• DE MANUEL ANTONIO A PANAMA.

      Bonjour à Tous ! 

        Cela va sans doute (avec raison) vous paraître un peu enfantin, voire ridicule, mais depuis quinze jours JE SAIS FLOTTER DANS L'EAU DE MER ! Explication : comme je vous l' ai dit dans un précédent courrier, Mayela possède une petite maison le bord d' une plage côté Pacifique ; nous sommes allés y passer quelques jours dans le but de randonner dans le parc Manuel Antonio qui se trouve à côté. En ce qui me concerne, je n' ai jamais pu apprendre à nager : peur de me noyer, sensation d' étouffement dès que l' eau parvient au niveau du cou (je suis un ancien asthmatique), impression qu' il n' y a rien "dessous" pour me soutenir, goût de l' eau de mer détestable (Renaud dit que "les poissons pissent dedans")... Conséquence : j' avais fait une croix dessus "Tu ne sauras jamais nager, mon vieux !", mais c' était sans compter avec la persévérance de ma "Julie" : le bord du Pacifique, les coulées anciennes des volcans ont créé des "vasques" d' une cinquantaine de cm de profondeur dans lesquelles l'eau se réchauffe toute la journée ; c' est très agréable de s' y plonger alors que le soleil descend sur l' horizon ; pour peu qu' on se laisse aller dans cette atmosphère de paix qui nous entoure, on se met à flotter (cinq secondes au départ, puis de plus en plus longtemps) ; expérience inoubliable : le clapotis de l' eau près des oreilles, le corps qui semble sortir de l' eau quand on inspire, le ciel remplissant le champ de vision... J' ai renouvelé l' expérience les jours suivants : ça marche ! ce n' était pas qu' un coup de chance ; il me reste à essayer dans l' eau chlorée de nos piscines françaises, et là c' est pas gagné ! 
          Manuel Antonio est un parc que je connaissais de réputation : tous les guides en parlent ; quand on lit un compte-rendu de voyage sur Internet, 4 fois sur 5 les gens y sont allés et en reviennent enchantés. Au début, quand on pénètre dans le parc par le sentier principal, on se dit qu' il y a trop de monde, mais rapidement chacun va de son côté et on se retrouve tranquille à marcher dans un cadre magnifique alternant forêts, mer et plages. Et les animaux sont au rendez-vous : parfois un peu "domestiqués" parce que les touristes les nourrissent (plages et zones de pique-nique), mais le plus souvent gardant fièrement leurs distances : quatre sortes de singes (capucins à face "humaine", petits monotitis rigolos, gros congos sonores et singes écureuils dansant dans les arbres), iguanes "préhistoriques" dans les rochers ou chahutant dans des arbustes pour en déguster les fleurs, des paresseux séchant leur poil au soleil à 30m de haut (la veille, il avait plu abondamment), des mapaches élégants ( gris clair, les yeux cernés de blanc et de noir, museau de renard ) et de modestes tepezcuitles nettoyant les restes des touristes. Dans l' état actuel de mes connaissances, c' est le parc que je trouve le plus intéressant au niveau "temps de visite/difficulté d'accès/contact visuel avec les animaux". C' est aussi un de ceux où j' ai rencontré le plus de gens parlant français : Québécois, Belges et Française. Petit désagrément de la journée : en prenant des photos, sans nous en rendre compte (!), nous perdons le permis de conduire, l' assurance de la voiture et un peu d' argent ; panique quand nous nous en apercevons... sur le chemin du retour ! trop tard pour rebrousser chemin ; Mayela passe une partie de la journée du lendemain à téléphoner à la police, au parc ... et, 36h après, ses papiers ont été retrouvés : il ne nous reste plus qu' à aller les chercher au poste de police du village ; chapeau pour l' efficacité : Sarko peut prendre de la graine ! 
             Je vous ai déjà parlé de l' esprit de famille des Costaricains : j' en ai eu encore une preuve récemment ; le 12 Février était mon anniversaire (oui, je sais, cette année, vous avez malencontreusement oublié ; je vous pardonne !) ; j' avais décidé d' inviter à manger la famille de Juan Vicente, le frère de Mayela qui vit juste à côté de nous. Nous voilà donc partis faire les courses la veille pour que je puisse leur faire un coq au vin : je m' aperçois rapidement que Mayela insiste lourdement pour que je prenne plus de victuailles que la quantité prévue par ma recette ; elle finit par m' expliquer "Tu as invité Juan Vicente... qui l' a dit à Sonia... qui s'est empressée de le répéter à Maman et comme Victor se trouvait là...". Résultat : ils sont venus une quinzaine avec cadeaux et gâteaux ; on a chanté, bu un peu plus que d' habitude... et il n' est pas resté de coq au vin ! 
             La plupart des étrangers peuvent rester 3 mois au Costa Rica, comme simples touristes ; voulant prolonger mon séjour jusqu'au 2 Mars, il a fallu que je sorte du pays 3 jours pour pouvoir de nouveau y séjourner 3 mois maxi ; nous sommes donc allés faire un petit tour au Panama : comme Mayela avait déjà vu le Canal, nous sommes restés dans la province de  Chiriqui de l' autre côté de la frontière dans une petit ville appelée Boquete. A partir de là, en empruntant des minibus, nous avons randonné dans les montagnes environnantes. Comme au Costa Rica, la nature y impose parfois sa loi ; ainsi, nous avions projeté d' emprunter un sentier qui pénètre plus profondément dans la forêt en vue d' apercevoir un oiseau mythique de l' Amérique centrale : le quetzal. Mais quand nous avons annoncé notre intention au Bureau du Tourisme, il nous a été répondu que ce n' était plus possible car les pluies diluviennes de l' an passé avait eu raison du seul pont qui donnait accès au sentier ! On s'est rabatus sur des sorties plus modestes mais bien agréables : Boquete est nichée au fond d' une vallée, à 1100m d'altitude, et dès que l'on sort de la ville on est obligés de grimper ; on accède ainsi à des vues panoramiques champêtres : champs de caféiers, culture sous serres pour les plantes les plus fragiles, culture en terrasses sur les versants les mieux exposés, peones débroussaillant à la machette les zones les plus pentues... Dans cette région rurale, l' accueil est très chaleureux (moins de la part des jeunes qui semblent cultiver une fierté à mon sens exagérée) : petits signes de la main, vieux messieurs aux moustaches impressionnantes qui soulèvent légèrement leur panama, dames mûres à la peau déjà ridée pour avoir toujours su sourire, petites mamies qui vous tiennent le bras tout en vous expliquant le chemin... On y voit déambuler, au milieu de la population apportée par les différentes colonisations, les Indiens d' origine aux cheveux lisses et noirs, les femmes enveloppées dans leur grande robe multicolore, le regard impénétrable (alors qu' au Costa Rica ils vivent dans des zones reculées, loin des villes). Il est très facile de trouver hébergement, nourriture et transport corrects pour la moitié de ce que cela coûterait chez nous : ainsi, pour 5 jours, 360 dollars pour 2, cadeaux compris ! (= 290 euros). A noter que leur monnaie nationale (le balboa) a pratiquement disparu, au profit de qui vous savez...  On nous avait dit que leur police à la frontière était désagréable : je n' ai vu qu' un type tout content de montrer qu' il savait encore les quelques phrases de français apprises au collège, mais le jeune Colombien aux cheveux longs qui me suivait a du défaire tout son barda... décidément, les préjugés sont les mêmes partout ! 
          Voilà, pour aujourd'hui la gazette de la quinzaine est terminée ; je pense vous écrire encore une fois avant de rentrer, mais si vous ne voulez pas, faites-le moi savoir ! Et puis, "bonnes vacances bien méritées" à certains d' entre vous (je ne parle pas de ces feignants de retraités qui se la coulent douce...).

    « SUR UN AIR DE SWING,VISITER L'ARENAL...MARCHE DES ARTISANS, IRAZU ET LA SABANA. »

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :