le corps entre deux eaux, grands martinets à la tête blanche et noire aux dessins impressionnants, blanches cigognes d'Amérique dont on découvre les plumes noires quand elles s'envolent, ibis blancs au long bec rouge, pijijes grégaires volant à la manière de nos cols-verts, caraos couleur café criant comme un pneu qui crisse sur l'asphalte, minuscules colibrís aux tons bleus-verts plongeant tête la première dans les fleurs de la mangrove, élégantes spatules roses... 

    Spatule rose.

     

           Les oiseaux ne sont pas les seuls habitants de ces îles parsemant l'estuaire du Tempisque : en plus des crocodiles, qui ont déjà mobilisé notre attention, on peut y rencontrer des serpents bien sûr (que nous n'avons pas cherché à déranger...), quelques rares cochons sauvages (décimés par la chasse locale, bien qu'interdite), des iguanes enfin. Ces petits monstres préhistoriques commençaient leur période d'accouplement ; pour attirer les sept ou huit femelles qui vont avoir recours à ses services, Monsieur se met en habit d'apparat : son corps, d'habitude verdâtre, prend peu à peu toutes les teintes orangées possibles ; positionné bien en vue sur une branche basse au-dessus de l'eau, il attend que Madame se manifeste... Mais si c'est vous qui vous approchez, vous pouvez être sûr qu'il va montrer son désappointement par des hochements de tête ; n'insistez pas : vous ne lui ferez pas prendre des vessies pour des lanternes...       

           Le lendemain, on est réveillés par les cris gutturaux des singes congos cachés dans les arbres de la forêt voisine et les beuglements des vaches de la ferme d'à-côté. Pas grave ! on a rendez-vous à 7h avec Alexander pour faire une balade en "mule" sur les digues de la zone humide du domaine. Quand le maître des lieux est arrivé sur place, on ne pouvait s'y déplacer qu'à cheval et, parfois, en ouvrant son chemin à la machette. Les 1 000 ha étaient couverts de mauvaises herbes et ressemblaient à des marécages. Peu à peu, bien aidé par les campesinos du coin, il a assaini le terrain : en retirant le maximum de terre des marais, il a créé des digues pour séparer ses différentes parcelles (aujourd'hui, elles représentent un total de 27 kms ! ) puis, sacrifiant les zones les plus basses, il les a inondées par l'eau en excédent qui arrive par un réseau de canaux des parties plus hautes. La tâche fut ardue mais le résultat est là : un paysage magnifique alternant les prés où paissent tranquillement vaches et taureaux et les grandes étendues d'eau miroitant au soleil.

     PUERTO HUMO : zones humides

    On y a vu pratiquement les mêmes oiseaux que la veille : la seule différence est qu'ils viennent ici pour pêcher, se nourrir et non pas nicher ou couver. Ainsi a-t-on pu observer longuement la technique de pêche de l'anhinga, une espèce de cormoran qui fait bien ses 70 cm d'envergure : vous ne voyez de loin qu'un cou prolongé d'une tête pointue qui disparaissent à votre approche ; il s'est complètement immergé à la recherche d'une proie qu'il va transpercer de son bec effilé ; il peut rester sous l'eau plusieurs minutes et ne ressortira jamais là où vous l'attendez ! seul, un gloup vous avertira à nouveau de sa présence derrière un massif d'herbes aquatiques. Cette zone est aussi habitée par les caïmans : vous ne les voyez pratiquement pas ; vous les devinez : à la masse d'eau mise en mouvement quand ils plongent et au bruit ! Le guide nous a précisé que le moment où on pouvait le plus facilement les voir était la nuit : ils adorent, parait-il, venir s'allonger sur les digues pour profiter du clair de lune... Beaucoup plus inoffensifs, on a aperçu de loin dans les hautes herbes, des venados (espèce de chevreuils à la queue blanche) et des cochons sauvages qui s'enfuyaient à notre aproche : il est vrai que la "mule" fait un tel boucan qu'il nous fut bien difficile de rester discrets ; la prochaine fois, nous opterons pour le cheval ou la marche à pied.


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  •        Le plus grand Parc du Costa Rica est celui de l'Amitié qu'il a créé conjointement avec le Panama voisin ; c'est donc aussi un Parc International. Situé dans la Cordillère de la Talamanca, l' accès en est difficile et donc peu de gens vont le visiter : nous avons eu l'occasion de le vérifier...

         Après avoir étudié la carte, nous avons décidé d'y pénétrer par la région de San Vito (Une autre porte d'entrée possible se trouve près de Buenos Aires : oui, je le constate régulièrement, les Ticos ont la drôle d' habitude de donner des noms étrangers à leurs bourgades : on a ainsi une Managua, une Suiza, une Cartago, une Londres... je n'ai pas encore trouvé de Paris, mais je ne désespère pas !). Revenons à nos moutons : San Vito est une petite ville sympa près de la frontière panaméenne qui fut créée de toutes pièces par des immigrés italiens après la Seconde guerre mondiale ; dans son unique musée, des photos racontent l'épopée : on y voit notamment des véhicules mi-camions mi-tracteurs se frayer un chemin à travers montagne et forêt après que des hommes armés de pioches et de pelles aient fait un semblant de terrassement. Aujourd'hui, merci aux Anciens ! la route est de toute beauté : depuis la vallée du fleuve Terraba, elle monte en se coulant dans le relief ; ici, pas de tunnel ou de pont qui viennent raccourcir le trajet ; on serpente d'une colline à l'autre en s'élevant tranquillement jusqu'au point le plus élevé ; et alors là est la surprise : vous pensiez arriver à un col, et c'est une épine dorsale ! de chaque côté, vous apercevez une vallée, ample à gauche, plus resserrée à droite, et la route qui file devant vous épousant la crête ... Paysages magnifiques : on en prend plein la vue ! et cette impression de chevaucher la montagne... génial !

           A San Vito, on cherche désespérément l'Office du Tourisme avant d'apprendre qu'il n'y en a pas... On se rabat sur la Mairie : bonne idée, on nous oriente vers la chargée de l'environnement. On lui explique qu'on veut aller marcher dans le Parc de l'Amitié et que l'on souhaite trouver un hébergement le plus près possible de l'entrée du Parc. Pas de problème, elle en connaît un qui lui est contigu : rustique mais avec une vue splendide et, dit-elle, "Vous pouvez y monter avec votre Tucson" (qui n'est pas un 4x4). La miss, elle a raison pour le premier quart d'heure : route asphaltée grossièrement, pas de problème. C'est après que ça se complique : on rencontre d'abord une zone de gravillons ; il faut rouler doucement, sinon ça gicle de tous les côtés dans un boucan d'enfer mais, bon, ça passe. Ensuite, ça se corse avec des pierres énormes au milieu du chemin : on les contourne quand on peut sinon, tout doucement, on les escalade, on passe par-dessus en priant pour que rien ne touche ! On traverse une rivière : heureusement, il n'a pas plu depuis plusieurs jours...  Maintenant, il va falloir sortir de cette vallée profonde : la pente est impressionnante ; souvent, le Tucson est à la limite de ses capacités ; surtout, ne pas s'arrêter, ne pas caler, sinon on est bons pour redescendre en marche arrière jusqu'au fond du "trou" ! Finalement, vaille que vaille, ça passe ; il ne nous reste plus qu'à dégringoler de l'autre côté, de préférence en douceur ; on aperçoit déjà notre hébergement, el Hospedaje del Cerro Pittier.  N'importe comment, la piste ne va pas plus loin ! On a royalement fait 27 kms en plus de deux heures : on est au bout du monde.

    Paysage pres du Cerro Pittier

             Yamileth et Olivio nous accueillent dans le petit paradis coloré qu'ils se sont créé à 1500m d'altitude après beaucoup d'années de travail. Quand on leur raconte par où on est passés pour venir jusqu'à eux, ils marquent leur surprise : il existe un chemin plus court et moins risqué qui permet de contourner la dernière montagne escaladée ; à San Vito, ils ne semblent pas le connaître puisqu'on a suivi scrupuleusement leurs indications... Leur propriété est collée contre le Parc International de l'Amitié ; elle est constituée d'une grande cuisine campagnarde indépendante, d'un lodge en bois de deux étages où peuvent loger seize personnes avec tout le nécessaire (cuisine, salles de bain, wc, tv, Internet), d'une maisonnette, sans cuisine, pour deux personnes, le tout posé sur une plate-forme dominant la vallée. Un grand jardin agrémenté de fleurs permet de subvenir aux besoins des visiteurs.

    Fleur dans le jardin de Jamilet et Olivio

             L'évolution professionnelle de ce couple de Ticos d'une cinquantaine d'années est typique de ce que sont capables de faire les Costaricains pour s'en sortir. Tout jeune, Olivio, qui vivait tout près avec ses parents, s'en fut défricher la forêt pour créer sa propre finca ; c'était alors une pratique courante. Quand le gouvernement décida de créer le Parc International de l'Amitié, il y inclut la petite propriété d'Olivio mais compensa cette perte en lui attribuant plusieurs dizaines d'hectares inexploités en dehors de son périmètre. Le couple mit alors toute son énergie dans l'élevage de vaches et de porcs. Au fil du temps, de plus en plus de Ticos venaient visiter le Parc de l'Amitié, mais ils ne trouvaient rien pour se restaurer à proximité ; Yamileth saisit l'occasion pour ouvrir un petit resto sur un de leurs terrains jouxtant le Parc et Olivio eut l'idée de créer un élevage de truites et de tilapias en récupérant l'eau qui sourt de toutes parts. Les Ticos de la région prirent l'habitude d'y venir en fin de semaine : balade dans le Parc, séance de pêche au soleil, dégustation du poisson en famille ou entre amis, tout était réuni pour passer un bon moment. Voici cinq ans, le fils du couple prit la succession de son père pour gérer la finca et Olivio put se consacrer pleinement à la construction du lodge et au développement du jardin. Aujourd'hui, la seule chose qui leur manque pour permettre à plus de gens de leur rendre visite, c'est une route digne de ce nom, mais cela n'est pas de leur ressort...

    Parc de l'Amitié prés du Cerro Pittier

           Le premier jour de notre séjour, Yamileth nous propose d'aller randonner dans le Parc jusqu'à un rio qui le traverse et de s'y baigner ; l'idée nous séduit. Nous marchons depuis à peine vingt minutes ; notre guide soudain s'arrête pour nous montrer des traces au sol : celles qu'un tapir a laissées durant sa sortie nocturne ; en poursuivant notre chemin, nous retrouvons par-ci par-là les mêmes empreintes, plus ou moins marquées suivant la nature du terrain. Puis d'autres traces apparaissent, plus légères : elles nous sont presque familières, comme celles d'un (gros !) chat : Yamileth précise qu'il s'agit d'un puma ! Un peu plus loin, les empreintes du tapir s'enfoncent dans la boue puis virent à 90 degrés en direction du taillis où elles disparaissent : on ne saura jamais s'il a réussi à échapper au félin... Les singes carablancas que nous apercevons ensuite en haut des arbres semblent plutôt d'humeur joueuse, mais mieux vaut ne pas trop s'y fier : parfois, quand vous êtes tout à votre admiration béate de leurs mimiques rigolotes, l'idée leur prend de vous pisser dessus ! Nous passons notre chemin. Au bout du sentier, très bien entretenu, nous arrivons au rio promis : sous des frondaisons exhubérantes, coule en cascade une eau tonique parmi un amoncellement de roches : la lumière du jour donne à l'endroit une couleur vivifiante. Yamileth s'y plonge ; Mayela la suit avec un peu d'appréhension quant à la température de l'eau ; je reste prudemment au bord : il faut bien quelqu'un pour immortaliser le moment en photos !

    Le rio de Jamilet

           Le lendemain, direction la cascade, toujours accompagnés de Yamileth. Au Costa Rica, les cascades, ce n'est pas ce qui manque ! celle-ci a la particularité de faire un boucan du diable car l'eau tombe sur de nombreux rochers. Durant la randonnée, notre guide nous confie que, de temps en temps, ils ont des envies d'ailleurs, ce qui est bien normal après tant d'années de travail ; ils laissent alors la gestion de leur lodge et toutes ses dépendances pour 1 000 $ par mois à ceux que cela intéresse.

             Après avoir fait part à nos hôtes de notre désir de connaître la deuxième entrée du Parc pour la région, Altamira, Olivio nous indique brièvement le chemin du haut de sa montagne. Les cinq premiers kms se passent  sans problème ; après, c'est une toute autre histoire : aux difficultés mentionnées dans l'épisode précédent s'ajoutent maintenant les ornières ; il n'est pas rare qu'elles atteignent cinquante cm de profondeur : mieux vaut ne pas mettre une roue dedans ! Mayela marche alors devant la voiture et me guide dans les passages difficiles car j'apprécie mal la largeur du véhicule : entre deux ornières, il ne nous reste parfois que dix cm de chaque côté pour passer. Le cauchemar dure bien cinq kms, avant de retrouver une piste plus facile. Enfin, relativement : j'allais oublier la pente terminée par un virage ; il a fallu que je m'y prenne à deux fois ! Ce jour encore, on met 2h pour faire 25 kms, pas de quoi se vanter !

             Quand vous arrivez à la communauté d'Altamira (district de Biolley), vous ne pouvez pas rater l'hébergement que les femmes de la région ont créé (Association ASOPROLA : 2200-5355) : on voit d'abord comme une espèce de champignon géant qui a poussé le bord de l'unique rue du village (c'est en fait l'arrêt de bus ! ).

    Entree de l'hebergement d'ASOPROLA

          Plus en retrait, dans la verdure, on distingue la construction principale : elle aussi semble originale ; il s'agit de la salle à manger organisée autour du foyer de la cheminée ; les colonnes, les tables et les sièges ressemblent à des sculptures baroques tapissées de mosaïques dans le style espagnol de Gaudi ; alentour, on aperçoit des réalisations mêlant pneus usagés, bouteilles multicolores et galets de rivière peints ; plus tard, on découvrira que tout ceci est l'oeuvre de Pancho, un artiste local, bien aidé par les jeunes volontaires qui viennent, attirés par l'esprit du lieu : solidarité, conscience environnementale et recherche d'une démarche personnelle originale. Les nanas de cette association semblent avoir un sacré tempérament : elles organisent la production de café (en n'utilisant qu'un compost local pour fertiliser le sol), de confitures avec des fruits produits sur place, de yaourts et de glaces provenant du lait collecté dans les fincas environnantes ; elles gèrent des serres permettant de reboiser des terrains abandonnés avec des espèces natives ; elles collectent et vendent des objets artisanaux réalisés sur place en matériaux recyclables ; et ne craignent pas d'employer des hommes quand ils peuvent leur être utiles...!

                  Milton nous a emmenés dans son vieux pick-up Toyota pour rejoindre l'entrée Altamira du Parc de l'Amitié ; et on a bien fait de louer ses services : notre Tucson n'aurait jamais franchi les trois kms qui nous en séparaient... Depuis le poste des gardes-forestiers, partent deux sentiers : celui dit des 'Géants de la Forêt" (que nous avons fait) et celui de "La Vallée du Silence" (35 kms aller-retour ; 2-3 jours de marche). Grâce à la petite documentation qui vous est remise, vous apprenez à reconnaître, au cours de votre randonnée, le "barbasco" (plante dont la sève toxique permettait aux Indigènes de pêcher), le guarumo (le paresseux rafole de ses grandes feuilles comme somnifère), la platanilla (qui sait s'y prendre pour attirer les colibris), le bejuco dont on fait des paniers (ses lianes partent du sol pour atteindre le sommet des arbres), enfin l'ancêtre de la forêt, contemporain des mamouths, apparu alors que les montagnes proches étaient encore couvertes de glace !

    Sentier des Geants de la forét á Altamira

               Par chance, le retour à la "civilisation" se fit par une piste plus "normale" : peu de pierres, presque pas de trous au milieu du chemin, le revêtement est la plupart du temps fait de gravillons ; facile à négocier dans le sens de la descente (Altamira > route San Vito-Paso Real), cela reste à vérifier pour un véhicule ordinaire dans le sens de la montée...

              EPILOGUE (en guise d'avertissement) : au retour, sur une route "on-ne-peut-plus-correcte", le levier du changement de vitesse est soudain resté bloqué entre la 3è et la 4è... Dépanneuse. Verdict du mécano : usure prématurée de l'embrayage (40 000 kms) pour utilisation inadéquate du véhicule ! autrement dit, on n'aurait jamais du emprunter de telles pistes. Rétrospectivement, on se dit qu'on a eu de la chance de ne pas casser  à flanc de montagne, loin de tout garage...


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  •           Trois mois : c'est le temps que je peux rester au Costa Rica sans probléme. Aprés, il me faut sortir trois jours pour pouvoir á nouveau y séjourner un maximum de trois mois. Cette année, nous sommes retournés au Nicaragua : en 2011, nous étions sortis du Costa Rica par le poste frontiére de Peñas Blancas, le plus utilisé ; cette fois, nous avons décidé d'emprunter une voie plus originale : le rio Frio qui passe á  Los Chiles (CR) pour déboucher en face de San Carlos dans le grand lac Nicaragua. Au retour, nous en profiterons pour découvrir la Réserve de Caño Negro toute proche

                Au petit matin, on embarque donc dans le bus qui vient de San Jose pratiquement déjá plein ; comme toujours au Costa Rica, les gens se tassent un peu plus et on vous fait une place. Beaucoup de familles avec de jeunes enfants endormis dans les bras, des hommes plus agés serrant contre eux des ballots de vétements et de nourriture : un échantillon des Nicaraguayens travaillant au Costa Rica de retour au "pays" pour quelques semaines.         

              Le voyage devant durer cinq heures, on fait une petite halte á Ciudad Quesada (que les Ticos préférent appeler San Carlos : pourquoi ? mystére...). Ceux qui, cinq minutes auparavant, roupillaient de bon coeur dans le bus, retrouvent comme par magie toutes leurs capacités pour pointer les premiers au self-service du coin. Personnellement, je préfére bien mémoriser les caractéristiques du bus, avant d'aller satisfaire un besoin natural. J'en connais (des distraits, c'est súr) qui sont remontés dans le bus d'á-cóté, et sont repartis d'oú ils venaient !       

            A l'arrivée á Los Chiles, on a droit á un message des plus surprenants : "Ceux qui ont leur passeport vont payer l'impót de sortie terrestre dans la guitoune prés du Soda et remontent dans ce bus : terminus au poste frontiére de Las Tablillas, dans cinq kms. Tous les autres descendent ici : des taxis les attendent pour passer par Rio Pancho." Mayela m'explique que beaucoup de Nicaraguayens qui viennent travailler au Costa Rica n'ont méme pas de carte d'identité et ne font pas les démarches pour obtenir un permis de travail ; ils sont donc condamnés á passer la frontiére clandestinement chaque fois.       

          Notre idée est de passer au Nicaragua en descendant le rio Frio jusqu'á San Carlos, premiére ville nicaraguayenne. Il nous faut tout d'abord payer l'impót de sortie du Costa Rica : 7$ par personne. Quand l'employé nous tend le recu, nous nous apercevons qu'il s'agit de l'impót de sortie par voie "terrestre" ; nous rouspétons car nous allons sortir par voie "fluviale" ; il nous affirme alors qu'il n'y a plus de lanchas qui font le trajet Los Chiles - San Carlos. Nous nous rendons á l'embarcadére pour le vérifier : lá, on nous confirme que le bateau partira bien á 15h... et on nous fait payer l'impót de sortie par voie "fluviale" de 1$ par personne ! Conclusion : on s'est fait arnaquer par le premier vendeur qui, pour un impót "terrestre", touche 2$ et rien pour un impót "fluvial" !

    Le rio Frio entre Los Chiles et San Carlos (Nicaragua)        La descente de la riviére est bien agréable : peu large, elle serpente sous les frondaisons qui hébergent une quantité d'oiseaux ; l'air y est plus frais. Bien súr, il nous a fallu s'arréter au check-point militaire marquant l'entrée du rio Frio sur le territoire nicaraguayen : avant, on nous avait gentiment prévenus de laisser appareils photos et caméras dans nos bagages, les soldats nicas n'étant pas trés portés sur les selfies avec les étrangers. Ils se sont contentés de récupérer la liste des passagers, sans monter á bord pour vérifier les passeports.     

      A l'arrivée, sur le port méme se trouve le Bureau d'Immigration : l'employé remplit ses fiches manuellement avec la lenteur qui sied sous les Tropiques et appose son tampon sur le passeport ; le coút de l'opération est de 44,28 córdobas (environ 2 euros, fin Janvier 2016). Ensuite, la méme personne se transforme en agent de tourisme pour nous remettre la carte sans laquelle on ne peut voyager au Nicaragua ; elle coúte 10$ et est valable 30 jours (Sachant que généralement les visas de tourisme sont de trois mois, cela veut-il dire que la personne qui souhaite rester 90 jours doit renouveler deux fois cette carte ? mystére de la bureaucratie...). Enfin, un employé des Douanes donne un coup d'oeil rapide á nos sacs á dos.       

    Maison coloniale á San Carlos (Nicaragua)

              San Carlos est un petit port au bord du Cocibolca (le nom officiel du grand lac du Nicaragua) oú débouchent le  rio San Juan (qui sert de frontiére avec le Costa Rica) et le rio Frio. D'importance stratégique durant des siécles, il n'en reste que quelques pans de murs fortifiés et deux canons oubliés sur les hauteurs de la ville. Ses rues pavées recélent les derniéres maisons coloniales encore debout et deux boutiques d'artisanat local qui valent le détour : l'une, en face du parc coloré pour les enfants, est tenue par deux vieilles dames silencieuses dont la spécialité semble étre les sacs, finement brodés, pour maintenir á l'abri des insectes pain et tortillas ; l'autre jouxte le grand restaurant Kaoma : sa propriétaire posséde une remarquable collection d'oiseaux en balsa peints de couleurs vives et le goút pour la négociation commerciale enjouée...    

    San Carlos et le lac du Nicaragua vus depuis le haut de la ville.    Au Costa Rica, le rio San Juan représente le fleuve mythique : pour une bonne part, parce qu'il est le plus grand fleuve navigable de la région et tous les Ticos révent un jour d'aller le découvrir ; c'est aussi lui qui établit une frontiére rassurante avec le Nicaragua voisin, trop souvent turbulent ; enfin, c'est par lui qu'entrérent tous les étrangers venant de la mer : colonisateurs, flibustiers, botanistes européens du 18é siécle. On a donc décidé d'aller voir, entre San Carlos et El Castillo, ce que recouvrait la vision idéale qu'en ont les Ticos. Pour naviguer sur le fleuve, on a le choix entre des lanchas privées et les transports publics, que nous avons préférés : il suffit de se rendre dans la zone portuaire, prés du Marché couvert ; suivant l'horaire, le bateau effectue un service lent (chaque fois que quelqu'un le demande, le capitaine aborde un embarcadére de fortune pour le laisser descendre...) ou rapide (on ne s'arréte que deux fois entre San Carlos et El Castillo) ; le billet ne coúte que 140 Cordobas (environ 5 euros pour 2 ou 3 heures de transport). A sa sortie du lac Cocibolca, le San Juan a déjá une belle largeur ; elle s'amplifie encore quelques kms plus loin et prend des allures de Seine ou de Rhóne avant de revenir á une taille plus courante. Durant le voyage, alternent les champs et les foréts ; on n'a pas vu de zone d'activité économique autre que l'agriculture ou la péche. Les habitations apercues sont plus que modestes : généralement en bois avec des ajouts de bric-et-de-broc.

    Maison paysanne le bord du San Juan (Nicaragua)

             Quand on arrive á El Castillo, on comprend vite pourquoi les colons espagnols y avaient construit une place forte : á cet endroit, le fleuve fait moins de cent métres de large ; de plus, une partie est encombrée par des affleurements rocheux qui ne doivent pas dater d'hier ; enfin, la construction militaire est placée sur un promontoire d'oú il était facile de canarder les bateaux obligés de passer au ralentí pile en face d'elle. On a juste eu le temps de la visiter avant de manger dans un petit resto familial dominant le fleuve ; puis il était déjá l'heure de prendre la derniére lancha pour revenir sur San Carlos... Si on veut pleinement profiter du lieu, il est conseillé de se lever tót pour prendre le bateau de 6h, ou á la rigueur celui de 8h. Au retour, on a entendu les cris gutturaux des singes hurleurs et vu des paresseux au sommet des arbres.   

    Le San Juan vu depuis la citadelle de El Castillo (Nicaragua).           Le lendemain, on a prévu de rentrer au Costa Rica par le méme chemin qu'á l'aller. On se rend au port tót le matin pour étre  súrs d'avoir une place sur la premiére lancha. Lá, un type nous explique avec nonchalance que nous ne sommes que quatre candidats au départ pour le moment, qu'il faut attendre jusqu'á 10h30 pour espérer la remplir... On tue alors le temps comme on peut : on observe une paire de perroquets verts qui tentent de se bizouiller dans un arbre (c'est vrai qu'avec des becs pareils ca n'a pas l'air facile...) ; on rencontre un jeune couple d'Ardéchois en balade (qui se seraient sans doute volontiers bizouillés  si on n'avait pas eu la mauvaise idée de se pointer). A la fin de la matinée, il faut bien se rendre á l'évidence : il n'y a pas les sept personnes (minimum) pour que sorte la navette en direction de Los Chiles ; elle est donc annulée. Reste la solution par la route : la "gare routiére" est une grande cour fermée, en face du Marché couvert ; s'y agglutinent des véhicules de tailles diverses dont, parfois, la jeunesse n'est plus qu'un souvenir. On avise un minibus dont l'état nous semble acceptable ; 60 Cordobas (moins de 3$) pour aller jusqu'au poste frontiére costaricain de Las Tablillas : bon marché ! mais on n'avait pas prévu que 17 personnes s'entasseraient sur neuf siéges... Autre surprise : arrivés á cinq cents métres du poste frontiére nicaraguayen de San Pancho, la buseta stoppe á l'abri des regards et une dizaine de personnes s'en échappent pour disparaitre par les sentiers qui traversent les champs d'orangers ! soit ils n'ont pas de papiers en régle, soit ils ne veulent pas s'embéter avec les démarches migratoires.          

                 Pourtant, elles n'ont rien d'effrayantes : on rencontre d'abord un jeune bidasse, perdu dans sa guitoune au milieu de nulle part ; s'apercevant de ma nationalité, il me lance un joyeux "Comment allez-vous ?" ; je l'encourage alors á m'en dire plus : il se met aussitót á chanter "Voulez-vous coucher avec moi ce soir ?" qu'interprétait dans les années 90 cette chanteuse noire au physique incroyable, Grace JONES ! Un peu plus loin, sur la droite, sont implantés les bureaux "Migration" du Nicaragua : cóte á cóte, ceux pour entrer et ceux pour sortir du pays ; priére de ne pas se tromper de sens... On remplit le document habituel "passage de frontiére" commun á toute l'Amérique centrale et paie l'impót de sortie du Nicaragua (44.28 Cordobas, soit moins de 2$ par personne) ; l'employé appose enfin son précieux  tampon. On traverse ensuite le court "no man's land" séparant les deux pays. Premier contróle des papiers par les services ticos sous une grande tente blanche ; ils nous orientent vers les tout nouveaux bátiments en dur sur la gauche (Las Tablillas). Il faut á nouveau remplir le document "Migration" ; il vaut mieux avoir avec soi son billet d'avion (ou bus) retour, qui prouve que vous n'allez pas rester éternellement au CR (cette fois, on ne me l'a pas demandé) ; l'employé écrit alors que vous pouvez séjourner un maximum de 90 jours dans le pays et tamponne votre passeport. Enfin, quelqu'un jette un oeil rapide á votre sac á dos. Le tout n'a pas duré plus de  45 min. Le bus de la compagnie Chilsaca nous attend pour revenir sur Los Chiles.          

       Le deuxiéme but de ce voyage dans le nord du CR était d'en profiter pour découvrir le Refuge National de Vie Sylvestre de Caño Negro qui, sur la carte, semble tout proche... Il est possible en effet de remonter le rio Frio jusqu'au Parc pour le visiter, mais ceci uniquement durant la saison humide (Mai á Octobre) ; en Janvier, par exemple, le niveau de l'eau dans les canaux n'est plus suffisant pour permettre aux "gros" bateaux du rio Frio d'y pénétrer (Donc se méfier des petits malins qui assurent pouvoir vous faire visiter Caño Negro á partir de Los Chiles entre Novembre et Avril : ils se contenteront de rester sur le rio Frio, et vous n'y verrez que du feu...). Tout cela nous est aimablement expliqué  par Oscar ROJAS, le propriétaire du restaurant Heliconia, chez qui nous prenons une biére ; il nous conseille de nous rendre directement au village de Caño Negro et d'organiser notre sortie á partir de ce village.

    Vue d'une lagune de Caño Negro.

            Aussitót dit, on attrape le bus qui fait la liaison Los Chiles-Upala : il ressemble á un de ces antiques véhicules scolaires américains peints en jaune que l'on voit bringuebaler dans les films des années 70. Peu aprés la sortie de la ville, quand il s'est engagé á droite sur la piste en lastre (gravillons), on s'est dit qu'il valait mieux se concentrer sur l'observation du paysage si on ne voulait pas piquer une crise de nerfs devant la lenteur du cheminement : on a mis une heure et demie pour faire 25 kms...

                 Caño Negro est un tout petit village bucolique, organisé autour de son parc public pittoresque et coloré. On remarque tout de suite sa grande propreté et sa tranquillité intemporelle. Une jeune fille rencontrée dans le bus nous a conseillé de nous adresser á Kingfisher pour le logement et la visite des canaux : Antonio SEQUEIRA, le propriétaire-guide, nous installe dans une de ses grandes cabinas posées au milieu d'une clairiére et nous donne rendez-vous pour le lendemain á 7h.        

    L'arbre aux oiseaux (Caño Negro).

              Alors que le soleil ne chauffe pas encore trop, on monte dans sa barque á moteur ; tout au long de la balade, la plupart du temps, Antonio laisse tourner le moteur au ralentí, ce qui nous permet de passer trés prés des animaux. La zone du Parc s'étend sur 10 000 ha constitués principalement de sept lagunes reliées par un réseau de canaux : certains sont bordés d'une végétation exhubérante abritant des centaines d'oiseaux, d'autres traversent des espaces plus dénudés (ils sont recouverts par l'eau durant les sept mois de la saison humide).

    Garza blanche et héron (cendré ?) á Caño Negro.

                 On a pu á nouveau admirer des oiseaux déjá vus en d'autres lieux comme l'anhinga, différentes garzas, les jacanas ou les martins pécheurs ; mais on a eu aussi la chance d'observer longuement le petit rascon aux couleurs vert-orange éclatantes, le martin pécheur amazonien qui vous suit depuis la rive en voletant d'arbre en arbre ou la garza aux pattes jaunes si élégante ; enfin, le  canard "tangril" (en voie de disparition) s'est rappelé á notre bon souvenir en croisant notre route et nous avons apercu, bien cachée sous les feuillages bordant un canal, la trés craintive  garza agamí en train de pécher. D'autres espéces sont aussi présentes dans ce refuge de vie animale : par exemple, le lézard Jésus-Christ (celui-ci, accroché á son bout de bois flottant, a refusé de nous montrer qu'il savait aussi marcher sur l'eau), les  tortues d'eau qui se laissent glisser dans les profondeurs de la riviére á notre approche, les inévitables   iguanes máles attendant paresseusement que Madame se manifeste, et les caïmans : des dizaines ! dans l'eau, se glissant sous la barque, ou sur les berges au soleil, imperturbables mais á l'affút...

              Notre balade a duré plus de deux heures, seuls avec Antonio, et nous a coúté 50$ ; sincérement, elle les vaut : notre guide n'est pas avare d'anecdotes, connait trés bien tous les recoins de l'endroit et sait faire partager sa conviction qu'il faut continuer á protéger la zone pour permettre aux oiseaux migrateurs d'y faire étape. En fin de visite, si vous avez été sages, il vous entraine á l'arriére de sa maison pour vous montrer son élevage de gaspars : un gros poisson á quatre nageoires, vestige de l'ére préhistorique...        


    RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

    (Tout ce qu'il vous faut savoir pour y aller)

    - Transportes San Jose-Venecia (Tel. 2255-4300) : celui de 5h30 est dit "Directo" ; il s'arréte cependant dans les villes importantes (Alajuela, Naranjo, Zarcero, Ciudad Quesada...). Prix : environ 3 000 colones.

    - Routes :

    Alajuela-Ciudad Quesada route qui serpente beaucoup, peu large par endroits, dépassement difficile. Revétement correct. On ne peut guére espérer faire plus de 50kms dans l'heure. Temps mis (en bus) : 2h30.

    Ciudad Quesada-Los Chiles : Aprés Platanar, grandes lignes droites, route un peu plus large, de nombreuses occasions pour doubler. Bon revétement. On peut rouler jusqu'á 80-100kms/h. Temps mis (en bus) : 2h.

    Divers : La zone Zarcero-Florencia est plus humide (brouillard, pluie) ; le paysage y est trés champétre.              

    Tout au long du trajet Alajuela-Los Chiles, on rencontre d'abord des champs de café puis de la canne á sucre, des cultures d'ananas enfin á nouveau de la canne á sucre. 

    - Démarches administratives : Sortie du Costa Rica (par voie fluviale) : ne pas oublier de faire tamponner son passeport au Bureau d'Immigration de Los Chiles (en face de l'hótel Tulipan, prés de l'embarcadére du rio Frio). Rien á payer.

    - Pour passer du Costa Rica au Nicaragua par le rio Frio : Lancha nicaraguayenne privée : départ á 15h ; Prix : 10$ par personne. 45 min de trajet. Document "Immigration" á remplir sur le bateau. 


    - Transports publics entre San Carlos et El Castillo par le rio San Juan  (Janvier 2016) : 
    horaires, L (lent : 3h) R (rapide : 2h) :

    6h (R), 8h (L), 10h15 (R), 12h (L), 14h30 (L), 15h30 (L).      

    Entre El Castillo et San Carlos : 5h (L), 5h15 (R), 6h (L), 7h (L), 11h (R), 14h (L).

    - Se nourrir au Nicaragua est bon marché. Exemples de prix :

    Restaurant KAOMA (sur le port d'arrivée, prés du parc public) : 200 Cordobas (8$) pour filet de poulet ou de porc+légumes+riz ; terrasse surélevée qui donne sur le lac.   340 Cordobas (13$) pour 2 grands cafés et 2 énormes pancakes.

    Restaurant Don LEO (dans une petite rue du centre ville) : une soupe de poisson (avec poisson entier ! ) + une soupe de poulet (avec morceaux consistants) + 2 Toñas (biéres nicas) : 400 Cordobas (16$).  La terrasse donne sur la rue (qui est un peu bruyante). 


    On a logé chez Doña Juanita, une alerte quinquagénaire qui a aménagé quelques "cabinas" au premier étage de sa maison dans une rue tranquille (40$ avec petit déjeuner inclus pour deux personnes). Tél : 2583-0024 ou 8423-7085. E-mail : posada_juanita@hotmail.com  
    - DIVERS :

    Il est parfois difficile au Nicaragua d'obtenir des renseignements súrs (horaires, service assuré ou non...) ; ne pas hésiter á insister pour avoir les précisions dont on a besoin.

    L'eau du robinet n'est pas toujours potable ; si, comme nous, au retour, vous avez des troubles digestifs, il faut prendre un "déparasitant", type REPINOX des Laboratoires ROWE : 1 pastille toutes les 12h pendant 3 jours.

     
    - Los Chiles :

    HELICONIA : Restaurant, cabinas (30$ pour 2 personnes, petit déj. inclus) et tours sur le rio Frio : Oscar ROJAS ESQUIVEL : 2471-2096 ou 8307-8585 ; e-mail : cocas34@hotmail.com. Dans la méme rue que le Bureau de Migration, prés du port. Site web : loschilescostarica.com

    - Caño Negro :

    Frondaisons le bord des canaux de Caño Negro.

    Logement chez KINGFISHER en grandes cabinas, avec ventilateur : 35$ (sans petit déj.: ils ne font pas) + 10$ par lit additionnel. Tél : 2471-1116 ou 8865-4856. Site web : www.kingfisherlodgecr.com E-mail : info@kingfisherlodgecr.com                         

    Restaurant La Palmera : cuisine familiale de bon goút. 2500 colones pour un petit déjeuner copieux, 3500 col. pour les autres repas.                        

    Arrét de bus : en face de la Force Publique.                        

    Office gérant le Parc : www.sinac.go.cr  Tél : 2471-1309  Horaires d'ouverture : tous les jours de 8h á 16h. Prix d'entrée : 5$.

     


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  •          Je suis monte au sommet du Chirripo*** les 15, 16 et 17 Decembre 2016. La veille, on est venus coucher a San Gerardo de Rivas dans le lodge le plus pres de l'entree du sentier (a 50m, on pouvait difficilement faire mieux...). Le lendemain, lever a 4h ; petit dejeuner a 4h30 ; meme si on n'a guere envie d'avaler quelque chose a cette heure-la, on se force un peu en pensant aux 7 a 8h de marche qui nous attendent (15 kms seulement mais avec un denivele de 1900m). A 5h et quart, Mayela m' accompagne au debut du sentier ; il fait tout juste jour.        

             D'entree de jeu, le chemin monte dru la colline derriere le village ; il serpente entre les pres et des morceaux de foret ; on apercoit des vaches terminant paisiblement leur nuit. La plus grande partie du sentier est boueuse : les chevaux des porteurs, qui montent jusqu'au lieu d'hebergement aussi bien la nourriture que tout ce que les touristes ne veulent pas transporter, l'utilisent aussi et en pietinent le sol qui se transforme en bourbier a la premiere pluie ; la seule solution est de passer sur les cotes, ou subsistent des pierres ; certaines parties sont amenagees avec des troncons d'arbres enfonces dans la boue ; cela dure bien 5 kms. Dans ces conditions, il est indispensable de s'etre equipe de chaussures montantes avec de bons crampons : cela permet de garder le plus possible les pieds au sec et reduit les risques de glissades ; il n'est pas inutile non plus de se munir d'un solide baton pour s'assurer dans les passages les plus difficiles. Au km 4, on penetre dans le Parc National Chirripo proprement dit : le paysage devient plus forestier ; une multitude de chants d'oiseaux se fait entendre ; le sentier monte joliment entre les arbres. Un peu apres le 7e km, on arrive au refuge "Llano bonito" (ce qui veut dire "jolie plaine" : tout est relatif en ce qui concerne l'aspect "plat"...) ; on a deja avale 1000m de denivele ; on est au milieu du trajet : j'ai mis 4h !  Cette construction en bois date de deux ans ; on peut y acheter des boissons fraiches ou chaudes, ainsi que quelques medicaments (anti-douleurs, pommades...) ; a partir de Janvier 2017, on pourra aussi y trouver quelques plats typiquement ticos. L'endroit est gere par l'Association communale pour le Developpement touristique du Chirripo.

             Apres avoir bu, mange, refait le plein de boisson energisante, je suis sans doute reparti un peu vite : en moins de 100m, une crampe a chaque cuisse m'a immobilise un long moment ; apres un bon massage, j'ai pu repartir... plus lentement. Le sentier continue a monter jusqu'au 11e km ; le paysage a change : c'est une vegetation qu'on appelle le "paramo" ; elle se caracterise par des arbres plus petits et beaucoup d'arbustes fleuris. De ci, de la, on remarque des troncs calcines : un guide du coin m'explique que, de temps a autre, durant la saison seche, des incendies se declarent dans la zone : on ne sait pas s'ils sont criminels ou provoques par la foudre. Ensuite, le sentier s'offre une pause : il descend mollement presque jusqu'au 13e km. Mais c'est pour mieux remonter juste apres : cette cote fameuse, d'un bon km, porte le doux nom d' "arrepentidos" (=ceux qui se repentissent... d'etre venus ! ) ; ce qui est terrible, pour moi, ce n'est pas tant sa pente (celle de "La cote de l'eau" est pire, a cause de la boue) que le moment ou elle arrive : a la fin du parcours, apres une descente au milieu des fleurs qui nous faisait penser qu'on approchait du Paradis... Enfin, nous y voici presque : on apercoit l'auberge des Crestones en contre-bas ; on va pouvoir manger, boire et se reposer.  

              A peine arrives, il faut d'abord s'enregistrer : l'Administration du Parc nous suit a la trace ; peut-etre ont-ils peur d'en perdre en route ? On me remet le paquet que j'ai confie aux porteurs ; on m'indique ou je vais dormir (chambres de 2 fois deux lits superposes) ; ensuite, seulement, on a le droit d'aller manger (a condition d'etre arrive avant 14h30, sinon ceinture...). Il est 1h30 de l'apres-mdi : j'ai mis 8h pour faire une quinzaine de kms avec une pente moyenne de 8%. Le reste de la journee s'est passe a prendre le soleil sur la terrasse et a parler avec un groupe de quatre jeunes Francais.           Le lendemain, a 5h30, tout le monde est deja sur le pont : la salle a manger resonne de langues diverses mais, comme d'habitude, celle des gringos retentit sans retenue... Dehors, le temps se montre peu encourageant : un vent terrible jette une pluie continue ; le ciel bas est couvert de nuages qui filent a toute vitesse ; on ne voit pas a plus de 50m ; et la question du jour qui s'impose est : "J'y vais ? j'y vais pas ?" car il reste encore 5 bons kms et un peu moins de 500m de denivele a avaler avant de parvenir au sommet du Chirripo. A 7h, je decide d'y aller : si je veux etre de retour pour le repas de midi, je n'ai pas de temps a perdre. J'enfile un vetement chaud et, par-dessus, un immense poncho de plastique qui descend presque jusqu'au sol. 

               Dehors, il fait : pour les Ticos, il gele ! Le vent et la pluie viennent de face. Le sentier commence tout doucement, au milieu d'une vegetation plus rabougrie que la veille ; beaucoup de petits oiseaux en sortent, peut-etre dans l'espoir qu'on va leur donner a manger. Sur la droite, on distingue la retenue sur le rio Talari ; un peu plus loin, un petit chemin file a gauche vers le Mont Ventisqueros, le jumeau du Chirripo. Il arrive que la trace a suivre se perde momentanement dans un glacis de roches : mieux vaut ne pas prendre d'initiative et garder le cap. Tranquillement, on arrive a la Vallee de los Conejos (= les lapins. Il faisait un temps a ne pas en mettre un dehors, je n'en ai donc vu aucun,.) On peut s' abriter sous une structure de metal rudimentaire. Ensuite, commencent les difficultes : la pente se fait plus severe ; il faut parfois chercher sa route parmi les amas de roches ; et, surtout, ce vent charge de pluie qui souffle au moins a 80 km/h. Je profite d'un endroit abrite pour reprendre des forces ; on apercoit le couloir qui monte sec vers le sommet qu'on devine dans les nuages. Je prends la decision d'oter le poncho qui m'a bien protege de la pluie jusque-la : le vent s'y engoufre et il se comporte comme une voile, me jetant tantot a gauche, tantot a droite. Il me reste seulement cinq cents metres a monter mais ce seront les plus durs que j'ai jamais faits ! pour vous donner une idee : des escaliers avec des marches enormes qu'il faut escalader, une pente terrible et, parfois, de l'incertitude quant a la direction a prendre. La surface au sommet est toute petite ; je peux vous dire que je n'ai pas traine pour en faire le tour ! Il parait qu'il y a un registre ou on peut inscrire son nom pour l'eternite... pas trouve. Les Ticos proclament que, de la-haut, on peut apercevoir les deux oceans : rien vu de tel, seulement des nuages et de la brume tout autour de moi !             Le retour fut assez facile, mis a part que la pluie avait transforme le sentier en rigole par endroits. A midi, j'etais devant mon assiette pret a engloutir tout ce qui allait s'y presenter... Quelques personnes qui etaient restees bien peinardes a l'auberge en esperant que le temps s'arrange me demanderent : "C'est comment la-haut ?" "Bah, c'est pas encore le Club Med : il manque le soleil et les nanas !". L'apres-midi, a l'occasion d'une eclaircie trompeuse, quelques courageux s'elancerent sur le sentier ; ils reapparurent a la nuit tombante, trempes jusqu'au slip... Quant a moi, je suis reste bien tranquille a discuter avec ceux qui avaient aussi fait "l'excursion" le matin.

               Mon dernier jour dans le Parc National Chirripo a ete occupe a redescendre dans la vallee. Je pensais naivement que ce serait beaucoup plus facile que lors de la montee : en fait, je n'ai mis qu'une demie-heure de moins. Il faut dire que j'ai pris mon temps : a nouveau, il faisait beau ; j'en ai profite pour filmer de magnifiques paysages sur fond de ciel bleu eclatant et voir suer ceux qui faisaient le chemin en sens inverse m'incitait a tailler la bavette avec eux pour les encourager. L' etat du sentier, quant a lui, a cause des pluies de la veille, ne predisposait pas a l'optimisme : bien des fois, j'ai du me resoudre a descendre des pentes de travers en m'aidant du baton pour ne pas avoir a les faire sur les fesses ! et des que j'apercevais un trou d'eau ou un amas de feuilles mortes, je n'oubliais pas d'y nettoyer mes godillots en prevision du prochain bourbier... Ainsi, vaille que vaille, je suis parvenu en bas sans me casser la margoulette, mais avec les doigts de pieds en compote.

               Par chance, Mayela etait venue m'attendre a la sortie du sentier ; elle m'a emmene boire une bonne biere : ah, la premiere gorgee, je peux vous dire que c'etait la meilleure que j'ai jamais bue...


    *** Le Chirripo est le sommet le plus haut du Costa Rica (3822m) ; il se trouve dans la Cordillere de la Talamanca, dans la partie sud du pays.


    Anecdote :  Alors que je buvais un coup, entre le 2e et le 3e km, je vis arriver un petit bonhomme d'une dizaine d'annees, bien plus fringant que moi ; son pere suivait charge d'un enorme sac a dos. Pensant a mes fils au meme age, je m'emerveillai de l'entrain avec lequel le sien marchait ; le papa m'expliqua qu'il l'entrainait a randonner depuis ses cinq ans (il en avait sept actuellement) ; de son cote, le gamin essaya de me parler ; mais je ne comprenais pas ce qu'il me disait car il avait perdu trois dents de lait sur le devant ; son pere "traduisit" puis ils poursuivirent leur chemin.

               Une heure plus tard, ce fut moi qui les rattrapai ; ils cassaient la croute assis sur un tronc d'arbre. Nous reprimes notre conversation : le señor en question avait une petite entreprise de tourisme dans la region et quand je lui demandai combien de fois il etait monte au Chirripo, il me repondit sans rire :"Au moins quatre-vingts fois." ; il ne comptait plus. Il ajouta qu'il etait alle jusqu'en Russie pour gravir l'Elbrouz. Je lui proposai alors de venir en France pour s'attaquer au Mt Blanc ; il me dit qu'il y pensait. Sur ce, je les laissai a leurs agapes.

               Au 11e km, j'avais trouve un endroit sympa, a l'ombre, pour me refaire une sante ; ils arriverent ; cette fois, je m'etonnai du volume de leur sac a dos : "C'est que la Maman du petit m'a dit -pour lui, tu dois emporter des vetements s'il fait froid, s'il fait chaud et s'il pleut - pour toi, pareil ! - et je me suis retrouve avec quinze kgs sur le dos, mais j'ai l'habitude." J'ai ajoute : "Elles sont toutes les memes !" ; on a rigole comme deux machos qui partagent leur sujet de conversation favori.

                 Plus tard, quand je suis entre dans la salle a manger de l'auberge, le petit m'a crie : "Je t'ai gagne !". Y'a pas a dire, il a de la ressource. Durant l'apres-midi, je me suis rendu compte que beaucoup de Ticos venaient parler a son pere ou faire une photo avec lui...

               Le lendemain, de retour du sommet, je lui ai dit :"Un partout ! aujourd'hui, j'y suis arrive avant toi." -"C'est Papa qui a peur d' y aller !". Il a tanne son pere jusqu'a ce qu'il finisse par ceder.  

              Le dernier jour, apres le petit dejeuner, on a echange nos coordonnees : chaque semaine, j'ai des francophones qui me demandent de l'aide pour preparer leur voyage au CR et un guide comme celui-ci n'est pas a negliger. En lisant "Warner Rojas Chinchilla"**, je ne trouve rien de mieux a lui dire que : "Ah, vous etes de la famille de l'ex-presidente Laura Chinchilla ?". Il me repond simplement que non.

               Beaucoup plus tard, dans la voiture, Mayela me demande : " Il parait que Warner Rojas etait au Chirripo en meme temps que toi, tu l'as vu ?" - "Qui c'est ton Warner quelque chose ?" - " Mais enfin, c'est le seul Tico qui a gravi l'Everest ! je t'en ai parle l'annee derniere, rappelle-toi ! "...            Bon, a partir de maintenant, je dois etre vigilant : sans doute, un jour, vais-je rencontrer Franklin Chang-Diaz, le seul astronaute costaricain ; ce jour-la, il ne faut pas que je sois dans la lune...

    ** Warner Rojas Chinchilla : quand ce Costaricain a decide de s'attaquer a l'Everest, il a fait une telle campagne dans la presse ecrite, a la tele, partout, qu'il se dit ici que chaque famille a donne son obole pour qu'il reussisse a financer son expedition.

     

    PROCESSUS A SUIVRE

    POUR MONTER AU CHIRRIPO.

     

    1. Reservation par Internet :

            + Aller sur le site du SINAC : www.sinac.go.cr

          Cliquer sur la partie "Compra y reserva"   puis s'enregistrer (mettre un nom d'utilisateur et un mot de passe).

           Cliquer sur l'onglet "Comprar" : "reservación en línea"  Dans la fenetre qui s'ouvre, en face de "Area silvestre", choisir "Parc National Chirripo". En face de "Sector de entrada", choisir entre "San Gerardo de Rivas" ou "San Jeronimo" (le 1er est plus connu et un peu plus court d'acces). Indiquer les dates d'entree et de sortie souhaitee. Cliquer ensuite sur "Disponibilidad" : 52 personnes au maximum peuvent etre presentes dans le Parc chaque jour ; un calendrier apparait : si on veut rester 2 ou plusieurs jours dans le Parc, on prend en compte la colonne "Disponibilidad" et on paiera 18$ pour chaque jour de presence ; si on ne vient qu'un jour, on tient compte de la colonne "Visita diaria". Ensuite, en face de "Tipo de admisión", on choisit "No residente" ; enfin, on selectionne les services dont on a besoin : hebergement, repas (dejeuner = 5000 col. , midi ou soir = 6250 col.).

               ATTENTION ! comme il l'est clairement dit dans les Conditions generales, cette pre-reservation ne sera definitive qu'apres paiement de l'hebergement correspondant a l'auberge Crestones :

           + pour cela, envoyer un mail a : info@chirripo.org precisant les nuits ou on va dormir au Crestones (17625 colones par nuit et par personne) ou les appeler au (506) 2742-5097 ou 2742-5200.

          + ils repondent en indiquant la somme a verser et le n° du compte a utiliser.

           + faire le transfert d'argent (cout : environ 3000 colones) dans les 10 jours a compter de la date de pre-reservation sinon on perd les 18$/jr qu'on a payes et les jours pre-reserves sont remis en vente !...

     2. Se rendre sur place :

             + Venant de San Jose, aller jusqu'a San Isidro de El General ; peu apres etre entre dans cette ville, a un feu tricolore, prendre une petite route qui monte en biais sur la gauche (panneau) ; San Gerardo de Rivas se trouve a 19 kms. Au 15e km, s'arreter au Bureau des Gardes Forestiers du SINAC, sur la gauche, pour s'enregistrer.

            + REMARQUE : Si on veut commencer l'ascension tres tot (bien avant 8h), ce qui est tres souhaitable, il faut se rendre au Bureau du SINAC  de San Gerardo de Rivas la veille, avant 16h30 (en effet, les heures d'ouverture sont : 8h-12h et 13h-16h30).

              + Pour se faire enregistrer, fournir le n° mis en face de "Comprobante" lors de la reservation par Internet : ce n° est de la forme "98A122" ; on vous remet alors un ticket pour chacun des jours reserves dans le Parc.

              + Ensuite, aller jusqu'au village : le Bureau du Consorcio Aguas Eternas (qui gere l'hebergement et les repas de l'Auberge des Crestones) se trouve a gauche de la route, contre le terrain de foot. On y presente sa reservation faite par Internet ou/et les tickets d'entree au Parc ; on y paie les repas qu'on va prendre a l'auberge des Crestones ; on vous donne alors des tickets pour chaque repas (On peut aussi payer ses repas directement aux Crestones, mais uniquement en argent liquide). Au meme endroit, on peut remettre ce que l'on veut confier au service de portage : il en coute 2000 colones par kg pour un voyage (aller ou retour).

                 On peut, enfin, se rendre a son hebergement : entre le village et le debut du sentier (moins de 2 kms), on en rencontre une dizaine ; l'hotel URAN et la Casa MARIPOSA sont les plus pres du sentier.

    3. Pour etre complet :

               + San Gerardo de Rivas se trouvant a 1500m d'altitude et l'auberge des Crestones a 3400m, cela fait donc un denivele de 1900m. MAIS, plusieurs fois au cours du trajet, on redescend (avant d'arriver au Refuge Llano bonito, km7, et apres le Mont Sans Foi, km 11, surtout) : apres, il faut bien remonter ce denivele negatif ! je l'estime a 500m ; donc, denivele total : 2400m

                + Pour avoir le maximum d'infos, il est utile de consulter le site : www.sangerardocostarica.com

     

           

     

     


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  •          Je mets une claque au réveil qui vient de sonner : 5h du mat, c'est pas une heure pour réveiller les honnêtes gens ! 

         Et puis je me rappelle : la préparation du sac à dos, le coucher tôt, le réglage du réveil en bougonnant (déjà...). On est à Puerto Jimenez, dans la péninsule d'Osa, et dans une demi-heure je dois être au point de rendez-vous pour faire trois jours de rando dans le Parc le plus sauvage du Costa Rica. 

         Dans la "grande" rue de Puerto Jimenez, facile de repérer la boulangerie-pâtisserie Monar : alors qu'on devine à peine le soleil derrière l'horizon, c'est le seul lieu éclairé ; et le groupe qui en occupe le trottoir semble tout excité à l'idée de partir. Plusieurs guides sont là, portant les signes distinctifs qui permettent d'identifier l'agence à laquelle ils appartiennent. Le mien s'appelle Alvaro Montoya Mora : petit homme rigolard d'une cinquantaine d'années, il enchante dès le premier abord par son énergie communicative. Cinq autres personnes constituent notre groupe : Mickaël, un Allemand, Rébecca, une Anglaise, Ed et Ellie, un couple de jeunes Anglais, et une Espagnole de Teneriffe ; ils ont tous entre 25 et 35 ans. Une joyeuse activité règne dans la boulangerie : ceux qui sont tombés du lit s'empressent d'avaler leur petit-déjeuner, les autres dévalisent le rayon sandwiches. Quand tout ce petit monde est rassasié, chacun pense à rejoindre le minibus qui va l'emmener à Carate, point de départ du trek. 

           En route, nous traversons quatre ou cinq rios dont un seul a une largeur importante : son pont n'a d'ailleurs pas de parapet... Les animaux semblent absents quand, soudain, le chauffeur pile : il a vu quelque chose bouger dans un amoncellement de végétation ; c'est un tamandua (cousin du tamanoir, de la famille des fourmiliers) ; en quête de son casse-croûte, il ne nous prête pas attention, inspectant de son long museau pointu les troncs couchés dans les hautes herbes ; recherche vaine ; il s'éloigne, la queue basse. C'est un bel animal : la plus grande partie de sa fourrure est crème, le reste est noir, de telle façon qu'on a l'impression qu'il porte un gilet sans manches... De l'autre côté de la piste, deux hiboux essaient de s'endormir ; réfugiés sur des branches basses, ils clignent des yeux quand le bruit de nos papotages les dérange. 

           Le minibus nous débarque sur la plage de Carate. C'est là que les choses sérieuses commencent... Les sacs à dos chargés, on pénètre dans la forêt. Le sentier file, pratiquement plat ; on aperçoit souvent l'océan, sur notre gauche, entre les arbres. Le rythme de la marche est lent ; on s'arrête souvent pour observer : de minuscules chauves-souris accrochées sous de gigantesques feuilles, un trogon d'une belle couleur bleu-vert, imperturbable dans son trou d'arbre, un singe-araignée qui, volant de branche en branche, vient aux nouvelles... Le guide n'est pas avare d'explications : on apprend ainsi que, contrairement à l'idée la plus répandue, ce n'est pas dans la forêt primaire qu'on rencontre le plus d'animaux (Parce qu'ils peuvent s'y cacher plus facilement, la végétation y étant plus dense, on a tendance à penser qu'ils y sont plus nombreux). En fait, le plus important pour les animaux sauvages est trouver de la nourriture ; or, en créant des sentiers, des clairières pour exploiter la forêt secondaire, l'Homme y fait entrer la lumière en plus grande quantité : la végétation s'y développe plus vite, les insectes prolifèrent puis toute la chaine alimentaire suit le même rythme : plus de batraciens, plus d'oiseaux, de petits puis de gros mammifères. 

            Nous voici arrivés à la Leona : il s'agit de plusieurs bâtiments, quasiment neufs, constituant le poste de gardes forestiers ; il permet de contrôler l'entrée des visiteurs dans le Parc National Corcovado. On y trouve des sanitaires, de l'eau potable, la possibilité de téléphoner ou de s'abriter en cas d'urgence et des infos. 

            Juste le temps de se rafraîchir (on sue beaucoup !) et de grignoter une barre de céréales, on repart. La première difficulté se présente : la traversée du rio Madrigal ; mais comme on n'est pas en période de hautes eaux, ce n'est qu'une formalité pour nous. Un peu plus loin dans la forêt, on rencontre un cimetière abandonné... Le guide nous explique alors que la zone n'a pas toujours été un Parc National ; jusqu'en 1975, des paysans possédaient des fincas ici _ et avaient le droit d'enterrer leurs morts dans leur propriété... 

              Après un bon moment en forêt, la piste rejoint la plage entre deux promontoires rocheux qui s'avancent dans la mer : à gauche, je vous présente la "Chancha" (la cochonne) et, à droite, "Salsipuedes" (Sors si tu peux !). Aux esprits maltournés, je précise que ces surnoms font allusion au fait qu'il était très difficile aux pêcheurs de sortir en mer à partir de cette plage (à cause des courants sans doute). Par contre, elle doit être au goût des pélicans : ils se pavanent sur les rochers, repus. Un peu plus loin sur le sable, des dizaines de bernard l'hermite semblent participer à une orgie...mais non (dommage, ça nous aurait fait rire un brin !) ils font seulement bombance avec la dernière charogne rejetée par la mer. 

              De retour sous le couvert des arbres, notre attention est attirée par un léger bruit de feuilles mortes, comme frôlées. On s'approche du bouquet d'arbustes d'où cela provient : un jeune tamandua vaque à sa recherche quotidienne d'insectes et de fruits bien mûrs. Sans s'affoler outre mesure, il escalade un arbre dont les branches nous surplombent et de là nous observe quelque temps (veut-il faire connaissance ?) avant de disparaître silencieusement. 

               Le sentier rejoint à nouveau la plage ; on y marche sur deux kms environ. Ce n'est pas la partie la plus facile, entre les chaussures qui s'enfoncent dans le sable et le soleil qui tape dur. A l'arrivée, on se réfugie au plus vite dans une zone ombragée. Une des Miss, Ellie, fait un malaise : on la fait boire et on l'asperge copieusement. Le guide décide alors qu'on va manger là ; personne n'y trouve à redire... 

             En fin de repas, Mickaël, parti explorer l'endroit, nous appelle : dans un coin retiré de la plage, au milieu de bois rejeté par la mer, gît un jeune tapir blessé au flanc : certainement la conséquence d'un combat avec un mâle plus fort ; ces joutes pour conquérir les femelles peuvent durer quinze jours ; les dernières se sont terminées voici deux mois. Bien mal en point, il n'a pas bougé pendant tout le temps qu'on l'a observé. 

              Quand on arrive à l'embouchure du rio Claro, on sait qu'on "tient le bon bout", encore faut-il la traverser. Elle est constituée de plusieurs petits bras courant entre les monticules d'alluvions. Heureusement, en cette saison, l'eau nous arrive à peine aux genoux. Ceux qui ne veulent pas se mouiller les pieds n'ont que la solution de faire des efforts désespérés pour sauter par dessus les différents bras de la rivière ; ça ne réussit pas toujours...

              Dans le bout de forêt avant la Sirena, on a encore rencontré un tamandua : femelle cette fois, et enceinte. Malgré une vision et une ouïe faibles, la tranquille assurance avec laquelle ces animaux cheminent sur les grosses branches d'arbre en arbre m'étonnera toujours. En fait, c'est leur odorat, excellent, qui les guide : ils suivent la trace des termites et des fourmis, dont ils raffolent (jusqu'à 9000 par jour !). Ils n'ont pas de dents et utilisent leurs griffes impressionnantes pour ouvrir les nids ; prudents et prévoyants, ils ne mangent jamais tout leur butin : pour qu'il puisse se reconstituer (ils pensent à un repas futur...) mais aussi parce qu'ils savent que certaines de leurs proies, ingurgitées en grande quantité, sont toxiques !

              Les bâtiments de la station des gardes forestiers La Sirena sont établis dans une clairière. En bois et ciment, ils ont été rénovés très récemment. Des passerelles couvertes permettent de passer d'une construction à l'autre. L'électricité est fournie par des panneaux solaires. L' ensemble, accueillant et confortable, est dorénavant géré par une ADI (Association de Développement Intégral) et non plus par les gardes forestiers. 

               Il est 17h ; on a une bonne vingtaine de kms dans les pattes (on est sortis plusieurs fois du sentier principal pour voir plus d'animaux). On est (très) fatigués. Après avoir laissé nos chaussures de marche à l'extérieur des bâtiments, on s'inscrit sur le registre des entrées; accompagnés de notre guide, un employé nous indique notre n° de lit (à étage, avec moustiquaire) ; à 18h30, repas copieux bien mérité ; douche délicieuse pour enlever sueur et fatigue ; à 20h pile, la lumière s'éteint. Il ne reste plus que le silence, à peine troublé par les bruits de la forêt si proche... 

               Notre deuxième jour commence à 5h et quart ; Alvaro a prévu une balade avant le petit déjeuner de 8h. On se dirige vers le rio Sirena. Le jour pointe le bout de son nez. Comme toujours, les oiseaux sont les premiers réveillés. Après être passés près d'un hibou dormant déjà sur une branche basse, on découvre un tapir solitaire, mal réveillé, dans la mangrove qui borde le fleuve ; il se contente de nous surveiller du coin de l'oeil ; nous l'observons en lui laissant sa distance de sécurité ; quelqu'un du groupe fait remarquer qu'après tout un tapir c'est un petit éléphant sans les grandes oreilles ni la trompe ! Alvaro nous raconte qu'à marée haute il n'est pas rare qu'une sorte de requin vienne explorer l'estuaire du rio Sirena... 

              Cette balade matinale nous a "mis les crocs" ; et quand apparaissent les tables du petit déj au bout du sentier, plus personne n'écoute les explications volubiles d'Alvaro ! 

              Sitôt rassasiés, nous repartons explorer les abords de la Sirena. On tombe en premier sur une bande de singes araignées ; un peu à l'écart du groupe, une femelle apprend à son petit à sauter de branche en branche : cris d'appréhension, "atterrissages" plus ou moins réussis, couinements de satisfaction... ah, les dures lois de l'apprentissage ! D'un autre endroit de la forêt, au fur et à mesure que nous avançons, nous parviennent des grognements de plus en plus agressifs : ce sont des singes hurleurs. Les mâles ont pour habitude de se positionner dans les arbres en grand cercle autour des femelles et des petits ; si vous dépasser les bornes à leurs yeux, ils peuvent vous lancer tout ce qui leur tombe sous la main... 

               En traversant une petite rivière à gué, on a la peur de la journée : on marche à la queue-leu-leu en laissant un mètre entre nous comme le recommandent les guides ; pour ma sécurité, vu mon grand âge, j'utilise un solide bâton de marche. Nous avons presque franchi le cours d'eau quand j'entends Mickael, derrière moi, crier :"Cuidado !" (Attention !) ; en même temps, sur ma gauche, je vois "quelque chose" plonger dans un trou d'eau. Le premier moment de frayeur passé, on observe la "chose" : c'est un petit caïman de 70-80 cm de long ; il reste au fond dans la vase, immobile. On pense qu'il était tapi entre les grosses pierres qui nous ont permis de traverser facilement et que mon bâton l'a quelque peu dérangé ! 

                Ce remue-ménage a attiré tous les singes capucins du coin : ils investissent l'arbre qui plonge ses racines dans le trou d'eau où s'est réfugié le petit caïman. Et c'est à celui qui criera le plus fort pour le faire partir ou descendra au plus près de la surface de l'eau pour le narguer. Le saurien, quant à lui, reste impassible. Le raffut s'éternisant, on finit par s'éloigner ; le guide nous raconte avec fatalisme la fin prévisible de l'histoire : un singe, plus hargneux, ou tout simplement plus inconscient, va descendre un poil plus bas que les autres ; clac ! la terrible mâchoire ne lui laissera aucune chance en l'entrainant par le fond... 

        Heureusement, la suite de la visite nous réserve un spectacle plus réjouissant : au milieu d'une clairière, un vol de morphos nous frôle de ses ondulations magnifiques. Ce grand papillon, ailes repliées, pourrait passer pour une feuille morte ; mais, quand il vole, apparaît alors la couleur bleu turquoise du dessus de ses ailes. Le contraste est saisissant et donne à ses envols un petit air de magie. Enfin un peu de légèreté dans un monde de brutes ? 

             En fin de matinée, il fait très chaud dans les forêts du Corcovado ; aussi ne sommes-nous pas vraiment surpris de découvrir une maman tapir et son rejeton prenant un bain de boue au milieu de gigantesques plantes vertes. Notre arrivée ne les dérange nullement ; ils continuent à se prélasser. En fait de "petit", le guide nous explique que, vu sa taille, on a plutôt affaire à un adolescent attardé... un "Tanguy" quoi ! 

             L'après-midi, le groupe repart en excursion ; moi, je déclare forfait : d'abord, c'est le moment de la journée où on voit le moins d'animaux (eux aussi, ils font la sieste...) mais surtout je veux récupérer en prévision du lendemain (sagesse de l'âge...). J'en profite pour tailler une bavette avec les gens qui travaillent sur le site et avec Alvaro SAUMA, un jeune guide d'OSA WILD accompagnant un couple de Français. A propos de Français, savez-vous combien visitent le Corcovado chaque mois ? en consultant le registre des entrées, je constate que 260 sont venus en Janvier et que, au 16 Février, déjà 200 y ont dormi ! et je ne parle pas des Québécois, Luxembourgeois, Suisses et autres Belges... 

            Le lendemain, on on se lève avec le soleil et, à 7h, on entame le chemin du retour sur un rythme pépère ; ce qui nous permet de surprendre une harde de pécaris fouillant le tapis de feuilles mortes à la recherche de graines et d'insectes ; seul, un rideau d'arbres nous sépare d'eux. Puis ils s'éloignent en direction du plus profond de la forêt et nous de la plage. 

            Là, j'en bave : cette surface molle ne me convient pas ; elle est déstabilisante. Rapidement, il se met à faire chaud ; on sue, et le moindre cours d'eau est le bienvenu pour s'asperger. Enfin, Alvaro impulse un rythme soutenu, et j'ai de la peine à suivre. 

             On retrouve notre jeune tapir blessé, quasiment au même endroit sur sa plage, mais il semble avoir repris du poil de la bête. Les seuls autres animaux que nous apercevrons sont des oiseaux de bord de mer : aigle pêcheur, ibis blancs, aras rouges, zopilote noir... 

             Sur les 16 kms jusqu'à la Leona, on ne s'arrête que trois ou quatre fois, et jamais plus de dix minutes : à peine le temps de se passer de l'eau sur le visage, de boire un coup et d'avaler une barre de céréales. Jusqu'à l'incident : on vient d'arriver à une petite rivière, je suis le dernier du groupe ; ils sont tous à ma droite. Comme Alvaro, je m'asperge d'eau pour me rafraîchir... mais j'oublie d'enlever mes lunettes ! Je les pose alors sur un rocher, je me mouille la tête, je sèche mes lunettes et, quand je les remets, ils ne sont plus là ! Je regarde autour de moi ; un autre guide, arrêté là avec son groupe, du menton me montre un sentier qui monte dans la forêt. Je le prends ; rapidement, il s'évanouit entre les arbres ; impossible pour moi de deviner la direction à prendre. Je commence à paniquer ; au milieu du silence, je crie :"Alvaro !" plusieurs fois ; rien ; puis, si ! une voix féminine, plus bas, me répond :"Pierre !". Je comprends qu'ils ont suivi la plage et redescends. Je rencontre alors Alvaro, venu à ma rencontre, qui m'explique que ce sentier est tombé en désuétude. Pourquoi l'autre guide me l'a-t-il indiqué ? mystère ! Quand on retrouve le groupe, Rébecca me fait comprendre qu'Alvaro ne s'était pas rendu compte que je ne suivais plus, qu'elle l'a averti quand elle m'a entendu crier. 

             Cette histoire m'a foutu en rogne ; on paie un guide, cher ! et il n'assure pas notre sécurité. En arrivant à la Leona, je constate qu'Alvaro est très content :"Il est 13h ; dans une heure, on est à Carate." Je lui dis que je ne repartirai pas avant d'avoir bu et mangé autant que nécessaire. Il tord un peu le nez. J'en profite aussi pour distribuer les fruits et les barres de céréales qu'il me reste.

             Requinqués, on se tape les 3 kms jusqu'à Carate en moins d'une heure. Marche éprouvante sous le soleil, sans rien qui la rende intéressante. A 15h30, le minibus nous débarque devant l'agence à Puerto Jimenez. Question : pourquoi payer un guide pour trois jours s'il n'en fait que deux et demi ?...

     

    INFOS sur le GUIDE, "EVALUATION"

            Alvaro MONTOYA MORA : guide local, affilié ACOSA. Entré dans la base de l'Institut Costaricain de Tourisme le 20-03-2014 avec le n° de Carnet : 1171. A 12 ans d'ancienneté comme guide. Travaille pour l'agence OSA WILD de Puerto Jimenez : site www.osawildtravel.com tél. (506) 2735-5848, 8705-0046 et 8114-7663 Mails : osawild@gmail.com et tamanduaecotour@hotmail.com La responsable de l'agence est Ifigenia GARITA CANET : guide accréditée ICT, tél. 8376-1152 ; mail : ifigaritamond@hotmail.com ; son mari est en train d'apprendre le français. 

               Alvaro est quelqu'un d'énergique et convivial ; il semble bien connaitre son travail. Dynamique, plusieurs fois il est allé voir seul, en dehors du sentier principal, si l'animal qu'il espérait était bien là puis il revenait nous chercher. Cependant, il pourrait s'améliorer sur quelques aspects de son métier : 

    - il "oublie" parfois de traduire pour les hispanisants ce qu'il vient de dire en anglais : c'est un "défaut" très répandu parmi les Ticos qui travaillent dans le tourisme ; ils veulent tellement montrer qu'ils maîtrisent bien l'anglais qu'ils en oublient leur propre langue! Il ne faut donc pas hésiter à le questionner. 

    - il ne s'assure pas toujours que tout le monde suit : j'en ai fait les frais... 

    - il ne dit (pratiquement) jamais comment va être organisée la journée (on n'a pas de points de repère) : durée prévisible de marche, où on est, quand va-t-on manger.. 

    - quand il propose de regarder un animal à l'aide de son appareil sur trépied, il faut être attentif pour "prendre son tour"... il ne se préoccupe pas de demander si tout le monde a vu. 

     

    INFOS PRATIQUES 

            Pour  préparer ce trek, j'ai demandé un devis à quatre guides ou agences ; voici pour chacun le détail de leur offre :

    WILMAR LOPEZ : pour faire les démarches administratives, il demande 50$ pour un groupe ; 45$/pers. pour 3 jours dans le Parc ; 60$ pour 2 nuits d'hébergement ; 115$ pour les repas (2 petits déjeuners, 1 repas de midi, 2 soupers) ; 10$ de transport Puerto Jimenez > Carate aller/retour ; 50$/pers./jr pour le guide = 150$. Ce qui, pour un groupe de 5 personnes, fait un total de 390$.

    WILLIAM MORA (Agence Golfo Dulce Dart Tours) : il présente un devis tout inclus : 385$ pour 2 personnes ; 365$ pour 5-6 pers. Différence : il ne prévoit qu'un petit déj. Si on veut celui du 3è jr. > + 20$. 

    TOUCAN-TRAVEL.COM : C'est aussi un "Tout inclus" mais avec les précisions suivantes : ils précisent 115$ pour les repas (2 pet. dèj. 1 midi 2 soupers) ; 304$ pour tout le reste (démarches, entrées, hébergement, transport et guide) si on est un minimum de 2 pers. Une réduction de 15$/pers. supplémentaire est accordée ; ce qui donne les totaux suivants : 419$ (2 pers.), 404$ (3 pers.) 389$ (4 pers.) 374$ (5 pers.) 359$ (6 pers.). 

    OSA WILD : Eux aussi indiquent à part les repas : 115$ pour 2 pet. dèj. 1 midi 2 soupers ; puis 339$ pour tout le reste (démarches, entrées, hébergement, transport et guide) si on est un minimum de 2 pers. 297$ si on est un groupe de 3 à 6 pers. Ce qui donne un total de 454$ pour 2 pers. et 412$ pour 3 à 6 pers. Sur leur site, ils indiquent un prix "standard/personne" à la journée rien que pour le guide, suivant le groupe : 60$ pour 2, 55 pour 3, 50 pour 4, 45 pour 5, 40 pour 6, 35 pour 7. Remarque : je suis parti avec cette agence, principalement pour son suivi rigoureux lors des échanges par mails (ils répondent précisément et ne cherchent pas à "noyer le poisson" ; cela m'a paru important pour quelqu'un qui ne peut être sur place) ; d'autre part, bien que m'inscrivant en individuel, j'ai payé 412$. 

     

    POUR RESERVER

             J'ai fait tout le travail de réservation (entrées du Parc, guide, hébergement et nourriture) au Costa Rica, environ un mois avant de réaliser le trek. Je ne pense pas qu'il soit possible de le faire depuis la France : en effet, sur un document conjoint du MINAET (Ministère de l'Environnement, de l'Energie et des Télécommunications), d'ACOSA (Aire de Conservation d'OSA) et du SINAC (Système National des Aires de Conservation), il est clairement indiqué : "NO se aceptan transferencias internacionales" (Les transferts "d'argent" internationaux ne sont pas acceptés). 

            Il reste donc deux solutions

    - soit vous contacter une agence (ou un guide) depuis la France et vous lui demandez de faire les démarches pour vous : toutes, à ma connaissance, acceptent ; beaucoup le font "gratuitement", quelques-unes mentionnent un coût d'environ 10$/personne pour un groupe. 

    - soit vous faites les réservations dès votre arrivée au Costa Rica pour un trek en fin de séjour : si vous ne pensez rester que 15 jours, vous risquez de ne pas trouver de place (le nombre d'entrées dans le Parc étant contingenté) surtout en Juillet-Août ; par contre, pour un voyage de 3 semaines-un mois, vous ne devriez pas avoir de souci. Par ailleurs, placer ce trek en fin de séjour, vous laisse le temps de vous acclimater, ce qui n'est pas négligeable vu la chaleur et l'humidité à Osa. 

    DEPUIS LA FRANCE

    * Envoyer un mail à : pncorcovado@gmail.com (vous pouvez l'adresser directement à Jéssica MATA MIRANDA) pour avoir la liste complète des guides accrédités par l'Institut Costaricain du Tourisme pour travailler sur la péninsule d'Osa ; c'est un gage de sérieux pour éviter les petits malins qui s'improvisent guides... Cette liste mentionne leur n° de téléphone et leur mail ; vous pouvez donc les contacter, leur demander leurs disponibilités et un devis suivant ce que vous voulez faire (nombre de jours, de personnes, trajet envisagé...). Cela vous permet de sélectionner une agence (ou un guide) avant votre arrivée au Costa Rica. 

    * Vous pouvez aussi appeler le (506) 2725-5036, 2735-5036 ou le 2735-5580 : c'est l'Administration du Parc ; ouverte tous les jours de 7h à 16h mais attention ! cela correspond à 15h-minuit (heure d'été en France) ou à 14h-23h (heure d'hiver) et leur poser (en espagnol ou anglais) toutes les questions qui vous préoccupent. Sur leur site  www.sinac.go.cr dans la partie "Programa de turismo en areas silvestres protegidas", vous trouverez pas mal d'infos. Il est enfin possible de les contacter par mail à : acosa.programaturismo@sinac.go.cr  

    Pour contacter la nouvelle structure qui gère l'hébergement à La Sirena, appelez le (506) 2735-5525 ou envoyez un mail à reservaciones@adicorcovado.org 

    * Pour avoir directement la version imprimable de la brochure Corcovado : http://issuu.com/sistemanacionaldeareasdeconservacio/docs/corcovadoisuu 

    AU COSTA RICA

    * Contacter l'Administration du Parc au 2735-5036 ou par mail à : pncorcovado@gmail.com pour leur indiquer quel(s) jour(s) vous souhaitez passer dans le Parc, les nuits d'hébergement et les repas dont vous avez besoin. Ils vous enverront le bulletin de réservation correspondant ; vous le complétez et le renvoyez à la même adresse. Ils vous envoient ensuite un bulletin de prépaiement : vous allez au Banco Nacional de Costa Rica pour régler les somme dues : en liquide, pour les droits d'entrée (15$/jr actuellement), par CB pour l'hébergement et les repas. 

     

    Pour contacter les autres agences ou guides de cet article

    * William MORA GOMEZ : tél. 8345-3378. Mail : wwwwbbb@gmail.com

    * Vilmar LOPEZ LOPEZtél. 8598-9633. Mail : vilmarlopez62@hotmail.com 

    * Agence Toucan traveltel. 6098-7616. Mails : info@toucan-travel.com , toucantravel@gmail.com , 24hcostumerservice@toucan-travel.com 

    SENTIERS à LA SIRENA 

    - Rio Claro : 6 kms. 4h. 

    - Corcovado : 6 kms. 3h. 

    - Espaveles : 2,5 kms. 1h. 

    - Guanacaste : 2 kms. 1h. 

    - Naranjo : 1,5 km. 0h30. 

    - Sirena : 1 km. 0h30. 

    - Rio Pavo : 4,5 kms. 2h. 

    - Playa : 2 kms. 1h. 

              Remarques

    * Ce sont les temps et distances affichés à la station des gardes forestiers de la Sirena. 

    * Les sentiers le bord de la plage peuvent être impraticables à marée haute

     DISTANCES entre LA SIRENA et les autres stations

    * La LEONA > La SIRENA : 16 kms, 7h. 

    * La SIRENA > Los PATOS : 20 kms, 9h. 

    * San PEDRILLO > La SIRENA (par la plage) : 24 kms, 11h. 

          Infos relevées sur le site MINAET, ACOSA et SINAC. 

    A propos du tapir

    - Le petit naît rayé ; ses rayures disparaissent au bout de 8 mois.

    - Le tapir ne voit pas très bien mais a une ouïe et un odorat développés.

    - Le mâle marque son territoire par des jets d'urine.

    - Le tapir contribue à la dissémination des plantes : après avoir  ingurgité fruits et graines, ses déjections se répandent un peu partout. Un guide m'a affirmé que certaines plantes ne pouvaient se reproduire que si leurs graines passaient par l'estomac de Sieur tapir...  

     

     


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  • Cette année, c’est le Nicaragua que j’ai choisi pour aller renouveler mon autorisation de séjour touristique au Costa Rica ; souvenez-vous ! je vous ai déjà expliqué que pour rester longtemps dans le pays c’est beaucoup plus simple qu’en Europe : il suffit de sortir trois jours du pays pour pouvoir y séjourner trois mois de plus au retour… Facile ! Vous avez bien compris, maintenant ? C’est la dernière fois que je vous l’explique… 

    Innovation : on y est allés en voiture pour ne pas être tributaires des trajets et horaires de bus ; par contre, cela a allongé les temps de passage à la frontière : la bureaucratie est reine au Nicaragua (il faut prouver qu’on est bien le propriétaire du véhicule et on est obligés de prendre une assurance supplémentaire nicaraguayenne en entrant ; fouille du coffre et des valises en sortant). Petit conseil : des deux côtés de la frontière, des personnes (retraités ou chômeurs) vous proposent leurs services pour passer plus facilement avec votre voiture ; ils savent exactement dans quel ordre faire les démarches et, tels des poissons dans l’eau, vous conduisent de bureau en bureau pour obtenir les tampons salvateurs. Il ne vous en coûte que quelques centaines de colons et une poignée de córdobas : une bricole pour vous, un peu de beurre dans les épinards pour eux.  

     

     

    Notre point de chute au Nicaragua a été le port de San Juan del Sur : à la haute saison, sa plage renommée est envahie par tous ceux qui veulent « rôtir » au soleil… Mais en Février, nous n’étions pas nombreux à avoir choisi cette destination ! En fait, elle ne mérite pas qu’on y reste plus d’un jour ou deux si on ne fait pas d’activités nautiques. 

    Vous pouvez monter jusqu’au Christ dominant la ville, si cela vous intéresse…y monter à pied même (pour faire pénitence ? ) ; reste qu’on est loin de la majesté de celui du Corcovado dans la baie de Rio ! 

    Aller prendre un café à la TOSTALERIA : pourquoi pas ?  En flânant dans le coeur de cette petite ville tranquille, vous ne pouvez qu’être attiré par les effluves s’échappant de cette échoppe où l’on torréfie le café ; l’endroit est très « couleur locale » et accueillant. 

    Embarquer sur un voilier ou un bateau à moteur pour aller voir les baleines ? On aurait bien voulu, mais ce n’était pas la saison… on a seulement appris que l’association ELI-scientific organisait ce type de sortie en mer. 

     

    Granada nous a beaucoup plus impressionnés. C’est une vieille ville plus au nord en direction de Managua, la capitale, avec un centre très beau : maisons coloniales avec patios et fontaines (on en a visité une), façades colorées, petites rues pittoresques.  

    Pérégrinations dans le Nord-Ouest.

    Elle s’est construite au bord du Cocibolca, le grand lac d’eau douce du Nicaragua ; à partir de son port, on est partis faire une balade en bateau entre les îles de Grenade : la plupart sont minuscules (l’ancienne Présidente du pays, Violetta Chamorro, a même construit sa résidence secondaire à cheval sur deux îlots) ; elles appartiennent à des particuliers qui en ont fait un restaurant, un hôtel,… beaucoup sont la propriété d’étrangers. 

    Sa cathédrale vaut le coup d’oeil : un peintre local est en train de réaliser des fresques religieuses de toute beauté sur ses voûtes : l’arche de Noé, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre, … le style en est naïf, les couleurs… exubérantes.

    Fresque de la cathédrale de Granada.

    Par un escalier abrupt, on est montés en haut du clocher ; la corde permettant de sonner les cloches est à portée de main, qui vous tente ; n’en faites rien ! il vous en coûterait 500$… 

    Sur la route du retour, de gros 4x4 noirs aux vitres teintées ont doublé tout le monde dans un concert de klaxons : il se dit que cette façon de se comporter sur la route est la marque de l’oligarchie au pouvoir… 

    Rappelons que, durant toute l’année 2018, la population a manifesté contre la dérive autoritaire du gouvernement d’Ortega, que la police et les milices pro-gouvernementales « ont tiré dans le tas » sans états d’âme (325 morts fin 2018…) et que des journalistes qui se hasardaient à couvrir les « évènements » ont été emprisonnés. Mi-2019, on ne peut toujours pas dire que la situation est redevenue « normale ». 

     

     

    SANTA ROSA

     

     

    De retour dans notre paisible Costa Rica, on en a profité pour visiter le Parc National de Santa Rosa qui se trouve à quelques dizaines de kms de la frontière nicaraguayenne. 

    C’est une zone de forêt tropicale, mais sèche, créée dès 1971 et qui s’étend sur 10400 ha. Il y fait très chaud : ne pas négliger de se couvrir (chapeau, casquette, béret, foulard… peu importe ; un pantalon plutôt qu’un short ou un robe, des manches longues ; une bonne couche de crème solaire sur tout ce qui reste exposé) et garder une gourde bien fraiche à portée de main. 

    Pour le pique-nique de la mi-journée, on dispose de tables rustiques sous de grands arbres majestueux ; mais, attention ! ils abritent aussi beaucoup de singes capucins… être vigilant pour ne pas se faire dérober nourriture ou affaires personnelles. 

    Pérégrinations dans le Nord-Ouest.

    Les sentiers sont très bien aménagés : revêtement en graviers tassés (qui ne font pas de bruit quand on marche, c’est important pour l’observation des animaux), presque plats, larges (on peut les utiliser avec un fauteuil pour handicapé) ; des zones avec bancs à dossier ont été disposées tout au long des parcours principaux pour pouvoir se reposer. 

    Près de la partie administrative, ce Parc possède aussi un Centre de Recherche où des étudiants viennent régulièrement se former. On a pu observer dans cette zone une « cola blanca » (sorte de biche à queue blanche) avec ses deux faons, un carpintero (pic-vert), un faisan noir au bec jaune. 

    Sur les sentiers ouverts au public, on a entr’aperçu deux autres « colas blancas », discrètes et silencieuses, une couleuvre lovée dans le creux d’un arbre sec, un faucon, un agouti.

     

    Le Parc Santa Rosa est aussi un lieu de mémoire historique très important pour les Costaricains car il renferme la Casona, vieille ferme fortifiée où se déroula une bataille décisive pour le pays le 20 Mars 1856. 

    Pérégrinations dans le Nord-Ouest.

    Avant de vous la conter, quelques informations sont nécessaires sur le contexte de l’époque : Le Costa Rica n’est indépendant de l’Espagne que depuis une bonne trentaine d’années ; cette indépendance leur a été accordée par une lettre royale, aucun coup de feu n’a été tiré. Le pays, dont l’activité économique est presque exclusivement agricole, vit en paix. Sur sa frontière nord, le Nicaragua, ravagé par des luttes intestines, n’arrive pas à conserver un gouvernement stable. Plus au Nord, aux Etats-Unis, la conquête de l’Ouest n’est pas terminée (la première ligne ferroviaire transcontinentale n’atteindra le Pacifique qu’en 1867) ; pour passer de la côte est à la côte ouest, il est alors plus rapide de descendre, en diligence, jusqu’à l’embouchure du rio San Juan (frontière entre le CR et le Nicaragua), de remonter ce fleuve jusqu’au Cocibolca (= lac Nicaragua), de le traverser, d’aller à cheval jusqu’au port San Juan del Sur sur la côte pacifique pour y prendre un bateau qui remontera jusqu’à la partie ouest des Etats-Unis : autrement dit, toute une épopée pour l’époque ! On imagine déjà élargir le San Juan pour permettre aux gros bateaux de l’emprunter et ainsi simplifier le voyage depuis New-York. Bien sûr,  le contrôle de la zone intéresse les puissances locales ; c’est ainsi que la jeune nation américaine est amenée à soutenir les désirs de conquête d’un aventurier de l’époque nommé William WALKER. Celui-ci arrive au Nicaragua avec 300 mercenaires, soutient l’un des deux camps rivaux et prend le pouvoir en se cachant derrière un homme de paille. 

    Au Costa Rica voisin, on prend conscience du danger : “On est les prochains sur la liste ! se disent-ils”. Aussi, le Président appelle à la mobilisation : 9000 hommes répondent présents ; 2500 prennent aussitôt la route en direction de la frontière nicaraguayenne ; ils n’ont pas d’uniformes militaires, juste leurs vêtements de paysans, couverts de leur chapeau traditionnel à larges bords. Leur armement se résume à des sabres et de simples fusils ; ils récupèrent en route deux petits canons, plus pour faire du bruit… Après plus d’une semaine de marche, le 20 Mars 1856, un millier d’entre eux se heurtent à 300 mercenaires de Walker au lieu-dit Hacienda Santa Rosa. Si on en croit le journal de bord de Rafael MORA, Président en exercice et Commandant en chef de l’”armée” costaricaine, la bataille dure moins de 20 minutes, fait 26 morts et 19 prisonniers du côté “envahisseurs” ; les Ticos, quant à eux, déplorent 19 morts. Les Flibustiers (nom donné aux mercenaires de Walker) rebroussent chemin en débandade, la queue entre les jambes, certainement surpris de la résistance des Costaricains. 

    Pérégrinations dans le Nord-Ouest.

    Toutes proportions gardées, je ne peux m’empêcher de rapprocher cette bataille de Santa Rosa de notre Valmy à nous : un pays qui vient de reprendre en mains sa destinée ; une agression  étrangère qui lui refuse ce droit ; un combat héroïque qui scelle l’unité nationale. 

    Ironie de l’Histoire ? parmi les mercenaires de Walker, on dénombrait quelques Allemands et … Français ; quelle honte ! en espérant qu’ils n’étaient pas les descendants de ceux qui s’écharpèrent près du célèbre moulin… 

    Vous voulez savoir comment se finit l’histoire ? l’affreux Walker reste tapi dans les herbes hautes de l’autre côté de la frontière ; les valeureux Ticos l’apprennent et se remettent en chasse. Leur second affrontement a lieu dans la petite ville de Rivas. Les Flibustiers se sont retranchés dans le Meson, une maison fortifiée mais dont la partie haute est en bois. Les Costaricains se rendent vite compte qu’avec les moyens dont ils disposent il leur sera impossible de pénétrer à l’intérieur. Il faut donc faire sortir ses occupants en incendiant sa structure en bois. Les deux premières tentatives échouent mais la troisième, portée par le soldat Juan Santamaria, provoque l’embrasement du lieu ; il y laissera la vie, deviendra “héros national” et, accessoirement, donnera son nom à l’aéroport principal du CR. Et Walker dans tout ça ? comme bien souvent, le coupable ne traîne pas sur le lieu de ses forfaits… On ne finira par l’arrêter qu’en 1860, au Honduras ; il en était alors à sa quatrième tentative d’invasion de l’Amérique centrale. Les Honduriens le jugèrent illico presto, le collèrent au poteau d’exécution… et on n’en parla plus ! 

     

     

    GEOTHERMIE A LAS HORNILLAS 

     

    Quand on arrive dans le secteur de Las Hornillas, près du volcan Miravalles, on est frappé par le nombre de conduites métalliques de gros diamètre que l’on aperçoit ça et là dans la campagne : la zone est sujette à une intense activité volcanique ; on capte donc la chaleur disponible pour produire de la vapeur qui fait tourner des turbines électriques. 

    Las Hornillas est une ancienne finca qui avait mauvaise réputation : ses vaches faisaient pâle figure et leur lait ne sentait pas bon. Il existait quelques raisons à cela : la plus grande partie de ses prés se trouvaient dans le cratère d’un ancien volcan ; d’ailleurs, il suffisait d’être un peu attentif pour percevoir le clapotis de l’eau en train de chauffer quelque part ou voir fuser une fumée soudaine ; et puis surtout, depuis toujours, une odeur de souffre avait imprégné toute vie. Aussi, quand se présenta un acheteur pour sa finca, le propriétaire ne se le fit pas dire deux fois : il vendit le tout pour une bouchée de pain. 

    En fait, l’acheteur avait un projet bien différent : adieu, veaux, vaches, cochons, couvées ! Et bienvenue aux touristes… La couche superficielle du cratère a été enlevée pour laisser apparaître tous les endroits où clapotent les boues et où surgissent vapeurs et fumées ; un parcours a été créé passant au plus près des manifestations volcaniques sans que la sécurité du visiteur ne soit mise en danger. 

    Arrivé à la fin du parcours, vous pouvez vous enduire de boue de la tête aux pieds pour, parait-il, donner à votre épiderme une nouvelle jeunesse. En ce qui me concerne, quand j’ai découvert ma douce moitié ainsi parée, j’ai plutôt cru plonger dans un documentaire sur les rites guerriers des tribus amazoniennes...

    A la suite de cette séquence « boueuse », il vous reste, après une douche énergique et soigneuse, à vous plonger dans trois piscines de températures différentes : chaude, tiède, froide enfin, pour retrouver un aspect “présentable”. 

    Ceux que l’odeur de soufre et la vue de boues rebutent peuvent toujours trouver leur bonheur dans la forêt alentour : les sentiers bien tracés vous conduiront jusqu’à des ponts suspendus vertigineux que vous traverserez en toute sécurité ; la récompense est au bout du parcours : baignade dans l’eau fraîche de la cascade Escondida.   

     

     

    CATAMARAN SUR LE LAC ARENAL 

     

    Ce lac artificiel a été créé dans les années 60 et est la plus grande source d’électricité d’origine hydraulique du CR. Sur sa partie ouest, du côté de Tilaran, une entreprise du nom de Toucan Arenal organise des sorties sur le lac à partir de Puerto San Luis. Le bateau est un catamaran à moteur avec deux toboggans à partir desquels on peut plonger ; Il fait une étape au village Nuevo Arenal avant de passer près d’une île minuscule (qui était le sommet d’un colline avant que ne se crée le lac) pour enfin jeter l’ancre près de la rive où on nous sert le repas de midi préparé sur le bateau même. Pendant le retour, on peut lézarder sur le pont pour faire bronzette. En résumé, une journée qui n’a rien d’éreintante ! 

     

    INFOS PRATIQUES

    concernant chaque LIEU. 

     

    Las Hornillas : 400m au Sud et 2 kms à l'Est de la Centrale géothermique Miravalles. Fortuna de Bagaces, Guanacaste.

    Téléphone : 2100-1233, 2673-0918, 8839-9769. 

    manvolcano@hotmail.com

    www.hornillas.com

     

    Tucan Arenal : barrage du lac Arenal, La Fortuna. 

    Téléphone : 8393-9411, 8471-9595. 

    info@tucanarenal.com

    www.tucanarenal.com 

     

    Parc National Santa Rosa : site Patrimoine naturel de l'Humanité.

    Fait partie du SINAC (sistema nacional de áreas de conservación).  

    A 35 kms au Nord de Liberia et 24 kms au Sud de La Cruz. En roulant sur l'Interaméricaine, en direction du Nicaragua, l'entrée se trouve à gauche. 

    Horaires du Musée : 8h-11h30 et 13h-16h. 

    Horaires du Parc National : 8h-16h. 

    Services : cafeteria et hébergement (sur réservation), aire de camping, téléphone public (avec cartes Colibri et internationales). 

    Téléphone et fax : (506) 2666-5051. 

    ecoturismo@acguanacaste.ac.cr

    http://www.acguanacaste.ac.cr 


     


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