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Blog d'un Français qui, grâce à sa compagne costaricaine, découvre ce pays et vous le raconte,vivre au Costa Rica,couple mixte,protection de la nature,tourisme des seniors,randonnées en Amérique centrale,culture,réserves naturelles et parcs nationa

Cerro Pittier ou Altamira (Biolley) pour accéder au Parc de l'Amitié ?

       Le plus grand Parc du Costa Rica est celui de l'Amitié qu'il a créé conjointement avec le Panama voisin ; c'est donc aussi un Parc International. Situé dans la Cordillère de la Talamanca, l' accès en est difficile et donc peu de gens vont le visiter : nous avons eu l'occasion de le vérifier...

     Après avoir étudié la carte, nous avons décidé d'y pénétrer par la région de San Vito (Une autre porte d'entrée possible se trouve près de Buenos Aires : oui, je le constate régulièrement, les Ticos ont la drôle d' habitude de donner des noms étrangers à leurs bourgades : on a ainsi une Managua, une Suiza, une Cartago, une Londres... je n'ai pas encore trouvé de Paris, mais je ne désespère pas !). Revenons à nos moutons : San Vito est une petite ville sympa près de la frontière panaméenne qui fut créée de toutes pièces par des immigrés italiens après la Seconde guerre mondiale ; dans son unique musée, des photos racontent l'épopée : on y voit notamment des véhicules mi-camions mi-tracteurs se frayer un chemin à travers montagne et forêt après que des hommes armés de pioches et de pelles aient fait un semblant de terrassement. Aujourd'hui, merci aux Anciens ! la route est de toute beauté : depuis la vallée du fleuve Terraba, elle monte en se coulant dans le relief ; ici, pas de tunnel ou de pont qui viennent raccourcir le trajet ; on serpente d'une colline à l'autre en s'élevant tranquillement jusqu'au point le plus élevé ; et alors là est la surprise : vous pensiez arriver à un col, et c'est une épine dorsale ! de chaque côté, vous apercevez une vallée, ample à gauche, plus resserrée à droite, et la route qui file devant vous épousant la crête ... Paysages magnifiques : on en prend plein la vue ! et cette impression de chevaucher la montagne... génial !

       A San Vito, on cherche désespérément l'Office du Tourisme avant d'apprendre qu'il n'y en a pas... On se rabat sur la Mairie : bonne idée, on nous oriente vers la chargée de l'environnement. On lui explique qu'on veut aller marcher dans le Parc de l'Amitié et que l'on souhaite trouver un hébergement le plus près possible de l'entrée du Parc. Pas de problème, elle en connaît un qui lui est contigu : rustique mais avec une vue splendide et, dit-elle, "Vous pouvez y monter avec votre Tucson" (qui n'est pas un 4x4). La miss, elle a raison pour le premier quart d'heure : route asphaltée grossièrement, pas de problème. C'est après que ça se complique : on rencontre d'abord une zone de gravillons ; il faut rouler doucement, sinon ça gicle de tous les côtés dans un boucan d'enfer mais, bon, ça passe. Ensuite, ça se corse avec des pierres énormes au milieu du chemin : on les contourne quand on peut sinon, tout doucement, on les escalade, on passe par-dessus en priant pour que rien ne touche ! On traverse une rivière : heureusement, il n'a pas plu depuis plusieurs jours...  Maintenant, il va falloir sortir de cette vallée profonde : la pente est impressionnante ; souvent, le Tucson est à la limite de ses capacités ; surtout, ne pas s'arrêter, ne pas caler, sinon on est bons pour redescendre en marche arrière jusqu'au fond du "trou" ! Finalement, vaille que vaille, ça passe ; il ne nous reste plus qu'à dégringoler de l'autre côté, de préférence en douceur ; on aperçoit déjà notre hébergement, el Hospedaje del Cerro Pittier.  N'importe comment, la piste ne va pas plus loin ! On a royalement fait 27 kms en plus de deux heures : on est au bout du monde.

Paysage pres du Cerro Pittier

         Yamileth et Olivio nous accueillent dans le petit paradis coloré qu'ils se sont créé à 1500m d'altitude après beaucoup d'années de travail. Quand on leur raconte par où on est passés pour venir jusqu'à eux, ils marquent leur surprise : il existe un chemin plus court et moins risqué qui permet de contourner la dernière montagne escaladée ; à San Vito, ils ne semblent pas le connaître puisqu'on a suivi scrupuleusement leurs indications... Leur propriété est collée contre le Parc International de l'Amitié ; elle est constituée d'une grande cuisine campagnarde indépendante, d'un lodge en bois de deux étages où peuvent loger seize personnes avec tout le nécessaire (cuisine, salles de bain, wc, tv, Internet), d'une maisonnette, sans cuisine, pour deux personnes, le tout posé sur une plate-forme dominant la vallée. Un grand jardin agrémenté de fleurs permet de subvenir aux besoins des visiteurs.

Fleur dans le jardin de Jamilet et Olivio

         L'évolution professionnelle de ce couple de Ticos d'une cinquantaine d'années est typique de ce que sont capables de faire les Costaricains pour s'en sortir. Tout jeune, Olivio, qui vivait tout près avec ses parents, s'en fut défricher la forêt pour créer sa propre finca ; c'était alors une pratique courante. Quand le gouvernement décida de créer le Parc International de l'Amitié, il y inclut la petite propriété d'Olivio mais compensa cette perte en lui attribuant plusieurs dizaines d'hectares inexploités en dehors de son périmètre. Le couple mit alors toute son énergie dans l'élevage de vaches et de porcs. Au fil du temps, de plus en plus de Ticos venaient visiter le Parc de l'Amitié, mais ils ne trouvaient rien pour se restaurer à proximité ; Yamileth saisit l'occasion pour ouvrir un petit resto sur un de leurs terrains jouxtant le Parc et Olivio eut l'idée de créer un élevage de truites et de tilapias en récupérant l'eau qui sourt de toutes parts. Les Ticos de la région prirent l'habitude d'y venir en fin de semaine : balade dans le Parc, séance de pêche au soleil, dégustation du poisson en famille ou entre amis, tout était réuni pour passer un bon moment. Voici cinq ans, le fils du couple prit la succession de son père pour gérer la finca et Olivio put se consacrer pleinement à la construction du lodge et au développement du jardin. Aujourd'hui, la seule chose qui leur manque pour permettre à plus de gens de leur rendre visite, c'est une route digne de ce nom, mais cela n'est pas de leur ressort...

Parc de l'Amitié prés du Cerro Pittier

       Le premier jour de notre séjour, Yamileth nous propose d'aller randonner dans le Parc jusqu'à un rio qui le traverse et de s'y baigner ; l'idée nous séduit. Nous marchons depuis à peine vingt minutes ; notre guide soudain s'arrête pour nous montrer des traces au sol : celles qu'un tapir a laissées durant sa sortie nocturne ; en poursuivant notre chemin, nous retrouvons par-ci par-là les mêmes empreintes, plus ou moins marquées suivant la nature du terrain. Puis d'autres traces apparaissent, plus légères : elles nous sont presque familières, comme celles d'un (gros !) chat : Yamileth précise qu'il s'agit d'un puma ! Un peu plus loin, les empreintes du tapir s'enfoncent dans la boue puis virent à 90 degrés en direction du taillis où elles disparaissent : on ne saura jamais s'il a réussi à échapper au félin... Les singes carablancas que nous apercevons ensuite en haut des arbres semblent plutôt d'humeur joueuse, mais mieux vaut ne pas trop s'y fier : parfois, quand vous êtes tout à votre admiration béate de leurs mimiques rigolotes, l'idée leur prend de vous pisser dessus ! Nous passons notre chemin. Au bout du sentier, très bien entretenu, nous arrivons au rio promis : sous des frondaisons exhubérantes, coule en cascade une eau tonique parmi un amoncellement de roches : la lumière du jour donne à l'endroit une couleur vivifiante. Yamileth s'y plonge ; Mayela la suit avec un peu d'appréhension quant à la température de l'eau ; je reste prudemment au bord : il faut bien quelqu'un pour immortaliser le moment en photos !

Le rio de Jamilet

       Le lendemain, direction la cascade, toujours accompagnés de Yamileth. Au Costa Rica, les cascades, ce n'est pas ce qui manque ! celle-ci a la particularité de faire un boucan du diable car l'eau tombe sur de nombreux rochers. Durant la randonnée, notre guide nous confie que, de temps en temps, ils ont des envies d'ailleurs, ce qui est bien normal après tant d'années de travail ; ils laissent alors la gestion de leur lodge et toutes ses dépendances pour 1 000 $ par mois à ceux que cela intéresse.

         Après avoir fait part à nos hôtes de notre désir de connaître la deuxième entrée du Parc pour la région, Altamira, Olivio nous indique brièvement le chemin du haut de sa montagne. Les cinq premiers kms se passent  sans problème ; après, c'est une toute autre histoire : aux difficultés mentionnées dans l'épisode précédent s'ajoutent maintenant les ornières ; il n'est pas rare qu'elles atteignent cinquante cm de profondeur : mieux vaut ne pas mettre une roue dedans ! Mayela marche alors devant la voiture et me guide dans les passages difficiles car j'apprécie mal la largeur du véhicule : entre deux ornières, il ne nous reste parfois que dix cm de chaque côté pour passer. Le cauchemar dure bien cinq kms, avant de retrouver une piste plus facile. Enfin, relativement : j'allais oublier la pente terminée par un virage ; il a fallu que je m'y prenne à deux fois ! Ce jour encore, on met 2h pour faire 25 kms, pas de quoi se vanter !

         Quand vous arrivez à la communauté d'Altamira (district de Biolley), vous ne pouvez pas rater l'hébergement que les femmes de la région ont créé (Association ASOPROLA : 2200-5355) : on voit d'abord comme une espèce de champignon géant qui a poussé le bord de l'unique rue du village (c'est en fait l'arrêt de bus ! ).

Entree de l'hebergement d'ASOPROLA

      Plus en retrait, dans la verdure, on distingue la construction principale : elle aussi semble originale ; il s'agit de la salle à manger organisée autour du foyer de la cheminée ; les colonnes, les tables et les sièges ressemblent à des sculptures baroques tapissées de mosaïques dans le style espagnol de Gaudi ; alentour, on aperçoit des réalisations mêlant pneus usagés, bouteilles multicolores et galets de rivière peints ; plus tard, on découvrira que tout ceci est l'oeuvre de Pancho, un artiste local, bien aidé par les jeunes volontaires qui viennent, attirés par l'esprit du lieu : solidarité, conscience environnementale et recherche d'une démarche personnelle originale. Les nanas de cette association semblent avoir un sacré tempérament : elles organisent la production de café (en n'utilisant qu'un compost local pour fertiliser le sol), de confitures avec des fruits produits sur place, de yaourts et de glaces provenant du lait collecté dans les fincas environnantes ; elles gèrent des serres permettant de reboiser des terrains abandonnés avec des espèces natives ; elles collectent et vendent des objets artisanaux réalisés sur place en matériaux recyclables ; et ne craignent pas d'employer des hommes quand ils peuvent leur être utiles...!

              Milton nous a emmenés dans son vieux pick-up Toyota pour rejoindre l'entrée Altamira du Parc de l'Amitié ; et on a bien fait de louer ses services : notre Tucson n'aurait jamais franchi les trois kms qui nous en séparaient... Depuis le poste des gardes-forestiers, partent deux sentiers : celui dit des 'Géants de la Forêt" (que nous avons fait) et celui de "La Vallée du Silence" (35 kms aller-retour ; 2-3 jours de marche). Grâce à la petite documentation qui vous est remise, vous apprenez à reconnaître, au cours de votre randonnée, le "barbasco" (plante dont la sève toxique permettait aux Indigènes de pêcher), le guarumo (le paresseux rafole de ses grandes feuilles comme somnifère), la platanilla (qui sait s'y prendre pour attirer les colibris), le bejuco dont on fait des paniers (ses lianes partent du sol pour atteindre le sommet des arbres), enfin l'ancêtre de la forêt, contemporain des mamouths, apparu alors que les montagnes proches étaient encore couvertes de glace !

Sentier des Geants de la forét á Altamira

           Par chance, le retour à la "civilisation" se fit par une piste plus "normale" : peu de pierres, presque pas de trous au milieu du chemin, le revêtement est la plupart du temps fait de gravillons ; facile à négocier dans le sens de la descente (Altamira > route San Vito-Paso Real), cela reste à vérifier pour un véhicule ordinaire dans le sens de la montée...

          EPILOGUE (en guise d'avertissement) : au retour, sur une route "on-ne-peut-plus-correcte", le levier du changement de vitesse est soudain resté bloqué entre la 3è et la 4è... Dépanneuse. Verdict du mécano : usure prématurée de l'embrayage (40 000 kms) pour utilisation inadéquate du véhicule ! autrement dit, on n'aurait jamais du emprunter de telles pistes. Rétrospectivement, on se dit qu'on a eu de la chance de ne pas casser  à flanc de montagne, loin de tout garage...

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M
Grand Merci! Muerra Zabel
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M
Bonjour<br /> On est un groupe de 6 Suisses qui veulent monter le Cerro Pittier. Comment contacter le Hospedaje de Cerro Pittier? Je ne veux pas contacter trivago ou qqch comme ça.<br /> Merci de votre aide!<br /> Muerra Zabel Suiza
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J
Bonjour José-Maria et Mayela, j'ai lu avec plaisir vos articles sur votre Costa Rica.. <br /> Différents des autres blogs.. et très sympathiques.. comme vous sans doute..<br /> Je prépare un voyage au Costa Rica.. un mois au moins.. et je veux apprendre l'espagnol.. qui sait qui sait .. comme José Maria vais-je revenir avec un amoureux??<br /> j'aimerais avoir vos conseils pour un voyage qui me ferait connaitre les gens du pays, apprendre l'espagnol dans une famille et me promener en randonnée. Je voyage seule. j'ai 60 ans, je dessine et aime croquer les gens.. je n'aime pas les villes ni les touristes.. enfin.. je suis souriante et enthousiaste..<br /> merci de me donner quelques conseils.. et peut être un moyen de communiquer avec vous.<br /> Julie Poirier du Québec<br />  
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C
Parcours hors des sentiers battus qui donne envie. J'espère aller tester en juillet prochain.<br />  <br /> Alain Basset
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