•         Ici, quand vous avez l'occasion d'aller acheter quelque chose dans une ´´pulperia´´ (= quelque chose entre les épiceries de village des années 60 et les magasins multiservices de nos bourgs abandonnés), ne manquez pas de jeter un coup d'oeil à la liste des ´´morosos´´ affichée près de la caisse : ce sont toutes les personnes qui doivent de l'argent au maître des lieux et, croyez-moi, cela les incite à payer leurs dettes au plus vite... S'il est vrai que la méthode ne brille pas par son tact, on ne peut lui reprocher son manque d'efficacité !       
        Au cours de vos pérégrinations dans les villes costaricaines, vous ne pouvez les rater : ce sont les vendeurs de loterie ; ici, ils constituent carrément une institution nationale. Ils vont par les rues en criant d'une voix travaillée par l'expérience : ´´Le numéro de la chance, c' est moi qui l'ai ! quelqu'un le veut ?" et leurs feuilles de billets s'agitent au vent sous le nez des passants ; d'autres préfèrent poser leur petit étal au soleil dans une rue commerçante. C'est le 13 novembre 1845 que le gouvernement costaricain créa cette loterie pour soutenir le développement de l'hôpital San Juan de Dios (San Jose) puis la construction du premier centre psychiatrique du pays sous l'impulsion du Dr Carlos Duran, de retour d'Europe où il avait fait ses études. Cette initiative financière de l'Etat eut tellement de succès que le système perdure encore aujourd'hui, et toujours avec le même idéal (ce qui est plus rare !) : venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin ; en effet, la loterie costaricaine sert à subventionner les hôpitaux et les cliniques publics ; elle aide aussi les mqisons de retraite, les orphelinats et tout lieu qui porte secours. Son rôle social ne s'arrête pas là : ses vendeurs de billets sont recutés en majorité, après une enquête de "moralité", parmi les couches les plus défavorisées de la société (handicapés, chomeurs, travailleurs précaires, retraités) et ils sont très contrôlés pour éviter les "tentations". Vraiment beaucoup de gens achètent des tickets de loterie : pour gagner bien sûr ! mais aussi, quand ils ne croient guère à la chance, parce qu'ils savent que l'argent est généralement bien employé ; et ils peuvent le faire souvent : il y a des tirages les mardis, vendredis et dimanches. En ce moment l'excitation monte parce que, dans moins de dix jours, c'est le tirage du "Gordo" (le gros lot de Noël) et j'en connais une qui l'attend avec impatience : elle compte dessus pour nous payer le voyage au Machu Pichu !          
        Nous revenons d'une excursion un peu spéciale à Golfito, dans le sud-est du pays. Pendant cinquante ans, ce fut le quartier général de la United Fruit américaine qui exploitait les bananeraies costaricaines ; elle exploitait aussi les travailleurs : tenus d'acheter ce dont ils avaient besoin au magasin de l'entreprise, ils devaient aussi habiter dans des barraquements appartenant à la United Fruit (pratique pour les avoir toujours à portée de main !). Aux alentours des années 70, les sols, épuisés par la monoculture, ont commencé à moins produire... En 1984, le gouvernement costaricain fit voter des lois instaurant des garanties sociales pour les gens qui travaillaient dans toutes les entreprises du pays ; plutôt que les payer, la multinationale US préféra abandonner ses installations et partit exploiter la Jamaïque, laissant derrière elle des milliers de gens sans emploi ! Pour relancer l'activité économique de la région, le gouvernement décide, en 1990, de créer à Golfito une zone fermée de commerce libre dans laquelle ni les entreprises qui importent, ni les acheteurs (ticos ou étrangers) ne payent d'impôts. Vous devez arriver sur place le jour précédant vos achats (le but de la manoeuvre est de procurer une source de revenus à tous les hôtels, restaurants, propriétaires de "cabinas") pour demander à la douane votre "carte d'autorisation d'achat" : elle est gratuite et ne nécessite généralement qu'un quart d'heure de file d'attente ; elle vous permet d'acheter jusqu'à 1000 $ de produits par semestre ; pour le gros électroménager uniquement, il faut attendre jusqu'à 3 ans entre deux achats du même type de produit. Dans l'enceinte de la zone sont réunis environ 40 magasins vendant cosmétiques, alcool, électroménager, accessoires auto, vêtements, jouets, etc... De tout le pays arrivent des bus pleins de touristes d'un genre un peu particulier : le but unique de leur excursion est de sacrifier à leur fièvre acheteuse ! il est vrai qu'ici les prix sont de 35 à 50% moins élevés que dans la capitale. Qui vient acheter ? en très grande majorité, la classe moyenne au sens large : les plus pauvres (25% de la population) n'en ont pas les moyens, les plus riches (15%) ne veulent pas s'embêter à "perdre" 2 jours ou à faire 10h de route. Comme cela est mentionné sur la carte remise par la douane au début du processus, on ne peut acheter que pour son usage personnel : je me demande alors combien d'années vont mettre les petits malins pour boire toutes les caisses de whisky que je leur ai vu entasser sur leur chariot ?! Autres "débrouillardises" : si vous avez acheté pour moins de 1000 $ (le maximum autorisé), vous pouvez "revendre" au plus offrant les droits qui vous restent ; placés en embuscade, les jeunes du coin repèrent du premier coup d'oeil ceux qui viennent pour la première fois, ceux qui sont un peu perdus parmi les démarches à effectuer : ils leur proposent de l' aide contre un pourboire... qui se transforme vite en rémunération non négociable. Malgré ces quelques dérives, la zone franche de Golfito est un succès incontestable : l'Etat costaricain a su intervenir judicieusement pour relancer l'activité économique de la région ; de plus, depuis quelques années, celle-ci s'est diversifiée (pour ne pas reproduire l'erreur de la monoculture bananière) par le développement d'un tourisme raisonnable : accès contrôlé à son plus grand Parc naturel (le Corcovado), capacité hôtelière délimitée, présence maintenue d'animaux rares et/ou dangereux (jaguars, ocelots, tapirs de Baird, pécaris, crocodiles, fourmis légionnaires, serpents "fer de lance",...). Il ne manque plus que vous !
    P.S.1       J' ai enfin trouvé une plate-forme qui me convient pour mettre mes videos concernant le Costa Rica ; voici l' adresse que vous devez taper pour les voir :
     
    P.S.2        Vous vous souvenez bien sûr de l'adresse qu'il faut taper pour aller visiter le blog... Je vous la remets au cas où !
    http://lajtdubokl.eklablog.fr
     
     
          et celle pour voir la cinquantaine de photos que Mayela a mise ?
    http://www.flickr.com/photos/70228964@N04/

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  •        L’Amerlock qui s’est permis d’interpréter les écrits mayas s’est planté : les entrailles de la Terre ne se sont pas ouvertes sous nos pieds, nulle comète surgie du fin fonds de l’Univers ne nous a percutés et Sarkozy est resté quasi muet sur l’avenir de la planète… nous voilà donc, quelle chance ! repartis pour une nouvelle année.

     

            Que souhaiter au Monde ? à dire vrai, je n’en sais foutre rien ! la moitié va continuer à s’empiffrer en organisant des concours d’obèses pendant que l’autre va crever la dalle ; la moitié n’aura d’autre but que s’entretuer au nom d’un dieu invisible et muet avec les armes fournies par la partie la plus criminellement civilisée ; les duellistes "Fillon-Copé " ne cesseront de s’envoyer leurs boules puantes quotidiennes malgré tous mes appels au calme (Vous n’en avez pas eu vent ? pour une fois, j’ai essayé de faire dans la discrétion) !

     

           Par contre, à vous que je crois assez bien connaître, je souhaite en toutes occasions de ne pas en rester aux idées convenues (qui nous tentent tous plus souvent qu’à notre tour), de préférer l’humanité solidaire à la "réalité économique" (des injustices, économiques justement, chaque fois plus proches de nous devraient nous en convaincre), de trouver des raisons d’espérer plutôt que chercher des motifs de se taper sur la gueule. Bonne chance !

     

           Prendre un coup de soleil le 31 Décembre, vous trouvez ça original ? ma peau vous dirait seulement qu’elle en garde le souvenir cuisant. Et pourtant la journée avait plutôt bien commencé : nous trouvant à Esterillos, sur la côte Pacifique, j’avais décidé d’aller tôt prendre un bain zen dans ma piscine volcanique privée (Ceux qui ne pigent rien à ce que je suis en train de jacter peuvent aller jeter un œil aux archives de Février 2011). A 8h, sur cette plage, il n’y a pas grand’monde : l’inévitable petit gros qui souffle comme un bœuf en faisant son footing, la maman babacool (tendance Laurence L, pour ceux qui connaissent le spécimen) jouant dans le sable mouillé avec toute sa petite famille "parce que c’est bon pour la santé ", enfin le gars "qui n’est pas d’ici", passablement ridicule dans son short mode trop grand d’où sortent deux gambettes inhabituellement blanches sous ces latitudes. Me voilà donc faisant la planche dans une eau fraîchement sortie de la nuit ; mon champ de vision empli par le ciel, de l’eau dans les oreilles, je devine les sons plus que je ne les entends ; le soleil n’est pas très haut sur l’horizon, il ne doit pas encore faire très chaud. Le temps s’écoule tranquillement. Je rêve. Quand je sors de l’eau un peu avant 10h, je me dis simplement qu’il est temps de rentrer car je n’ai pas apporté de crème solaire. Vers midi, Mayela me regarde bizarrement : "Toi, tu as attrapé un bon coup de soleil ! ". Morale de l’histoire :

    « Si tu vas à Esterillos,

    n’oublie pas ta crème solaire,

    même le matin très tôt,

    même au fond de la mer ».

            Au fait, vous, c’est peut-être sur les pistes de ski enneigées que vous avez pris votre coup de soleil…

            En fin d’année, ici, un des sujets principaux de conversation est "l’aguinaldo", c’est-à-dire le 13è mois. Il est payé à toutes les personnes qui reçoivent un salaire, qu’elles soient dans le public ou le privé, mais aussi, originalité ! aux retraités, aux femmes et aux enfants qui touchent une pension alimentaire, aux personnes qui perçoivent une aide de l’Etat (handicapés, par exemple) ; de fait, les seuls non concernés sont les artisans travaillant à leur compte, les professions libérales non organisées en cabinet. Si votre patron fait des difficultés pour vous payer ce qu’il vous doit (entre le 1er et le 20 Décembre), vous pouvez le dénoncer au Ministère du travail qui n’a pas l’habitude de plaisanter avec le sujet. A la même période, les banques expliquent aux gens, dans des spots télévisés, comment doit être calculé leur aguinaldo et comment le gérer. Pour ceux qui ne goûtent guère la foule des grands jours dans les magasins, mieux vaut s’y prendre avant Décembre pour leurs cadeaux de Noël, sinon c’est la cohue assurée ! Autre originalité concernant les salaires costaricains : l’épargne scolaire. De Mars à Janvier de l’année suivante, chaque mois une petite partie du salaire de toute personne qui travaille est versée sur un compte spécial de l'Etat (Cette somme correspond grosso modo à l'augmentation salariale prévue pour l'année suivante) ; l'argent épargné est versé début Février pour acheter vêtements et matériel scolaire. En cas de divorce, le parent qui n’a pas la charge des enfants doit reverser son épargne scolaire à son ex-conjoint. Bien que très paternaliste, cette loi a été bénéfique : l'Etat utilise l’argent économisé comme trésorerie (pour mettre de l'huile dans les rouages) et les parents, en fin de compte, ont tous les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. C’est ainsi que le petit Costa Rica peut s’enorgueillir d’avoir un niveau scolaire comparable au nôtre, ce n’est pas si fréquent dans la région !

           Si on reste au niveau de l’éducatif, du "vivre ensemble", une façon de se comporter qui devient majoritaire ici m’avait fortement surpris quand j’ai commencé à vivre avec Mayela. Lorsque nous nous trouvions dans une administration et que l’employé s’activait pour faciliter nos démarches, si la serveuse au restaurant se montrait efficace et discrète, quand la vendeuse du supermarché nous trouvait en un clin d’œil le produit que nous cherchions depuis des plombes, Mayela leur demandait toujours leur prénom et poursuivait la conversation en l’utilisant à maintes reprises. Comme je lui faisais remarquer que pour ma mentalité d’Européen cela paraissait trop familier, elle m’expliqua que cette habitude de plus en plus répandue au Costa Rica avait pour but de montrer à ces personnes (que généralement on ne « voit » pas, malgré leur présence indispensable) qu’elles étaient quelqu’un et remplissaient leur rôle de façon tout à fait satisfaisante ; on fait alors précéder le prénom par "Don" ou "Dona". Dans le cas contraire (vous tombez sur une serveuse revêche ou un employé qui n’a pas envie de se remuer le popotin), alors là vous pourrez l’appeler par son nom précédé d’un sonore "Señor" ou "Señora" : à la seconde même, la personne aura tout compris. Cette utilisation sympathique du prénom n’est pas à confondre avec les "mi amor", "mi rey", "mi reina", sans parler des "papi", "mami" et "mamita" que débitent à longueur de phrases, et de manière déplacée, les vendeurs de loterie, les mécaniciens et autres plombiers… et qui agacent de plus en plus de gens ici. A bon entendeur, salut !


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  •       Aujourd’hui encore, à l’ère de la technologie avancée et du passeport biométrique, des hommes et des femmes, libres comme l’air, passent d’un pays à l’autre sans présenter aucun papier, perpétuant ainsi des habitudes ancestrales : ils ne le font pas pour braver la loi mais parce que, pour eux, les mots "frontière" et "pays" ne veulent rien dire. La scène qui, pour moi, visualise cet état de fait est la suivante : on vient de faire une randonnée côté atlantique, près de la frontière avec le Panama, sur les contreforts de la cordillère de Talamanca ; assis sur des pierres au bord d’une rivière, on casse la croûte ; absorbés par notre activité "physique", on ne les a pas entendus ; et pourtant ils sont là, sur le sentier tout près de nous, arrivant silencieusement. Comme on les salue, ils s’arrêtent pour nous répondre. Ils ne portent pas les habits traditionnels mais, presque comme vous et moi, pantalon, longue robe, T-shirts et… bottes (à cause des serpents !). La femme reste un peu en retrait et ne parle pas. L’homme semble avoir une petite quarantaine d’années et s’exprime en espagnol, avec douceur. On apprend qu’ils sont venus ici pour vendre leurs produits et qu’ils vont marcher six heures, "avant de rentrer chez eux", dit-il en montrant la montagne côté panaméen. Sans s’attarder en paroles inutiles, ils repartent d’un pas tranquille sur le sentier qui disparaît dans la forêt. Aucun de nous ne s’est hasardé à leur apprendre qu’ils commettaient un acte puni par la loi en franchissant ainsi la frontière : leurs ancêtres, les guerriers Bribris, ont été chassés de la belle plaine fertile de Limon et repoussés dans ces rudes montagnes  par les conquérants espagnols, alors nos lois et nos frontières… 

                   ********************************************************

          Mais commençons par le début, flash-back ! après trois mois de séjour au Costa Rica, il faut sortir trois jours du pays si on veut pouvoir y séjourner à nouveau trois mois (sympa comme règle et facile à respecter : les lieux à visiter ne manquent pas dans la région !). Nous avions donc décidé d’aller à Bocas del Toro au Panama : les îles et la mer caribéenne pour le farniente, la forêt pour marcher. Le passage de la frontière se fait côté Atlantique, à Sixaola, de façon un peu artisanale (si on compare à Paso Canoas, côté Pacifique) : peu d’officiels, et pas toujours surchargés de travail !, pas de files interminables de camions, bus ou 4X4, et un franchissement de frontière folklorique, par l’intermédiaire d’un pont bois-métal  jeté sur le rio, en faisant attention où on met les pieds tellement les planches sont disjointes. Par contre, la bureaucratie moderne y a conservé tous ses  droits : une heure et quart pour faire 300m, des papiers à présenter ou à remplir, des taxes d’entrée ou de sortie à acquitter.

            Pour nous reposer du voyage en bus (9h depuis San Jose… que le métier de touriste est pénible !), nous avons choisi de commencer par une visite à Bocas del Toro qui se trouve sur l’île Colon : la traversée en ferry depuis Almirante prend 2h ; vous avez bien le temps d’admirer les lanchas rapides qui, ne vous laissant qu’un sillage d’écume, emportent en trois fois moins de temps les ricos protégés des embruns par des bâches colorées. Bocas est une petite ville qui a conservé beaucoup de charme : maisons en bois aux couleurs ensoleillées, rues où l’on peut flâner l’oreille enchantée par des rythmes musicaux changeants, restos laissant échapper des effluves salées-sucrées. Après avoir entendu parler d’une plage magnifique dans le nord de l’île, on se met en quête d’un transport public, mais il nous passe sous le nez, plein à ras bord, car ici les gens du cru ont la priorité sur les touristes (pourquoi pas ? eux, ils travaillent) ; ce n’est pas grave puisqu’un taxi collectif arrive comme par enchantement pour nous "cueillir". Serrés comme des sardines, nous voilà partis à tombeau ouvert sur une piste en terre ; on a beau dire qu’on est en vacances, qu’on a tout notre temps, le roi du pick-up fou veut nous montrer qu’il est le meilleur ; voyant à quel genre de zèbre on a affaire, je verrouille la porte de mon côté parce que, dans les virages… je cherche aussi la ceinture de sécurité, vainement.  Mais voilà qu’apparaît le minibus parti avant nous : c’est vrai qu’il se traîne, le mec ! et le nôtre va bien être obligé de ralentir… Penses-tu, il lève à peine le pied et le laisse sur place dans un nuage de poussière ! Après 15 kms de mauvais traitements, on est contents de retrouver la terre ferme. L’endroit s’appelle la playa del  Drago (si les dragons vivent toujours dans des endroits pareils, je veux bien passer le reste de mon existence à leur tenir compagnie) : palmiers bruissant doucement au vent, plage de sable couleur crème que l’on peut voir encore s’étendre mollement sous l’eau transparente, une vraie carte postale dans laquelle il nous a été bien agréable de faire la planche.

          Le lendemain, changement de décor : on a "notre" Rendez-vous en terre inconnue ! Depuis que je viens traîner mes guêtres dans le coin, je rêve de rencontrer des Amérindiens : ce sont les descendants des peuples qui vivaient ici quand débarquèrent les conquistadors ; ils ne représentent plus que 5 à 10% de la population et vivent dans des endroits reculés, plus ou moins bien traités suivant le pays auquel ils appartiennent. Aux abords de notre hôtel, comme toujours, allaient et venaient des rabatteurs : l’un se dit  "spécialisé" dans les excursions pour aller voir les baleines ou les dauphins au large ; l’autre vous assure que sur son bateau vous pêcherez des poissons grands comme ça ; mais nous, ce qui nous enchanterait ce serait de rendre visite aux Guaymi : ils vivent de part et d’autre de la frontière avec le Costa Rica. Et là, après quelques réponses dubitatives ou regards franchement incrédules (Vous croyez que ça va être intéressant ? vous savez, je suis du coin et je n’ai jamais pu y aller), on tombe sur un type qui cherche des clients pour un "tour du cacao" : ça c’est impeccable parce que, justement, les Guaymi sont parmi les initiateurs de la culture du cacao dans la région ; on lui explique donc que son tour du cacao on est prêts à le faire mais chez les Guaymi ! il ne lui reste plus qu’à nous trouver un "contact"… et le mec de s’activer avec son portable, mettant à contribution famille et amis (pendant ce temps, nous, bande d’égoïstes, on mange !). Il finit par l’avoir son numéro (déjà ça, pour nous, c’est une découverte : les Guaymi ont des portables !) mais il est sur messagerie : comme c’est la St Valentin, un petit malin glisse que "Tal vez, el maje esta en la cama con su novia" ; Pablo, le rabatteur, apprécie modérément… On se quitte sans "contact" mais : "Vous verrez, demain à 9h il sera là".

          Promesse tenue ! Il est là, devant nous, tout sourire : Mauricio, la cinquantaine, habillé comme vous et moi, parle un espagnol parfait ; il nous explique qu’hier il avait laissé de côté son téléphone parce que c’était l’anniversaire de sa fille (voilà au moins quelqu’un qui a du savoir-vivre en famille !). Il a déjà appelé un taxi de sa connaissance qui nous attend en bas de l’hôtel ; on prend la route en direction de David puis, après une dizaine de kms, un chemin goudronné sur la droite qui s’enfonce dans une vallée herbeuse et boisée. De temps en temps, on aperçoit quelques maisons en bois brut et des gens qui s’activent puis à nouveau un calme paisible et la nature dans toute sa splendeur : végétation exubérante et très verte, beaucoup d’oiseaux voletant sans crainte près de nous. Puis la vallée se resserre et apparaît le "village" : quelques maisons sur pilotis placées ça et là dès les premières pentes à droite, deux constructions plus importantes en ciment (l’école et le foyer communal) et quelques parcelles de type "jardins". Mauricio commence par nous fournir un solide bâton car il va falloir maintenant gravir peu à peu la colline escarpée où sont plantés les cacaoyers, et le terrain se révèlera glissant par endroits. Au fur et à mesure de notre progression, il s’arrête pour nous montrer telle plante dont les feuilles par simple application diminuent l’inflammation due aux piqûres d’insectes ou telle autre qui, si on en mâche régulièrement, empêche la formation d’aphtes dans la bouche. Il nous apprend aussi l’usage particulier que font les Guaymi de l’indio desnudo, arbre très connu dans la région, qui se débarrasse de sa première écorce tendre à une certaine époque de l’année (et par la même occasion des insectes éventuels qu’elle héberge) : ces Amérindiens récupèrent la 2è écorce, plus dure, et l’utilisent en infusion pour diminuer leur taux de cholestérol ! puis, surprise : devant un tiquisque aux feuilles en forme de cœur, il nous apprend qu’elles feront partie du repas à la fin de la visite…

          Après ces propos en forme d’apéritif, il en vient à nous conter par le menu comment se pratique la culture du cacao et là, dès le début, une constatation s’impose à moi qui vis dans une région vinicole : même importance du terroir pour obtenir la saveur désirée, même goût pour le travail bien fait en vue de diminuer les risques de maladies, même conscience fière d’avoir acquis un savoir-faire précieux au cours des siècles.

           En effet, dès leur arrivée ici,  les Espagnols découvrirent que cette boisson se consommait lors de fêtes religieuses pour honorer les dieux (d’où le nom de "bebida de los dioses") ; ils l’assimilèrent à une fontaine de jouvence éternelle et l’importèrent en Europe. Bien avant eux, les Amérindiens avaient perçu l’intérêt de cultiver les cacaoyers puisqu’ils utilisaient les fèves du fruit comme monnaie  dans leurs échanges commerciaux. A une époque plus récente, presque toutes les terres d'Amérique centrale pouvant produire du cacao tombèrent peu à peu sous la coupe de grandes entreprises nord-américaines qui développèrent une production plus intensive ; mais le cacaoyer s’y prête mal : c’est une plante fragile qui a besoin de soleil (mais pas trop et pas trop fort, sinon il sèche sur pied) et d’eau (mais quelques heures par jour seulement sinon il développe champignons et maladies). Après avoir tenté en vain de régler par des moyens agro-chimiques les problèmes induits par ce système productif, ces multinationales abandonnèrent la partie à la fin de leur contrat de concession. Et les petits propriétaires locaux purent reprendre cette culture ancestrale avec leurs règles : espacer les cacaoyers pour favoriser une bonne circulation de l’air, maintenir une végétation peu haute au sol pour réduire l’évaporation tout en évitant l’érosion, planter ça et là d’autres arbres plus grands pour protéger les cacaoyers du soleil et attirer les animaux (comme les singes, les chauves-souris, les insectes) qui, eux aussi, raffolent  du cacao ! Le succès est au rendez-vous, même si toutes les maladies apparues avec la culture intensive n’ont pas disparu : Mauricio nous apprit que la production de sa communauté était vendue jusqu’en Suisse…

           La fabrication du cacao commence par la récolte des cabosses mûres (fruits de forme oblongue aux couleurs variables) : ells contiennent des rangées de grosses fèves, enveloppées d’une chair au goût suave ; on extrait le tout pour le faire fermenter quelques jours sous un manteau de feuilles ; puis vient le séchage en plein soleil qui dure une petite semaine et permet de séparer facilement la chair de la fève (C’est à ce stade que Mauricio et sa communauté vendent leur production) ; pour nous permettre de goûter son cacao, sa femme fit torréfier des fèves dans une poêle sur un feu de bois : le goût est très amer. Pour obtenir un "chocolat" 100% cacao, elle écrasa avec une grosse pierre ronde les fèves torréfiées placées dans une autre pierre concave (énorme celle-là !), ajouta un peu de lait en poudre ( !) et de sucre ; la pâte obtenue était moelleuse avec quelques pépites plus amères, un délice !

    Le cacao des Guaymi du Panama ( Pierre MARCET avec Vimeo).

     

          Après le repas, constitué de poulet, de tiquisque et d’igname, nous avons passé une partie de l’après-midi avec Samuel, l’initiateur du "Tour du cacao" et l’un des membres les plus actifs de la communauté. Il nous fit part du désintérêt du gouvernement panaméen pour les premiers habitants du pays : à un niveau très "terre-à-terre" (si on peut dire), on peut constater que, dès la sortie du village, le chemin n’est plus goudronné et se transforme en ornières à la première pluie ; à un niveau plus  culturel, force est de constater que la langue traditionnelle n’est pas enseignée dans les écoles. Il nous précisa par ailleurs que les bénéfices générés par le tourisme sont affectés à l’éducation, à la santé, à des projets collectifs et aux personnes ayant concrètement participé à l’accueil des touristes. Nous avons été émus par ces gens qui cherchent des solutions originales pour améliorer leur niveau de vie tout en respectant soigneusement la nature qui les entoure et qui se sont organisés solidairement pour inciter le plus grand nombre à y participer.

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    POUR RENDRE VISITE aux GUAYMI du PANA MA :

     _ On les appelle aussi Ngöbe ; leur village, RIO OESTE ARRIBA, se trouve à quelques kms d’ALMIRANTE, sur la droite de la route qui va à DAVID.

     _ Il vaut mieux passer par un guide officiel qu’ils connaissent pour faciliter le contact : s’adresser à l’hôtel  La Preferida à Almirante ; demander Pablo Quintero. On peut aussi le contacter par téléphone : (00 507) 63 72 76 57, portable ou 758 3446 (COOPEGUITOUR : Bureau des guides de tourisme de Bocas del Toro, Panama) ; par mail : rey198917@hotmail.com ; il a aussi un compte Facebook.

    _ Numéro de téléphone de Mauricio, notre guide guaymi : (00 507)69 64 11 46

    _ Numéro de téléphone de Solomon, qui s’occupe de faire connaître leur Association OREBA sur Internet (Facebook, Tripadvisor, etc…) : (00 507) 66 49 14 57

     POUR EN SAVOIR PLUS sur les GUAYMI :

     

     http://www.hablayapanama.com/fr/ecotourism/bocas-del-toro/cacao-plantation-tour/  (avec traduction en français)

     http://www.gobluecentralamerica.org/content/oreba-chocolate-tour-in-rio-oeste-arriba-almirante-bocas-del-toro

     http://www.tripadvisor.com.mx : puis demander « oreba chocolate tour »

     http://es.wikipedia.org/wiki/Ngöbe

     http://www.barublackmountain.com

     


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  • Troisième semaine au Costa Rica.     
      
    Bonjour à Tous !
        Je vous écris depuis un cybercafé de Puerto Jimenez où je suis venu en bus passer la journée pour vous écrire une dernière fois depuis le Costa Rica, retirer du pèze, réserver mon vol jusqu'à San Jose pour demain midi (j'ai pris un avion avec 2 moteurs, on ne sait jamais ! ). 
        Autrement, je suis dans un petit village qui s'appelle Palo Seco (Baton sec), à 8 kms de La Palma. (Ce dernier lieu peut être trouvé sur une carte, pas le premier. Encore une de mes manies que d'aller me foutre dans des endroits impossibles ! ).
        Depuis mon dernier message, comme prévu, je suis parti de San Jose en bus jusqu'à San Isidro de El General. Bus très confortable. J'ai eu un peu de temps pour visiter la ville, faire un tour aux alentours et m'acheter un 2e chapeau. Il recommençait à faire très chaud et j'avais oublié le 1er dans un bus (voir le 1er épisode pour ceux qui ne suivent pas !).
        Le jour suivant, j'ai pris un bus très tôt le matin pour aller à La Palma. Bus on ne peut plus sommaire, j'ai vite compris pourquoi : au fur et à mesure qu'on s'éloigne de San Isidro, la route devient de plus en plus rustique (Parfois, le bus serpente pour éviter les nids de poules !). Il n'y a que les 20 derniers kms qui sont parfaits ... parce que la route n'existe ici que depuis 6 ans (avant, c'était une piste !). Le voyage dure 5h, alors il y a eu une pause pipi pour tout le monde à Buenos Aires (non, pas en Argentine !) une petit ville très rurale. 5 h parce que le bus s'arrête chaque fois que quelqu'un le lui demande (même si ce n'est pas l'arrêt prévu !) et chaque fois que quelqu'un, le bord de la route, lui fait signe. 
        Quand on arrive, on est content de descendre du "panier à salade", bien secoués  ! On est cependant encouragé tout le long de la route par la beauté des paysages traversés : La vallée du Rio El General, une des plus riches, agricolement parlant, du Costa Rica, l'arrivée sur puis le contournement du Golfo Dulce, une merveille ! 
        Par contre, à La Palma, il n'y a pas grand'chose à faire et à voir, et il y fait très chaud ! 
        Avant-hier matin, je suis arrivé à la Finca Köböjuste à côté de La Palmaavec un taxi occasionnel appelé Elvis (pas très costaricain !) qui connaissait l'OL et Zidane ... 
         A Finca Köbö, on travaille en reprenant les méthodes ancestrales pour la culture et la fabrication du cacao, en utilisant par exemple du compost fabriqué sur place à partir des déchets organiques et cela donne un produit fini d'une saveur incomparable. Il faut que je pense à en rapporter !
         Le couple mixte (un Tico + une Autrichienne) qui tient la ferme est super sympa, répond gentiment à toutes mes questions bêtes en me laissant croire qu'elles sont intelligentes ! La cuisine est délicieuse : hier, au menu, racines de yuka frites qu'on est allés déterrer en début d'après-midi. Au programme, ballades dans la forêt tropicale toute proche et farniente dans hamac ; j'en achète un avant de rentrer...
         Hier, Dimanche, est arrivé un jeune couple français de Lyon, bien sympa, avec lequel j'ai pu pratiquer ma langue maternelle parce qu'autrement c'est Espagnol à tous les étages, ideal pour faire des progrès ! 
         Merci beaucoup à Isabelle et à mon Manou qui m'ont écrit cette semaine, ça fait plaisir. 
         J'espère qu'avec  mes miniromans, comme dit Isa, je vous ai donné envie de venir ici. N'importe comment, moi j'y reviens mi-Janvier 2011, c'est déjà programmé, alors si ça vous tente ...
         Voila, toutes les bonnes choses ont une fin !
         MardiMercredi, cadeaux pour ceux qui sont restés en France. 
        Bisous à Tous !  

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  • Deuxième semaine au Costa Rica  
      
     Bonjour à Tous,
        Merci d'abord à Isabelle qui m'a répondu et à Olivier qui m'a écrit 2 fois : ça fait du bien de voir écrit du Français ! 
        Pour Olivier : je ne peux pas écrire plus souvent car il n'y a pas Internet dans les endroits perdus où je vais ...
        Je suis donc parti d'Alajuela d'où je vous ai envoyé mon dernier message. Je suis passé à San Jose, ensuite toujours en bus je suis remonté en direction de Guapiles ; je me suis arrêté à Horquetas où j'avais rendez-vous pour aller dans une réserve privée qui s'appelle Rara Avis. Seulement j'étais en retard car j'avais raté d'un quart-d'heure ma correspondance à San Jose et le groupe qui montait à la réserve était déjà parti. Normalement, il aurait du y avoir un 2e voyage à 14h mais comme j'étais seul ça ne les intéressait pas. Ils ont cependant été très bien et m'ont trouvé tout près un hébergement pas cher avec repas. De plus, le proprio parlait français et était très bon cuistot. Au repas du soir et à la veillée, j'ai eu droit au défilé d'une partie de la famille qui venait voir à quoi ressemblait un Français ! C'est là que j'ai appris que les Costaricains venaient d'élire une femme à la présidence de leur république : ils sont moins machos que nous ! Ils voulaient avoir des nouvelles politiques, économiques de la France. 
         Le lendemain, autre problème : le groupe qui arrivait était très nombreux ; de plus, il n'arrivait qu'à 14h, ça me faisait perdre une demi-journée. Alors, à 8h du matin je suis monté à cheval ! Expérience inoubliable : ce n'était que la 2e fois que je montais à cheval mais le guide a été super : il a su me mettre en confiance, intervenir au début car mon cheval voulait rentrer à la maison, me montrer comment l'encourager. Au bout de 5 kms le cheval s'était habitué à moi et le guide m'a fait passer devant : le cheval avançait tout seul ; il connaît le chemin ! A propos du chemin : au début les 4x4 peuvent le prendre mais au bout de 3-4 kms il n'y a que les tracteurs 4 roues motrices qui peuvent passer ; plus on monte, plus les ornières et les pierres à passer sont énormes : cela dure 12 kms. Ensuite, il reste encore 3 kms à faire, sac sur le dos, à pied car même le tracteur ne peut pas passer. 
         Et on arrive enfin dans un endroit idyllique qui est le paradis des oiseaux, des papillons, des coatis ou des tamanoirs, mais aussi des serpents m'a-t-on dit (je n'en ai pas vu). L'après-midi de mon arrivée, je suis allé à une cascade d'où tombait une quantité impressionnante de flotte. Le lendemain, au petit déjeuner, on a assisté à la "chasse au kinkajou" : c'est un petit animal de la famille des lémuriens m'a-t-on dit, qui vit dans la forêt toute proche mais quand il a faim il ne se gêne pas pour venir se servir dans le garde-manger de la réserve ; le déloger n'a pas été une mince affaire ! ensuite, j'ai eu droit pendant 3h et demie à une randonnée guidée avec une jolie guide rien que pour moi : on a vu des fourmis "coupe-feuilles" qui te débitent en petits morceaux tout le feuillage se trouvant à proximité de leur nid en quelques jours ; comme il pleuvait, les animaux restaient chez eux, mais elle m'a appris à marcher dans ce genre de forêt et m'a renseigné sur plusieurs plantes typiques du coin : on a vu notamment une orchidée typique du Costa Rica qui ne vit qu'un jour et elle venait de s'ouvrir pour nous !
          Le lendemain, il y avait un groupe de Français, Belges et Canadiens en voyage organisé sur mesure qui venaient d'arriver : on m'a demandé de me joindre à eux pour la rando : ils étaient sympas ; malgré la pluie, encore ! on a vu un bon moment 2 coatis qui s'amusaient dans leur arbre ainsi que des papillons dans une serre d'élevage et un jardin aux orchidées. Le lendemain, j'ai voulu faire une grande rando tout seul avec un plan sur lequel il était indiqué qu'il y avait un ruisseau et un rio à franchir : je me suis dit "le ruisseau pas de problème et le rio il y aura un pont" sauf qu'il y avait en fait 3 ruisseaux et un rio et comme il pleuvait quasiment sans discontinuer depuis 2 jours et demi leur niveau avait monté et il n'y avait pas de pont... je vous raconterai de vive voix mais j'ai eu un peu peur ! Comme pour me récompenser, ensuite j'ai eu droit à 2 gros paons, à un gros lézard à 1m de moi et à toute une famille de coatis batifolant sur le sentier devant moi, magique !
           Et aujourd'hui je suis redescendu en tracteur dans leur fameuse remorque tout confort (je rigole). Pour dire à quel point le matériel est malmené, à 3kms de l'arrivée, on a cassé le système qui maintenait une roue (il y en a 4) : elle a dévalé le chemin en nous doublant ! Le chauffeur l'a récupérée dans le fossé et, sans trouver cela particulièrement surprenant, a remplacé le système de fixation par un neuf (il faut dire qu'il a l'habitude : avec le groupe de Français, il avait du faire la même chose en pleine nuit !). Il faut être débrouillard ici. Quand je suis arrivé en bas, un groupe d'Amerlocks attendaient pour monter : quand ils ont vu nos vêtememts couverts de boue, je suis sûr que quelques-uns se sont dit : "Dans quelle galère on s'embarque ? ". 
         Aujourd'hui, je suis à San Jose dans un Backpacker (cherchez sur le dicco !) après avoir été pris en stop par un type d'ici alors que j'attendais le bus et que je ne lui demandais rien : les gens d'ici sont incroyables ! Demain, comme prévu, je vais à San Isidro del General2-3 jours sans rien de fixe à y faire, puis la fameuse péninsule d'Osa pour terminer le périple. Je ne sais pas si je pourrai vous écrire depuis Osa car c'est assez reculé.
         Bon, je vous laisse, je vais souper dans un resto chilien ! Bisous à Tous !  

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  • Tout en lisant l'article, vous pouvez écouter une chanson costaricaine ; celle-ci s'appelle "L'esprit du Guanacaste".  

     

    VIVA COSTA RICA !!! : 26 Février 2010

    (Premier courrier, à mes deux fils, Emmanuel et Olivier.) 

     

           Salut à tous les deux ! Je ne sais pas si je vais pouvoir vous écrire très longtemps car ici les claviers sont amerlocks ! et il y a des lettres que je ne trouve pas !

          Tout va bien : je suis arrivé  à l' hôtel Trotamundos comme prévu. Par contre, en France, je ne suis fait avoir : à 15h30, malgré la grève des contrôleurs aériens, le vol était maintenu et, quand je suis arrivé à 18h45, il venait d' être annulé ! avec d' autres, j' ai réclamé et Iberia nous a payé le taxi AR et l' hôtel ; heureusement pour moi, car il était trop tard pour annuler la chambre du formule 1 à Madrid. Mais le lendemain lever à 4h30 pour prendre l' avion à 7h puis vol normal depuis Madrid

          J' ai un peu mal à la tête (because air conditionné dans les avions paraît-il) mais autrement pas trop fatigué. Dans l' avion depuis Madrid, j' étais à côté d' une jeune Suisse de 23 ans qui commençait 5 mois de voyage en Amérique centrale ! 

          Je n' ai pas pu utiliser mon mail habituel car j' ai oublié de relever mon mot de passe de connexion (celui attribué par Orange et composé de lettres et de chiffres au hasard) ; je me suis donc créé un compte sur hotmail et, là, j' ai relevé le mot de passe pour les jours suivants. Je vous récrirai dans 3,4 jours pendant que je serai au Rincon. Là, je vais dormir : il est 3h30 du matin (heure française), je suis levé depuis 23 h. 

    Bisous paternels !

     

    Première semaine au Costa Rica : 4 Mars 2010

      

    Bonjour à tous ! 

        Avant-propos : ne m'en voulez pas s'il y a des fautes de frappe mais j'utilise, bien sûr, un clavier américain adapté au pays, sur lequel je n'ai pas trouvé certaines lettres ou certains signes...

        Apres être arrivé à Alajuela, près de la capitale, par avion, je suis parti en bus jusqu'à Liberia, à 200kms au N-O : heureusement qu'un taxi belge m'a aidé, gratuitement, pour trouver la gare routière adéquate sinon je serais peut-être encore le bord de la route ! mais maintenant je sais comment trouver les gares routières (il y a peu de panneaux indicateurs). Dans cette ville se déroulent ce qu'on appelle des Fiestas civicas : défilé de sabaneros (= cow-boys) dans les rues, groupes de musique et de danse une bonne partie de la soirée... et de la nuit ! tours de chant style "Rires et Chansons" (pour les blagues, vous ne les comprenez pas toujours mais vous riez avec les gens quand même), et corridas, sans mise à mort bie sûr. Ensuite, en taxi de piste, direction le parc Rincon de la Vieja, côté Santa Maria à l'est ; 3 jours de marche en revenant chaque soir à mon lieu d'hébergement ; retour sur Liberia en pick-up américain ; je suis reparti le lendemain pour la 2e entrée, à l'ouest, du même parc : autant le premier côté était vert, à l'ombre et, relativement, frais, autant le 2e côté a été venté, sec et chaud : 30-32degrés ! j'ai souffert ! Et aujourd'hui je suis revenu dans la pension de famille à Alajuela où j'étais descendu à mon arrivée de France.

        Voila pour le parcours ! Autrement, la 1ère des choses qui frappe en arrivant ici, c'est la joie de vivre des gens, et pourtant ils ne sont pas tous riches, loin de la ! la 2e, c'est leur solidarité - entre eux et par rapport aux touristes, dont je fais partie... la 3e c'est leur bienveillance par rapport aux touristes : à condition de ne pas se comporter en gringo américain -raybans, gros 4X4 et grosse voix- on trouve toujours quelqu'un pour discuter sur la place du village, dans le bus, sur les sentiers ou pour vous venir en aide quand vous chercher ou acheter l'indispensable crème solaire et l'anti-moustique qui va vous permettre de passer une nuit tranquille ! 

        Nature et animaux : forêts tropicales sèches, car au Guanacaste il ne va pas pleuvoir avant Mai ; malgré tout, arbres de dimensions imposantes, lianes sèches et racines d'arbres partout, autrement genre savanes avec arbustes ; terres parfois colorées en noir ou en ocre rouge ; des cascades en veux-tu en voilà car la sierra n'est pas loin ! des mini-volcans avec fumerolles et boues bouillonnantes. Pour les animaux : je suis passé juste en dessous d'un bébé boa qui, heureusement, était en train de digérer, sans le voir dans un premier temps, après si ! des fourmis processionnaires : je me suis écarté prudemment de leur lieu de promenade habituel ; beaucoup d'oiseaux, mais difficiles à filmer car, quand vous arrivez, il y en a toujours un pour donner l'alerte et pffuiit ! un joli petit singe qui s'est laissé filmer comme s'il ne me voyait pas, à 3-4m ; des moufettes de loin car elles sont très peureuses ; un toucan apprivoisé qui a tenté de me piquer mon repas et d'autres qui m'ont survolé en faisant des bruits bizarres : je leur ai fait de grands signes pour bien qu'ils voient que je n'étais pas à l'article de la mort. 

        Hébergement, nourriture et prix : bien qu'ayant rencontré des personnes disant que ça avait bien augmenté ces dernières années, je trouve que c'est encore très intéressant pour nous : manger à midi ou le soir pour l'équivalent de 5 euros, le petit dèj c'est 2-3 ; une casita où on peut loger à 4 c'est 10 à 20 euros suivant le standing. Un trajet en bus -200 kms, 4h- pour 4 euros ! 25 kms en taxi de piste = 8 à 22 euros suivant que vous êtes seul ou à 6. La nourriture est bonne sans être extra : il ne faut pas venir ici pour faire un circuit gastronomique ! tout ce qui se mange frais -fruits, légumes- est délicieux, un peu trop sucré parfois mais jamais trop épicé. 

        Voilà, faut quand même que je laisse la place à 2-3 qui piaffent d'impatience derrière moi : je vais faire un tour en ville pour sentir l'ambiance et trouver un endroit sympa où manger ce soir- il fait moins chaud qu'en début d'après-midi. 

        Je vous embrasse tous bien fort et pense à vous, parfois, lors de mes randonnées.

        A la semaine prochaine ! Portez-vous bien...   


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  • Si vous le voulez, les Papys du Calypso Jazz Band peuvent accompagner votre visite de l'Arenal d'un "Fire" bien pacifique...

     

    "A 12 000 kms du Costa Rica."

     

    Bonjour ! 

         Vous l'aurez compris : je suis rentré en France depuis Jeudi en huit, pour retrouver ... le soleil ! personne ne m'avait dit qu'il en était resté un bon morceau ici, petits cachotiers ; bon, d'accord, il fait encore froid le matin, mais c'est pour mieux vous réveiller ! 
         A propos du diaporama, certains m’ont dit ne pas l’avoir reçu ; c’est exact, mais je n’y peux pas grand’chose ; voici ce qui s’est passé : après avoir envoyé la première version, j’ai reçu en retour une dizaine de messages me signalant qu’elle n’avait pu être “remise à son destinataire” car sa boite de réception n’était pas assez grande ; j’ai alors divisé le diaporama en deux parties et fait deux envois séparés pour chacun de ceux qui restaient ; et là, j’ai eu encore quatre “rejets” pour le même motif. A l’occasion, je le leur montrerai : je l’ai mis sur une clé USB. 
          La dernière excursion que j’ai faite au Costa Rica fut pour voir lArenal. C’est un volcan majestueux, parfaitement conique, dominant une immense lagune. On ne peut monter à son sommet car ...il est toujours en activité ! ses deux dernières éruptions importantes eurent lieu en 1968 (87 morts) et 1992 ; régulièrement, il donne des signes de vie en laissant échapper des fumerolles ou en projetant de la roche en fusion ; les gens qui vivent autour ont appris à faire avec : c'est quand il somnole trop longtemps qu'ils s'inquiètent ; gare au réveil ! Parfois, l'observation en est difficile car les nuages encapuchonnent son sommet ; rien de tel le jour où nous lui avons rendu visite : il se détachait fièrement sur le bleu du ciel et ses flancs lunaires dénudés rappelaient à toute graine qu'il était vain de vouloir s'y accrocher. Ce volcan fait partie d'un Parc national auquel on accède après plus de 5 kms de pistes à partir de la route principale ; autre élément dont il faut tenir compte : il n'y a rien sur place pour se restaurer ; tout est à une petite dizaine de kms ; nous avions oublié ce "détail", qui a son importance après plus de 3h de voyage, et c'est l'estomac sur les talons que nous nous sommes mis en quête d'un resto ; dans ces cas-là, vous l'avez certainement déjà expérimenté, on s'arrête au premier rencontré en priant le Ciel que les cigales ou les serpents ne soient pas invités au menu... Au Linda Vista, rien de tel : la cuisine est délicieuse et vous mangez en contemplant la lagune, sous l'oeil généralement bienveillant du géant volcanique. Quant aux sentiers, ils aboutissent au pied du volcan dans l'enchevêtrement des roches solidifiées provenant des différentes coulées : en les parcourant, on est tombés "nez à nez" avec un oso hormiguero craintif ; des singes capucins ont joué à cache-cache avec nous dans les arbres et des toucans moqueurs ont laissé choir sur nous la coque des fruits dont ils raffolent. 
          Avec la fin du séjour se sont terminés aussi les cours de danse : bolero criollo (= chacha européen) et swing (qui tient lieu de rockn'roll). Je n'ai jamais pensé que ce serait facile ... ce fut épuisant. Explication : imaginez une petite vingtaine de personnes dont la moyenne d'âge est inférieure à 30 ans, coachées par un Mickaël Jackson survolté, évoluant dans une ambiance musicale à fond la caisse. Au milieu de ce Barnum, un pantin usagé cherchant vainement une cohérence à tout ça: "Ca y est, j'ai compris : il montre ce qu'il faut faire, le pied gauche vient se mettre là et le bras droit maintient la danseuse comme cela" ; raté ! il montrait ce que, spontanément, on a envie de faire ...et qu'il ne faut surtout pas faire ! Reste que pour moi il a été amusant de constater (pour le chacha, déjà appris en France) combien dans cette région du monde ils font confiance au feeling alors que, de ce côté de l'Atlantique, on insiste sur la technique. Quand je retournerai au Costa Rica, on a bien l'intention de reprendre des cours, mais dans un endroit plus adapté à l'âge du papy... 
         Les tout derniers jours furent consacrés aux aurevoirs (sans tristesse puisque j'ai prévu d'y retourner fin Octobre et que, d'ici là, Mayela sera venue perfectionner son français chez nous) et à l'achat des derniers cadeaux (il y en a peut-être un pour vous ; si ce n'est pas le cas, ce sera la prochaine fois : je n'avais que deux valises !). 
        J'ai pris beaucoup de plaisir à vous parler de ce pays chaleureux, colorésolidaire et souhaite qu'il ait, un jour futur, une petite place sur vos agendas de voyage. Je remercie tous ceux qui m'ont fait un petit coucou (et souvent plusieurs fois) ; je n'ai pas toujours eu le temps de répondre à chacun personnellement : qu'ils sachent que, même "exilé volontaire", ça fait du bien d'avoir des nouvelles du pays. 
         Bon courage en compagnie des galapiats à tous ceux qui rattaquent les cours demain ! 


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  •   Bonjour à Tous ! 

        Cela va sans doute (avec raison) vous paraître un peu enfantin, voire ridicule, mais depuis quinze jours JE SAIS FLOTTER DANS L'EAU DE MER ! Explication : comme je vous l' ai dit dans un précédent courrier, Mayela possède une petite maison le bord d' une plage côté Pacifique ; nous sommes allés y passer quelques jours dans le but de randonner dans le parc Manuel Antonio qui se trouve à côté. En ce qui me concerne, je n' ai jamais pu apprendre à nager : peur de me noyer, sensation d' étouffement dès que l' eau parvient au niveau du cou (je suis un ancien asthmatique), impression qu' il n' y a rien "dessous" pour me soutenir, goût de l' eau de mer détestable (Renaud dit que "les poissons pissent dedans")... Conséquence : j' avais fait une croix dessus "Tu ne sauras jamais nager, mon vieux !", mais c' était sans compter avec la persévérance de ma "Julie" : le bord du Pacifique, les coulées anciennes des volcans ont créé des "vasques" d' une cinquantaine de cm de profondeur dans lesquelles l'eau se réchauffe toute la journée ; c' est très agréable de s' y plonger alors que le soleil descend sur l' horizon ; pour peu qu' on se laisse aller dans cette atmosphère de paix qui nous entoure, on se met à flotter (cinq secondes au départ, puis de plus en plus longtemps) ; expérience inoubliable : le clapotis de l' eau près des oreilles, le corps qui semble sortir de l' eau quand on inspire, le ciel remplissant le champ de vision... J' ai renouvelé l' expérience les jours suivants : ça marche ! ce n' était pas qu' un coup de chance ; il me reste à essayer dans l' eau chlorée de nos piscines françaises, et là c' est pas gagné ! 
          Manuel Antonio est un parc que je connaissais de réputation : tous les guides en parlent ; quand on lit un compte-rendu de voyage sur Internet, 4 fois sur 5 les gens y sont allés et en reviennent enchantés. Au début, quand on pénètre dans le parc par le sentier principal, on se dit qu' il y a trop de monde, mais rapidement chacun va de son côté et on se retrouve tranquille à marcher dans un cadre magnifique alternant forêts, mer et plages. Et les animaux sont au rendez-vous : parfois un peu "domestiqués" parce que les touristes les nourrissent (plages et zones de pique-nique), mais le plus souvent gardant fièrement leurs distances : quatre sortes de singes (capucins à face "humaine", petits monotitis rigolos, gros congos sonores et singes écureuils dansant dans les arbres), iguanes "préhistoriques" dans les rochers ou chahutant dans des arbustes pour en déguster les fleurs, des paresseux séchant leur poil au soleil à 30m de haut (la veille, il avait plu abondamment), des mapaches élégants ( gris clair, les yeux cernés de blanc et de noir, museau de renard ) et de modestes tepezcuitles nettoyant les restes des touristes. Dans l' état actuel de mes connaissances, c' est le parc que je trouve le plus intéressant au niveau "temps de visite/difficulté d'accès/contact visuel avec les animaux". C' est aussi un de ceux où j' ai rencontré le plus de gens parlant français : Québécois, Belges et Française. Petit désagrément de la journée : en prenant des photos, sans nous en rendre compte (!), nous perdons le permis de conduire, l' assurance de la voiture et un peu d' argent ; panique quand nous nous en apercevons... sur le chemin du retour ! trop tard pour rebrousser chemin ; Mayela passe une partie de la journée du lendemain à téléphoner à la police, au parc ... et, 36h après, ses papiers ont été retrouvés : il ne nous reste plus qu' à aller les chercher au poste de police du village ; chapeau pour l' efficacité : Sarko peut prendre de la graine ! 
             Je vous ai déjà parlé de l' esprit de famille des Costaricains : j' en ai eu encore une preuve récemment ; le 12 Février était mon anniversaire (oui, je sais, cette année, vous avez malencontreusement oublié ; je vous pardonne !) ; j' avais décidé d' inviter à manger la famille de Juan Vicente, le frère de Mayela qui vit juste à côté de nous. Nous voilà donc partis faire les courses la veille pour que je puisse leur faire un coq au vin : je m' aperçois rapidement que Mayela insiste lourdement pour que je prenne plus de victuailles que la quantité prévue par ma recette ; elle finit par m' expliquer "Tu as invité Juan Vicente... qui l' a dit à Sonia... qui s'est empressée de le répéter à Maman et comme Victor se trouvait là...". Résultat : ils sont venus une quinzaine avec cadeaux et gâteaux ; on a chanté, bu un peu plus que d' habitude... et il n' est pas resté de coq au vin ! 
             La plupart des étrangers peuvent rester 3 mois au Costa Rica, comme simples touristes ; voulant prolonger mon séjour jusqu'au 2 Mars, il a fallu que je sorte du pays 3 jours pour pouvoir de nouveau y séjourner 3 mois maxi ; nous sommes donc allés faire un petit tour au Panama : comme Mayela avait déjà vu le Canal, nous sommes restés dans la province de  Chiriqui de l' autre côté de la frontière dans une petit ville appelée Boquete. A partir de là, en empruntant des minibus, nous avons randonné dans les montagnes environnantes. Comme au Costa Rica, la nature y impose parfois sa loi ; ainsi, nous avions projeté d' emprunter un sentier qui pénètre plus profondément dans la forêt en vue d' apercevoir un oiseau mythique de l' Amérique centrale : le quetzal. Mais quand nous avons annoncé notre intention au Bureau du Tourisme, il nous a été répondu que ce n' était plus possible car les pluies diluviennes de l' an passé avait eu raison du seul pont qui donnait accès au sentier ! On s'est rabatus sur des sorties plus modestes mais bien agréables : Boquete est nichée au fond d' une vallée, à 1100m d'altitude, et dès que l'on sort de la ville on est obligés de grimper ; on accède ainsi à des vues panoramiques champêtres : champs de caféiers, culture sous serres pour les plantes les plus fragiles, culture en terrasses sur les versants les mieux exposés, peones débroussaillant à la machette les zones les plus pentues... Dans cette région rurale, l' accueil est très chaleureux (moins de la part des jeunes qui semblent cultiver une fierté à mon sens exagérée) : petits signes de la main, vieux messieurs aux moustaches impressionnantes qui soulèvent légèrement leur panama, dames mûres à la peau déjà ridée pour avoir toujours su sourire, petites mamies qui vous tiennent le bras tout en vous expliquant le chemin... On y voit déambuler, au milieu de la population apportée par les différentes colonisations, les Indiens d' origine aux cheveux lisses et noirs, les femmes enveloppées dans leur grande robe multicolore, le regard impénétrable (alors qu' au Costa Rica ils vivent dans des zones reculées, loin des villes). Il est très facile de trouver hébergement, nourriture et transport corrects pour la moitié de ce que cela coûterait chez nous : ainsi, pour 5 jours, 360 dollars pour 2, cadeaux compris ! (= 290 euros). A noter que leur monnaie nationale (le balboa) a pratiquement disparu, au profit de qui vous savez...  On nous avait dit que leur police à la frontière était désagréable : je n' ai vu qu' un type tout content de montrer qu' il savait encore les quelques phrases de français apprises au collège, mais le jeune Colombien aux cheveux longs qui me suivait a du défaire tout son barda... décidément, les préjugés sont les mêmes partout ! 
          Voilà, pour aujourd'hui la gazette de la quinzaine est terminée ; je pense vous écrire encore une fois avant de rentrer, mais si vous ne voulez pas, faites-le moi savoir ! Et puis, "bonnes vacances bien méritées" à certains d' entre vous (je ne parle pas de ces feignants de retraités qui se la coulent douce...).


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  • Bonjour à Tous ! 

       Bonne nouvelle ! j´ai revu "Les 400 coups" de François Truffaut... sur CR5 (une chaîne costaricaine) ; quelques jours après, ce fut "Adéle H" avec Adjani : dans les deux cas, il s´ agissait d´une version originale française, sous-titrée en espagnol : j´ai trouvé que c´était très efficace pour assimiler du vocabulaire nouveau. Maintenant qu´on ne vienne pas me dire que le Costa Rica ne connaît rien de la culture française !  Et si nous faisions un petit effort pour mieux connaître la culture d´ici ? 
         Il existe dans le centre de San Jose un marché des artisans permanent ; j´y suis allé pour pouvoir comparer ce qui se fait et acquérir quelques critères de choix afin de ne pas acheter n´importe quoi, car ici aussi la mondialisation a des conséquences : la moitié de la production artisanale est faite en Asie (pour les objets bas de gamme, il est facile de voir qu´ils se ressemblent tous ; pour ceux de meilleure qualité, c´ est plus difficile : mais que vient faire un éléphant dans un bas-relief représentant une scène champêtre costaricaine ? et bizarre ce motif aux lignes très fines, faisant penser à un ideogramme, sur le cadre d´un tableau...). Un autre problème me préoccupait : en achetant ce beau papillon dans son cadre ne suis-je pas complice d´un éventuel voleur ? Mayela m´ apprit qu´ils provenaient de fermes d´élevage que les touristes visitent ; en effet, le Morpho par exemple, (bleu dessus, marron clair dessous) ne vit que deux semaines ; chaque jour, on "récolte" soigneusement les morts : les plus beaux sont remis à des artisans agréés ; les autres vont servir de pièces d´étude à différents stades du cursus scolaire. Les objets en bois  font aussi partie de ceux qu´ affectionnent les touristes tellement les coloris sont variés ; on pourrait donc s´ attendre à du traffic. En fait, tout chargement de bois fait l'objet de contrôles routiers : poids du camion, nature et provenance des bois, destination... On a assisté involontairement à un contrôle, de nuit : le chauffeur avait les autorisations requises mais, aux dires des pandores, il avait du s´arrêter en chemin pour charger un peu plus "la mule", ce qui expliquait l´état déprimé de ses pneus ! 

         Nous qui vivons près de ou dans Lyon avons le Parc de la Tête d´Or et sa savane africaine pour nous oxygéner ; les Josefinos (les habitants de San Jose) ont La Sabana (La Savane). C´est un joli endroit avec de petits lacs, des bosquets d´essences diverses, des sculptures, des terrains de sports, un anneau de vitesse pour rollers, une piste pour apprendre gratuitement la conduite automobile... Pendant les mois de Janvier-Février (ce sont les vacances scolaires), tous les dimanches, la municipalité interdit aussi la circulation sur le Paseo Colon qui longe La Sabana (l´équivalent de notre Boulevard des Belges) et organise des jeux pour tous ceux qui ne peuvent pas partir en vacances ; la zone ainsi couverte représente le quart de la capitale ! 
          En tant que touriste, la durée maximum du séjour au Costa Rica est fixée à trois mois (comme en France). Mais, alors que dans notre beau pays il est difficile de faire prolonger au-delà, au Costa Rica il suffit d´aller faire un petit tour dans un pays voisin (72 heures "d´absence" suffisent) et hop ! c´ est reparti pour trois mois ... sympa, non ? Comme j´ai prévu de rester jusqu´au 2 Mars, nous allons passer 3 jours au Panama autour du 10 Février. 
          Le Costa Rica est un pays de volcans et, jusqu'à présent, je ne connaissais que le Rincon de la Vieja (le Coin de la Vieille) où j'étais allé seul en Février 2010 : l´activité souterraine de la Terre s´y manifeste par des bouillonnements de boue et des fumerolles. La semaine dernière, on est montés à l´Irazú ( près de Cartago) avec une amie de Mayela qui est née là. La montée s´effectue sur 25-30 kms vu qu´il culmine à 3432 m ! les 3-4 derniers kms se faisant à pied, au niveau des premiers nuages. Il est constitué de trois cratères d´altitude et d´âge différents ; dans deux persiste un reste de lagune aux eaux vertes. Sa dernière éruption remonte à une cinquantaine d´ années. Sur ses pentes, on cultive pommes de terre, choux et toutes sortes de fleurs exportées dans le monde entier. Chaque parcelle est relativement petite ce qui, sous le soleil, crée une forme de damier très harmonieux : en ce moment, les fleurs blanches des pommes de terre alternent avec les jaunes d´une sorte de colza, les fleurs ajoutant ici et là des notes rouges et rosées. Sur le chemin du retour, on s´est arrêtés dans une auberge dominant la vallée : on y cuisine, paraît-il, une des meilleures tortillas de tout le pays ; le type veut bien montrer quel type de maïs il utilise, concède qu´il ajoute du fromage et du beurre, mais quant à dire les proportions et la méthode, tu peux toujours courir ! Ce lieu est, aussi, célèbre parce que, depuis quarante ans, chaque client peut y laisser un petit mot (coordonnées, appréciation personnelle, message...) qu´il fixe sur les murs ou le plafond en bois de l´auberge ; certains y ont même laissé leur T-shirt autographié, et la nana du type de nous expliquer que, de temps à autre, elle est obligée de faire la lessive tellement ça "cocote".  
        Sur cette note pittoresque,  je me permets de vous souhaiter "Bon appétit ! " (il est 19h en France)...
           Je pense bien à vous. Hasta luego ! 


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  • Un peu de musique pour accompagner votre lecture ?  

    Noël tropical

      Bonjour à Tous

         Vous n'avez pas eu d'indigestion suite au repas de Noël ? bien ! mais je vous conseille une petite diète pour pouvoir affronter sans risques le réveillon du Jour de l'An ; la dinde aux marrons ne s'est pas rebellée avant de finir engloutie par vos gosiers avides ? profitez-en avant qu'elles ne crèent le SLDVP (Syndicat pour laisser les dindes vivre en paix). 
          Pour revenir à des choses ô combien plus sérieuses : nous avons décidé de prendre des cours de danse en Janvier ; pour faire notre choix, nous sommes allés assister à une séance : il existe beaucoup de cours de salsa, mambo, cumbia ; ça ne m'enchantait pas vraiment, alors on s'est tourné vers un cours de cha-cha et de swing (c'est une danse de la région, très tonique). Pour ce qui est de comprendre ce que dit le prof de danse, ça m'affole un peu car il utilise plein de termes techniques et ça va vite, mais Mayela a promis de m'aider alors... Mise à part la danse, j'ai pu constater qu'ici pratiquement tous les villages ont leur fanfare ; Mayela m'expliquait que c'est très mis en valeur dans l'enseignement, que l'état verse des subventions pour faciliter l'accès de chacun et qu'il est très rare qu'un enfant au cours de sa scolarité n'ait pas joué d'un instrument. 
         Ca y est, j'ai fait connaissance avec les plages du Pacifique ! dans la zone "Jaco, Dominical, Quepos" (M'sieur, chais pas où c'est ! Va sur Costarica.net ou utilise Google Earth, c'est gratuit, espèce de naze !). Mayela a la chance de posséder une petite maison de plage, à 100m de la mer. Le sable n'y est pas blanc, mais plus ou moins grisâtre : d'après ce que l'on m'a dit, la cause en est que le Costa Rica est un pays très volcanique et très arrosé (la terre noire est drainée jusqu'à la mer par les multiples rios qui descendent des montagnes centrales). On était à Esterillos Oeste, exactement : c'est une baie qui doit bien faire 15 kms de long, sans aucun hôtel visible, sans aucune grande construction en béton pour défigurer, mais avec village de pêcheurs, surfeurs et promeneurs tranquilles. Mayela m'assure que, sur la côte pacifique (lieu de résidence privilégié des retraités américains), il n'y a pas plus de dix sites de cette dimension qui restent vierges de bétonite. Je vous laisse imaginer ce qu'est un petit déjeuner sur la plage dans un tel décor...

    Le ballet des pélicans ( Pierre MARCET avec Vimeo).



        Je n'ai pas pu finir ce mail à temps (trop d'occupations sous les Tropiques !)... et le continue le 2 Janvier 2011. 

          Pendant que nous étions sur la côte pacifique, nous avons visité le parc national Carara : j'y ai rencontré mon premier "carablanca"; c'est un petit singe brun-marron foncé dont le visage est blanc (comme nous !), ce qui accentue le côté "humain" de ses mimiques ; nous avions affaire à un jeune, niché à 2m du sol dans le creux d'un arbuste dont il mangeait les pousses ; il se comportait comme une star de cinéma, se cachant puis réapparaissant par surprise ; et la délectation qu'il montrait à savourer sa "salade" donnait faim ; la scène dura bien 5mn puis, déçu sans doute par notre manque de participation, il s'en fut à la recherche d'autres admirateurs.

    Singe capucin de Pierre MARCET avec Vimeo.

     

    Tout au long des sentiers de ce parc, on rencontre aussi des "habitants" moins ragoûtants : avant de les voir, on sent leur odeur qui traine dans l'air... ils se déplacent tranquillement, sans apparemment remarquer votre présence, silencieusement ; ils m'ont fait penser à des castors, qui n'auraient pas la queue plate et dont la couleur serait plus proche du roux foncé : ce sont les tepezcuitles. Enfin, nous rencontrâmes un oso hormiguero (petit fourmilier) : dans ces forêts tropicales, on rencontre régulièrement de grosses boules noires (plus ou moins 50 cm de diamètre) fixées à de grosses branches ; ce sont des nids de fourmis ou de termites ; notre oso hormiguero était juché sur le nid qu'il venait de découvrir, à 2m du sol, et cherchait à l'ouvrir ; pour cela, avec son museau pointu, il appuie sur la coque du nid pour la défoncer, donne de petits coups ou utilise ses dents de devant pour la grignoter ; celui-ci manifestait un tel empressement à manger que j'ai pu m'approcher à 1m de lui pour le photographier ; pour se servir son repas, il introduit sa langue gluante dans l'orifice préalablement fait et la retire couverte de bestioles (ne faites pas les difficiles, vous faites la même chose avec le pot de confiture !) .
         La suite du voyage nous a fait emprunter sur 100kms  la Costanera, une route toute droite en très bon état qui longe le Pacifique. De chaque côté, des hôtels pour riches, des plantations de palmiers à huile, des usines pour en transformer les fruits (cocos) ; cela sent un peu la graisse, mais la mer n'est pas loin pour chasser tout ça.
         Ensuite, direction San Isidro de El General, à l'intérieur des terres, pour assister à leur Fête des Lumières. Il s'agit un peu de notre 8 Décembre à nous mais répété dans chaque ville un peu importante à des dates différentes entre le 8 Décembre, justement, et Noël. Ce jour-là bien sûr la ville s'illumine : ce qui me semble dommage c'est l'omniprésence des lumières électriques, aux dépens des lumignons de chez nous (ça ne donne pas la même couleur). A 10h du soir a lieu un défilé de chars fleuris réalisés par les principales associations ; il comprend aussi des fanfares, des groupes de gym et de danse faisant des démonstrations. C'est très vivant : ça crie, ça chante, ça s'interpelle. Après, on peut danser dans la rue si ça nous chante. 
         Enfin, on a visité Cartago, dans le centre du pays : c'est l'ancienne capitale du pays, créée par les Espagnols quand ils firent la conquête du pays ; c'est une ville qui est restée avec un petit air colonial : maisons en bois avec balcon, peintes de toutes les couleurs, basilique (la 1ère du pays) éclatante de blancheur sous le soleil, ruines d'une ancienne église qu'on renonça à reconstruire après qu'elle eut subi son 2e tremblement de terre en dix ans. Aujourd'hui, Cartago est surtout connue pour exporter de très belles roses et des oeillets, en Europe notamment. 
         Juste avant les fêtes, je me suis rendu compte que j'avais une barbe qui faisait plus penser à Robinson Crusoé qu'à un Français bien élevé... je suis donc allé au barbier-coiffeur : on s'assoit sur des chaises dans l'ordre d'arrivée, derrière des Figaro qui officient avec un sérieux impeccable. On ne choisit pas son barbier : on passe avec celui qui est libre au moment où vient notre tour. Pour la barbe, pas de tondeuse mais ciseaux et "coupe-chou"; le geste est précis et sûr, sans rapidité. Pour ramollir le poil, ils te le recouvrent d'une serviette-éponge chaude et humide pendant plusieurs minutes ; de plus, c'est très relaxant : on ne pense plus qu'à un moment ou un autre, il va se rater ! 
         Il me reste, pour ceux avec lesquels je n'ai pas eu le plaisir de communiquer en privé, à vous souhaiter une très bonne année 2011 pour vous et tous vos proches : montrez-leur que vous les aimer, prenez du plaisir à vivre et gardez une place pour penser à tous ceux qui en ont besoin. 
         A bientôt et portez-vous bien ! 


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