Bonjour à Tous !
Me voici de retour au Costa Rica pour la 2è fois cette année (Pour ceux qui auraient raté l' épisode précédent, j'y suis venu en Février-Mars de cette année ; entre autres découvertes, j'y ai fait la connaissance de Mayela, une Costaricaine récemment retraitée ; elle est venue passer 3 mois et demi en France pendant l'été ; à mon tour de venir ici pour passer l'hiver au chaud : jusqu'au 2 Mars ! ).
Pour venir ici, le plus simple, si on ne veut pas passer par le territoire américain et ses tracasseries diverses et variées, c'est de faire escale à Madrid ; de là, il faut 11h pour atteindre San Jose, la capitale du Costa Rica. Mais cette fois, comme si ça ne suffisait pas, on a attendu 1h dans l'avion qu'une piste se libère : comme il pleuvait à torrents, les avions prenaient plus de temps pour se mettre en place et décoller ; à la fin du vol, à l'approche des Caraïbes, comme ça tanguait pas mal (en ce moment, il y a encore quelques tempêtes tropicales), le pilote a décidé de faire un petit crochet par le nord du Venezuela (une heure de plus). Malgré ce retard, ma "Julie" était encore là pour me réceptionner.
Ici, c'est la fin de la saison des pluies ; cela ne veut pas dire qu'il ne pleut plus, mais moins (généralement en fin de journée) ; il y a quelques jours on a même "essuyé" une tempête tropicale : impressionnant ! des paquets d'eau qui tombent, des chenaux qui plient (réellement) sous le poids de l'eau, le sol qui ne peut plus absorber l'eau alors le niveau monte inexorablement ; on se surprend à "prier" pour que ça s'arrête : le rythme baisse soudain, quelques instants, puis ça repart de plus belle ! Normalement, ça ne devrait plus nous arriver car on entame la saison dite "sèche", celle qui voit arriver les flôts... de touristes.
Touriste, je ne le suis plus grâce à Mayela ; en raison de ce nouveau statut, les premiers jours ont été consacrés aux visites dans la famille et aux amis qui voulaient voir le "Français"; j'espère que j'ai donné une bonne image mais ce n'est pas facile, avouez-le : il faut bien parler espagnol (sinon, ils vont se dire "Que fait Mayela avec un type pareil ?) ; il faut comprendre ce que les uns et les autres vous disent avec parfois des accents très différents (sinon cela vous donne un air de demeuré qui fait peine à voir) ; il faut être capable d'avoir un avis éclairé sur les lieux à visiter en France (facile, ça ne manque pas), sur la cuisine (plus difficile : je ne suis pas Jean-François Viret ), sur la politique de Sarko (là, je reconnais, je n'ai pas su l'expliquer...).
Je suis venu avec un minimum de vêtements avec l'idée que ce serait plus facile d'acheter ici les habits qui correspondent à la température et au style de vie du pays : j'ai bien fait ; on trouve vraiment de tout, de la qualité courante comme de la très bonne ; beaucoup viennent de Chine et des Etats-Unis ; je m'attendais à des prix plus bas (ils ne sont qu'à -25%, au maximum, par rapport à la France).
Les élèves costaricains viennent de commencer leurs vacances d'été qui se termineront autour du 20 Février. Le système d'éducation (public et privé) fonctionne très bien ici : 3 % d'analphabètes seulement, comme en France !
En ce moment, l'activité agricole principale est la récolte du café : elle a commencé en Novembre et se termine courant Janvier : avec Mayela, on doit aller y participer une journée : je vous raconterai (j'en ai déjà mal au dos !).
Ici, les vins que l'on boit sont chiliens (très bons), californiens ou sud-africains (pour les plus aisés) ; quant aux vins français, Mayela dit qu'ils sont hors de prix (je vais en chercher et vous ferai un essai comparatif type "1 seul Consommateur").
Moins d'une semaine après mon arrivée, j'ai commencé un jardin : trouver une terre si disposée à produire ( eau, soleil, texture) et ne pas chercher à voir "ce qu'elle a dans le ventre" me semblait rigoureusement impensable. Malheureusement, ces deux dernières annés Mayela n'avait pas pu entretenir son terrain comme il convenait suite à un accident du travail ; il a donc fallu défricher. Vu le temps, on fait cela bras et mollets à l'air, normal ; mais si on n' aime pas l'anti-moustique (vous trouvez pas que ça sent mauvais ce truc-là ?) on sert de supermarché aux moustiques ! Au bout de 3-4 jours de ce régime, une de mes gambettes a commencé à enfler ; direction pharmacie > pommade aux anti-biotiques et repos obligatoire pendant deux jours. En fait, ce qui crèe des ennuis ce n'est pas la piqûre de la bestiole mais le fait qu'immanquablement on se gratte et que des ongles qui ont tripatouillé la terre sont les meilleurs VRP des microbes en tous genres. Morale de l'histoire : "A quelque chose malheur est bon" : maintenant, je mets le truc qui pue...
Pour ce qui est des sorties "touristiques", on a seulement fait une excursion à Limon, sur la côte atlantique : c'est à 175 kms de San Jose, la capitale, mais il faut bien 3 heures et demie avec un bon 4x4 pour y arriver en bon état : camions type Trucks amerlocks qui se comportent comme s'ils étaient seuls sur la route, éboulements dus aux pluies diluviennes qui réduisent le passage à une seule file, brouillard de la "forêt de nuages" qui vous oblige à rouler au pas. Mais quand vous arrivez c'est une vision de paradis : plages et soleil bien sûr, mais aussi oiseaux de toutes les couleurs, végétation exhubérante et rythme de vie correspondant. Mon seul regret c'est de ne pas avoir pu poser pour la photo avec le célèbre "paresseux" : c'était son jour de sortie au zoo humain voisin...
Mon apprentissage de la pratique agricole du pays suit son petit bonhomme de chemin : depuis quelques jours, je sais récolter un régime de bananes sans me le prendre sur la figure (c'est tout un art ! et vital quand on sait que cela pèse entre 10 et 20 kg ...) ; par la même occasion, le frère de Mayela m'a initié à l'abattage et à la découpe d'un bananier que la tempête (voir plus haut pour les étourdis !) avait à moitié plié : vous le saviez certainement, vous qui êtes des puits de science, le bananier est gorgé d'eau, ce qui facilite le travail qui se fait ... à la machette !
Ici, la durée du jour est pratiquement égale à celle de la nuit toute l'année et le décalage horaire avec la France est de 7 h : il vaut mieux faire attention quand on téléphone à la famille ou aux copains ...
Je termine par une info de la plus haute importance en ce moment pour les Costaricains, et dont on ne vous informe certainement pas en France : le Nicaragua voisin s'est approprié depuis fin octobre une île "stratégiquement utile pour la protection de la nature" et, comme le Costa Rica a supprimé son armée depuis 1948, il a de la peine à faire valoir ses droits devant les abrutis qui gouvernent depuis 30 ans le Nicaragua. Si vous voulez plus d'infos sur le sujet, tapez "conflit Nicaragua-Costa Rica"ou "isla Calero".
Je pense bien à vous, dans la neige, le vent et le froid. Portez-vous bien et gardez le moral ! A bientôt !