• VOEUX, AGUINALDO ET 'VIVRE ENSEMBLE"

           L’Amerlock qui s’est permis d’interpréter les écrits mayas s’est planté : les entrailles de la Terre ne se sont pas ouvertes sous nos pieds, nulle comète surgie du fin fonds de l’Univers ne nous a percutés et Sarkozy est resté quasi muet sur l’avenir de la planète… nous voilà donc, quelle chance ! repartis pour une nouvelle année.

     

            Que souhaiter au Monde ? à dire vrai, je n’en sais foutre rien ! la moitié va continuer à s’empiffrer en organisant des concours d’obèses pendant que l’autre va crever la dalle ; la moitié n’aura d’autre but que s’entretuer au nom d’un dieu invisible et muet avec les armes fournies par la partie la plus criminellement civilisée ; les duellistes "Fillon-Copé " ne cesseront de s’envoyer leurs boules puantes quotidiennes malgré tous mes appels au calme (Vous n’en avez pas eu vent ? pour une fois, j’ai essayé de faire dans la discrétion) !

     

           Par contre, à vous que je crois assez bien connaître, je souhaite en toutes occasions de ne pas en rester aux idées convenues (qui nous tentent tous plus souvent qu’à notre tour), de préférer l’humanité solidaire à la "réalité économique" (des injustices, économiques justement, chaque fois plus proches de nous devraient nous en convaincre), de trouver des raisons d’espérer plutôt que chercher des motifs de se taper sur la gueule. Bonne chance !

     

           Prendre un coup de soleil le 31 Décembre, vous trouvez ça original ? ma peau vous dirait seulement qu’elle en garde le souvenir cuisant. Et pourtant la journée avait plutôt bien commencé : nous trouvant à Esterillos, sur la côte Pacifique, j’avais décidé d’aller tôt prendre un bain zen dans ma piscine volcanique privée (Ceux qui ne pigent rien à ce que je suis en train de jacter peuvent aller jeter un œil aux archives de Février 2011). A 8h, sur cette plage, il n’y a pas grand’monde : l’inévitable petit gros qui souffle comme un bœuf en faisant son footing, la maman babacool (tendance Laurence L, pour ceux qui connaissent le spécimen) jouant dans le sable mouillé avec toute sa petite famille "parce que c’est bon pour la santé ", enfin le gars "qui n’est pas d’ici", passablement ridicule dans son short mode trop grand d’où sortent deux gambettes inhabituellement blanches sous ces latitudes. Me voilà donc faisant la planche dans une eau fraîchement sortie de la nuit ; mon champ de vision empli par le ciel, de l’eau dans les oreilles, je devine les sons plus que je ne les entends ; le soleil n’est pas très haut sur l’horizon, il ne doit pas encore faire très chaud. Le temps s’écoule tranquillement. Je rêve. Quand je sors de l’eau un peu avant 10h, je me dis simplement qu’il est temps de rentrer car je n’ai pas apporté de crème solaire. Vers midi, Mayela me regarde bizarrement : "Toi, tu as attrapé un bon coup de soleil ! ". Morale de l’histoire :

    « Si tu vas à Esterillos,

    n’oublie pas ta crème solaire,

    même le matin très tôt,

    même au fond de la mer ».

            Au fait, vous, c’est peut-être sur les pistes de ski enneigées que vous avez pris votre coup de soleil…

            En fin d’année, ici, un des sujets principaux de conversation est "l’aguinaldo", c’est-à-dire le 13è mois. Il est payé à toutes les personnes qui reçoivent un salaire, qu’elles soient dans le public ou le privé, mais aussi, originalité ! aux retraités, aux femmes et aux enfants qui touchent une pension alimentaire, aux personnes qui perçoivent une aide de l’Etat (handicapés, par exemple) ; de fait, les seuls non concernés sont les artisans travaillant à leur compte, les professions libérales non organisées en cabinet. Si votre patron fait des difficultés pour vous payer ce qu’il vous doit (entre le 1er et le 20 Décembre), vous pouvez le dénoncer au Ministère du travail qui n’a pas l’habitude de plaisanter avec le sujet. A la même période, les banques expliquent aux gens, dans des spots télévisés, comment doit être calculé leur aguinaldo et comment le gérer. Pour ceux qui ne goûtent guère la foule des grands jours dans les magasins, mieux vaut s’y prendre avant Décembre pour leurs cadeaux de Noël, sinon c’est la cohue assurée ! Autre originalité concernant les salaires costaricains : l’épargne scolaire. De Mars à Janvier de l’année suivante, chaque mois une petite partie du salaire de toute personne qui travaille est versée sur un compte spécial de l'Etat (Cette somme correspond grosso modo à l'augmentation salariale prévue pour l'année suivante) ; l'argent épargné est versé début Février pour acheter vêtements et matériel scolaire. En cas de divorce, le parent qui n’a pas la charge des enfants doit reverser son épargne scolaire à son ex-conjoint. Bien que très paternaliste, cette loi a été bénéfique : l'Etat utilise l’argent économisé comme trésorerie (pour mettre de l'huile dans les rouages) et les parents, en fin de compte, ont tous les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. C’est ainsi que le petit Costa Rica peut s’enorgueillir d’avoir un niveau scolaire comparable au nôtre, ce n’est pas si fréquent dans la région !

           Si on reste au niveau de l’éducatif, du "vivre ensemble", une façon de se comporter qui devient majoritaire ici m’avait fortement surpris quand j’ai commencé à vivre avec Mayela. Lorsque nous nous trouvions dans une administration et que l’employé s’activait pour faciliter nos démarches, si la serveuse au restaurant se montrait efficace et discrète, quand la vendeuse du supermarché nous trouvait en un clin d’œil le produit que nous cherchions depuis des plombes, Mayela leur demandait toujours leur prénom et poursuivait la conversation en l’utilisant à maintes reprises. Comme je lui faisais remarquer que pour ma mentalité d’Européen cela paraissait trop familier, elle m’expliqua que cette habitude de plus en plus répandue au Costa Rica avait pour but de montrer à ces personnes (que généralement on ne « voit » pas, malgré leur présence indispensable) qu’elles étaient quelqu’un et remplissaient leur rôle de façon tout à fait satisfaisante ; on fait alors précéder le prénom par "Don" ou "Dona". Dans le cas contraire (vous tombez sur une serveuse revêche ou un employé qui n’a pas envie de se remuer le popotin), alors là vous pourrez l’appeler par son nom précédé d’un sonore "Señor" ou "Señora" : à la seconde même, la personne aura tout compris. Cette utilisation sympathique du prénom n’est pas à confondre avec les "mi amor", "mi rey", "mi reina", sans parler des "papi", "mami" et "mamita" que débitent à longueur de phrases, et de manière déplacée, les vendeurs de loterie, les mécaniciens et autres plombiers… et qui agacent de plus en plus de gens ici. A bon entendeur, salut !

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  • Commentaires

    1
    Eveuxmarc
    Samedi 12 Janvier 2013 à 23:01

    Hello les amis,

    Quel plaisir de vous lire..!!! c'est un rayon de soleil qui vient éclairer notre grisaille ambiante... Pierre a si bien dit les choses.. que je me sens maladroit pour vous souhaitez de continuer 2013 sur votre lancée avec les clés du bonheur que vous avez trouvées..

    Je vais me répéter mais votre blog est une véritable évasion texte et photos et un appel au rêve.. merci de nous le faire partager .

    Profitez de la vie et de ce pays, petit paradis sur terre, dont le vivre ensemble semble être une réalité trop rare ici-bas...

    Bien amicalement à vous deux .. au plaisir de se revoir.

    Marc et Monique  Breuil

    2
    Louisette02
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 23:46

    Bonsoir belge. superbe ce pays , j'ai une amie Sud africaine qui réside au EU et qui compte partir dans cette région à sa retraite, elle y fait construire une maison.

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